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Capcom
Resident Evil

Degeneration

Resident Evil - Degeneration est un long métrage d'animation produit par Capcom qui sort en salle le 18 octobre 2008 au Japon, puis directement en vidéo le 26 décembre 2008 au Québec, en version anglaise sous-titrée français exclusivement, et enfin en France le 4 février 2009, en version intégralement doublée. Contrairement à la série de longs métrages avec Milla Jovovich, les évènements de ce long métrage d'animation font parti intégrante du canon de la franchise des jeux-vidéo.

L'intrigue

Sept ans après les évènements de Raccoon City, le virus-T est censé avoir été totalement éradiqué. Alors que Claire Redfield, membre de l'organisation Terra Save venant au secours des victimes du bio-terrorisme, revient aux Etats-Unis, un avion s'écrase dans le terminus où elle se trouve. Réchappant par miracle à la horde de zombies qui envahit l'aéroport, elle doit compter sur le salut d'un ancien allié, Leon S. Kennedy. Elle et lui vont alors devoir découvrir qui se cache derrière cette attaque terroriste...

Analyse de l'oeuvre

Les films d'animation d'horreur pure sont extrêmement rares, ils se comptent sur les doigts des mains décrépies d'un zombi qu'on aurait l'audace d'approcher d'un peu trop près. A contrario, l'horreur détournée pour servir une intrigue comique est beaucoup plus répandue. Par exemple, dès 1929, le studio Disney lançait sa nouvelle série des Silly Symphonies avec un premier court métrage particulièrement détonnant, le célèbre La danse macabre. Dans celui-ci, d'étranges formes fantomatiques ouvraient le récit puis quelques squelettes s'extrayaient de leurs tombes pour se lancer dans une folle danse macabre. Quelques décennies plus tard, c'est le non moins célèbre Scooby-Doo, créé en 1969 par Hanna-Barbera, qui se lança à la traque de toutes sortes de monstres tout droit inspirés par les innombrables peurs enfantines. Mais là encore, l'intrigue n'était jamais vraiment horrifique, puisque le scooby-gang s'affairait systématiquement à démasquer le coupable et ses ingénieux tours de passe-passe. Au contraire, le cinéma avec acteurs a depuis ses origines proposé différentes expériences horrifiques sur grand écran. On se rappellera de Docteur Jekyll et M. Hyde en 1931 ou La mouche noire en 1956. Mais c'est surtout au détour des années 1960, avec le terrible conte d'horreur psychologique Psychose d'Alfred Hitchcock, puis la consécration de George A. Romero avec son La nuit des morts-vivants en 1968 que le mort-vivant va réellement entrer dans l'histoire.

C'est d'ailleurs ce long métrage qui va inspirer Shinji Mikami qui réalisera en 1996 le jeu Bio Hazard, plus connu sous l'appellation Resident Evil en Europe. Ici, une équipe d'élite, les STARS, est envoyée en mission dans un curieux manoir aux abords de la ville américaine fictive de Raccoon City. Là, ils découvrent avec horreur que la société Umbrella a développé un virus extrêmement virulent et que ce dernier s'est répandu alentour, donnant naissance à une meute de zombies assoiffés de sang frais. Edité par Capcom et paru initialement sur la toute première console de salon de Sony, la Playstation, Resident Evil connaît un énorme succès public et critique, avant d'être adapté sur de nombreux autres supports puis devenir le premier volet d'une grande franchise vidéoludique. Tout comme la sexualité est tabou en animation, Resident Evil connaît d'ailleurs les affres de la censure, car il sort à l'époque sur une console censée n'être jouée que par des enfants. Mais Sony fait vite éclater cette image, en ouvrant la console aux adultes dans une campagne publicitaire fort habile, qui permet au titre de revenir en 1997 dans une version non censurée, puis en 2002 dans une version entièrement retravaillée sur la Nintendo GameCube. En 1998, après une conception particulièrement laborieuse, Resident Evil 2 fait son apparition et rencontre là encore un énorme succès. Faisant suite aux évènements du premier jeu, Resident Evil 2 s'affranchit cependant complètement de celui-ci en mettant en scène deux nouveaux personnages jouables, Claire Redfield et Léon Scott Kennedy, qui vont devenir rapidement cultes.

Dans Resident Evil 2, Claire s'aventure à Raccoon City afin de retrouver la trace de son frère Chris, l'un des membres de l'équipe des STARS, dont elle n'a plus de nouvelles. Léon est lui une toute jeune recrue du département de police de la ville. Le jour de son affectation, il découvre l'ampleur macabre du virus-T, échappé du manoir, et transmis à l'ensemble de la ville. Complètement dépassés par les évènements, les deux personnages vont s'entraider et tenter de se sortir vivant de la ville infestée par les zombies. Absente de Resident Evil 3 - Nemesis, Claire fait sa réapparition dans la franchise en 2000 dans le premier, et excellent premier titre en 3D intégrale de la franchise, Resident Evil - Code Veronica sur la Sega Dreamcast. Léon par contre ne fait sa réapparition que cinq ans plus tard, dans un Resident Evil 4 qui cassait complètement les codes de la série, en la faisant entrer dans l'ère du jeu d'action, au détriment de la peur insidieuse qu'était la marque de fabrique de Resident Evil jusque là. Mais durant l'interlude, le cinéma s'était emparé de la licence.

En 2002, Paul W.S. Anderson s'approprie l'univers dans son Resident Evil en proposant une intrigue vaguement inspirée des jeux. Dans celui-ci, Milla Jovovich y interprète le nouveau personnage d'Alice qui fait du kung-fu pistolets aux poings face à une horde de zombies numériques dans un laboratoire souterrain hyper-sophistiqué, le HIVE. La critique est assassine envers le film, les fans du jeu-vidéo ouvertement scandalisés, mais le film est un immense succès populaire. En 2004, Alexander Witt propose un Resident Evil - Apocalypse qui s'éloigne encore plus de la franchise vidéoludique. Les fans sont cette fois complètement outrés. Pour certains, Russell Mulcahy va parachever le massacre en 2007 avec son Resident Evil - Extinction, qui clôt une trilogie horrifique conspuée par la critique mais outrageusement et unanimement saluée en salle. C'est alors que Capcom prend une décision particulièrement inattendue à l'époque - sans doute pour redorer le blason de sa franchise - en annonçant, par l'intermédiaire d'une bande annonce au Comic-Con de 2008 particulièrement alléchante, la mise en chantier d'un long métrage d'animation inédit totalement ancré dans le canon des jeux-vidéo.

Resident Evil - Degeneration sort en salle à peine quelques mois plus tard, le 18 octobre 2008 au Japon, puis directement en vidéo le 4 février 2009 en France. L'intrigue, qui se déroule sept ans après la destruction de Raccoon City (Resident Evil 3 - Nemesis et Resident Evil - Code Veronica), et un an après les évènements de Resident Evil 4, Claire et Léon sont pour la seconde fois réunis ensemble à l'écran. Le choix de porter l'attention du film sur ces deux personnes semble particulièrement étonnant, puisqu'ils n'existaient pas dans le tout premier jeu en 1996. Mais à la différence de Chris Redfield et Jill Valentine, qui sont des héros militaires entraînés au combat, Claire et Léon étaient en 1998 deux personnages lambdas, malhabiles et terrifiés par les évènements qu'ils devaient subir, et, de fait, bien plus proches des joueurs qui les incarnaient. Si la personnalité de Léon a nécessité d'être complètement réajustée pour les besoins de Resident Evil 4, Claire n'avait elle pas du tout été altérée dans son aventure solo Resident Evil - Code Veronica. Bien au contraire même, sa sensibilité ayant été largement renforcée, au point d'être restée l'unique héroïne de la franchise à demeurer une civile, apportant aide et soutient aux victimes du terrorisme biologique dans l'organisation humanitaire Terra Save plutôt que par les armes.

Resident Evil - Degeneration a cet énorme avantage de livrer une intrigue particulièrement habile qui joue la parfaite équilibriste entre une histoire totalement autonome entièrement accessible aux néophytes et une nouvelle tranche d'éléments narratifs qui s'intègrent avec précision dans la chronologie officielle de la série vidéoludique. Un constat que l'on ne retrouvera pas du tout dans les deux suites Resident Evil - Damnation (2012) et Resident Evil - Vendetta (2017) qui obligent le spectateur à détenir une connaissance très pointue de Resident Evil 5 et Resident Evil 6 pour en saisir leur portée. Resident Evil - Degeneration s'ingénie également à proposer, en douceur sur grand écran, un passage de relais entre la première époque et la seconde époque de la franchise. Dans la première partie de l'intrigue, celle qui se déroule dans le terminal de l'aéroport d'Harvardville, le long métrage retranscrit l'ambiance effrayante et angoissante des premiers jeux. Le film multiplie par ailleurs des allusions à la seule destination des fans, jusqu'à armer Claire d'un parapluie aux couleurs de feu la société Umbrella. Les zombies chassent en meute et l'hémoglobine coule à flot, tout du moins de manière relative, puisque le film se contente surtout de suggérer plutôt que de montrer de manière explicite.

Dans la seconde partie de l'intrigue, Resident Evil - Degeneration vire dans le pur cinéma d'action, à l'image de ce qu'est devenu la franchise entre Resident Evil 4 et Resident Evil 6. Un constatation logique puisque c'est Shotaro Suga qui scénarise ce dernier et le long métrage. Il fait la part belle à Léon, devenu désormais un héros bien "badass", sans pour autant dénaturer l'esprit de la franchise. Heureusement, l'histoire est agrémentée de très bons moments de suspense, de très bons retournements de situation et ne souffre pas non plus d'essoufflement de rythme. Resident Evil - Degeneration multiplie également les fausses pistes, jusqu'à proposer quelques surprises, toutes relatives, judicieusement bien amenées à l'écran. Makoto Kamiya, qui réalise le film, ose des plans de caméras très réussis, particulièrement dans la première partie, permettant de retranscrire avec précision l'angoisse des personnages. On doit cette bonne impression à sa mise en scène qui, certes, accuse aujourd'hui vraiment son âge mais qui reste encore pertinente. Même si la technique d'animation a vieilli, et ne peut pas rivaliser avec un WALL.E visuellement éblouissant par exemple, Resident Evil - Degeneration reste toujours aujourd'hui le premier long métrage à avoir fixé définitivement la physionomie autrefois balbutiante de Claire, Léon mais également Jill et Chris (aperçus dans un flash-back).

Sur l'aspect technique et sonore, comme indiqué plus haut, Resident Evil - Degeneration a vieilli, cela n'aura échappé à personne. Sont en cause ses origines vidéoludiques, qu'il ne faut jamais perdre de vue quand on découvre le long métrage, puisqu'il n'est rien de plus qu'une longue cinématique d'une heure et demi, à la qualité légèrement supérieure certes, mais qui reste dans l'esprit des jeux vidéos. C'est un mal pour un bien car Resident Evil - Degeneration permet de garder une cohérence totale avec ce que la franchise avait proposé jusqu'à lui et après lui, garantissant une uniformité globale. Malgré tout, il faut admettre que le travail sur les expressions faciales des personnages reste encore un des points fort du film, même si elles semblent aujourd'hui plutôt figées. On reconnaîtra par contre la qualité de la bande originale composée par Tetsuya Takahashi qui marie les sonorités propres à la saga en y ajoutant des compositions originales soignées.

Aujourd'hui, la réputation horrifique de Resident Evil - Degeneration est-elle toujours justifiée et justifiable ? Pas vraiment dans la mesure où le long métrage est très loin de tomber dans l'excès d'hémoglobine à l'image de la saga Scream par exemple. Capcom livre ici surtout un long métrage globalement tout public, qui impressionnera certes les plus jeunes d'entre eux, mais sans jamais tomber véritablement ni dans la démesure, ni dans les exécutions bien plus sanglantes comme dans les jeux-vidéo. Il n'est d'ailleurs aujourd'hui que simplement déconseillées aux enfants, sans interdiction particulièrement en France. Resident Evil - Degeneration s'adresse plutôt aux jeunes adolescents ou aux plus anciens fans de la franchise. Par contre, toutes personnes n'ayant jamais connu les origines de la saga Resident Evil seront probablement plus dubitatifs devant une intrigue qui n'a plus les mêmes tenants ni aboutissement que ce que la saga a proposé après lui. Resident Evil - Degeneration reste quand même un belle curiosité car elle constitue une transition naturelle et crédible entre les deux grandes époques de la saga.

Olivier J.H. Kosinski - 18 août 2017

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Belgique - 2009)

Leon S. Kennedy : Mathieu Moreau

Claire Redfield : Maia Baran

Greg Lenn : Martin Spinhayer

Frederic Downing : David Manet

Curtis Miller : Laurent Bonnet

Sénateur Ron Devis : Michel de Warzee

Angela Miller : Elsa Erroyaux

Rani Chawla : Coralie Vanderliden

Voix additionnelles :

- Nathalie Hons

- Alexandra Correa

- Xavier Percy

- Fabienne Loriaux

- Angelo Dello Spedale

- Alice Ley

- Alain Eloy

- Eddy Mathieu

- Guylaine Gibert

Sources :
Carton Générique

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