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Le Noël d'une nounou d'enfer

Le Noël d'une nounou d'enfer est le 14e épisode de la troisième saison de Une nounou d'enfer, diffusé aux Etats-Unis le 18 décembre 1995, puis durant les fêtes de Noël 1996 en France à l'occasion d'une soirée spéciale. La particularité de cet épisode est qu'il est intégralement tourné au format animation. L'épisode n'a plus jamais été rediffusé en France depuis lors, il reste donc aujourd'hui très rare et souvent recherché par les collectionneurs.

L'intrigue

Alors que toute la famille a hâte de fêter Noël, Brighton joue les troubles fêtes et se brouille avec sa nounou, Miss Fine. Bien décidée à lui apprendre les vrais valeurs de Noël, ils se retrouvent soudain projetés au Pôle Nord où d'étranges personnages s'activent pour préparer la tournée du Père Noël...

Analyse de l'oeuvre

En 1995, alors que Une nounou d'enfer entame tout juste sa troisième saison, la sitcom est déjà un immense succès télévisuel. Rien ne laissait pourtant supposer un tel succès d'audience, tant tout le propos semble saugrenu : une vendeuse de cosmétique juive se fait larguer par son fiancé, qui lui préfère une bombe sexuelle, et débarque par hasard chez un britannique richissime compositeur de comédie musicale qui finit par l'engager comme nounou, principalement pour son physique. Au début des années 1990, on a tôt fait le rapprochement avec la comédie romantique Pretty Woman où une prostituée finissait dans les bras d'un courtier, même si la sitcom s'en démarque très vite au-delà du clin d'oeil initial. Une nounou d'enfer est ainsi née de l'imagination du couple Fran Drescher (qui tient le rôle titre) et son ancien époux Peter Marc Jacobson qui ont essuyés de nombreux refus avant de pouvoir concrétiser leur idée à l'écran. L'histoire retient que Fran Drescher, alors installée dans un avion au côté du producteur de CBS de l'époque, lui aurait vanté le concept de cette nouvelle sitcom durant tout le trajet. Finalement convaincu lors de l'atterrissage, il lui donne alors son accord. A la manière d'une pièce de théâtre comique, et de toute sitcom américaine digne de ce nom, la quasi-intégralité de Une nounou d'enfer va se dérouler sur un unique plateau, en l'occurrence le grand appartement new-yorkais de Monsieur Sheffield, où les tribulations humoristiques de la dévergondée américaine vont créer des remous à l'étiquette du britannique coincé.  

Au début, les épisodes n'ont aucune cohérence entre eux (on peut les visionner dans un complet désordre), si ce n'est de nombreux comiques de répétition et une multitude de personnages loufoques, dont d'innombrables invités vedettes. Une nounou d'enfer gagne pourtant peu à peu une telle popularité que la sitcom devient de plus en plus feuilletonnante où chaque épisode construit, puis consolide, le rapport entre les personnages. Il était assez rare, surtout à cette époque, qu'une série télévisée ait un début, un milieu et, surtout, une vraie fin constituant un ensemble extrêmement cohérent, drôle et rafraîchissant. Car il faut dire que tous les comédiens jouant dans la sitcom semblent former une immense famille, avec une très forte complicité entre eux, où aucun tabloïd, aucune rumeur, aucun clash, ni aucun bruit de couloir n'ont jamais entaché la sitcom tout au long de ses six années de diffusion. Pourtant, contre toutes attentes, Une nounou d'enfer est loin d'être un gros succès la première année. La sitcom manque de peu d'être annulée, elle ne doit son salut qu'à CBS qui n'avait rien d'autre à proposer à la place. Du pain bénie pour Fran Drescher et Peter Marc Jacobson qui voit l'audience décoller en saison 2 et atteindre des sommets invraisemblables pour l'époque. Dès lors, le couple se sent vite pousser des ailes. L'idée leur traverse l'esprit qu'il faut capitaliser sur l'aura de leur série, quitte à en faire une vraie franchise. Dès la saison 2, Une nounou d'enfer tente ainsi une première fois de se créer un spin-off, à travers la porte dérobée de son 25e épisode "Les cheveux en quatre" où la série est délocalisée dans un salon de coiffure avec de tous nouveaux protagonistes. A part les fans purs et durs, peu de personne connaissent aujourd'hui son existence, la plupart des diffuseurs, même en France, renonçant souvent à le rediffuser tant la mayonnaise n'arrive absolument pas à prendre et que l'épisode semble hors contexte. Le concept (un veuf brisé rencontre une jeune femme énergique) est en effet trop proche de Une nounou d'enfer mais avec des personnages très antipathiques, ce qui casse tout de suite la magie que son aînée avait su imposer dès son premier épisode.

Fran Drescher et Peter Marc Jacobson accusent le coup, mais retentent pourtant à nouveau l'expérience en changeant simplement de public cible dès l'année suivante. Les adultes avait été déçus par la tentative ratée de spin-off ? Pourquoi ne pas tenter de délocaliser Une nounou d'enfer auprès des enfants ? L'idée n'est pas si folle, puisque de très nombreuses fictions américaines ont souvent été poursuivies en version animée. Parmi les plus célèbres, retenons par exemple les sagas Retour vers le futur, Beetlejuice, Godzilla, Mr Bean ou même Stargate SG-1 qui ont toutes été déclinées en séries animées. Dans le cas de Une nounou d'enfer, c'est même encore plus logique quand on se remémore son iconique générique, entièrement animé en 2D évoquant le style Hanna-Barbera comme dans Ma sorcière bien aimée, et sa tout aussi célèbre chanson, "The Nanny Name Fran" interprétée par Ann Hampton Callaway. Il n'en faut donc pas plus pour que l'idée germe de concevoir un épisode entièrement animé qui aurait cette forme. Ne manquait à l'ensemble qu'une seule idée, où placer le contexte de l'intrigue ? La période de Noël tombant évidemment sous le sens, c'est celle-ci qui est alors choisie. Problème, Fran étant de confession juive, n'est en théorie pas du tout censée fêter cette célébration bien chrétienne. Qu'à cela ne tienne, comme Fran le fait dans l'ensemble de la série, sa conception de la religion est chez elle à géométrie variable, inventant divers prétextes ou fêtes fantaisistes pour justifier ses innombrables transgressions. Le Noël d'une nounou d'enfer débarque le 18  décembre 1995 aux États-Unis, puis un an plus tard en France lors d'une unique soirée spéciale, puisque l'épisode, bien qu'entièrement doublé en français, n'a plus jamais été rediffusé à la télévision depuis lors, faisant de lui l'épisode le moins connu de la célèbre sitcom. Car, là encore, si l'épisode animé est salué par les critiques qui trouvent l'idée amusante mais non concluante, la mayonnaise ne prend pas cette fois non plus. La seconde tentative de spin-off échoue, Fran Drescher et Peter Marc Jacobson ne retenterons alors plus jamais de développer Une nounou d'enfer au-delà de la seule sitcom.

Le Noël d'une nounou d'enfer place son intrigue à quelques heures de Noël, où la famille au complet attend le réveillon de Noël avec impatience. Enfin, tout le monde, sauf Brighton Sheffield, qui trouve que c'est une fête bien surfaite qui oblige à devoir faire des cadeaux aux autres, ce dont il se passerait bien, tant qu'on lui en offre à lui cependant. Dès lors, Fran veut lui faire comprendre le vrai sens de Noël en lui demandant de l'accompagner dans un refuge de sans abris. Absolument pas convaincu,  Brighton prend la poudre d'escampette à travers toute la maison. Leur folle poursuite se terminant dans la rue où une violente bourrasque de vent les emporte au Pôle Nord. Là-bas, ils vont rencontrer une ribambelle de personnages familiers mais très étranges, avec pour mission de sauver le réveillon de l'Abominable Reine de Glace. Plutôt amusant dans l'ensemble, Le Noël d'une nounou d'enfer garde son côté dévergondé, ses références et ses punshlines caractéristiques. Mais sa principale faiblesse provient de son animation. Pourtant incontournable dans le générique, l'animation 2D de l'épisode s'avère très froide et peu agréable. L'idée lumineuse de se servir de l'animation caractéristique du générique se retourne irrémédiablement contre lui. Le générique est bref, va à l'essentiel, possède un rythme endiablé qui fait sa force, tout le contraire de cet épisode animée qui ressemble à un sous-produit au rabais, même à l'époque de sa diffusion originale. On comprend d'autant plus pourquoi les diffuseurs renoncent depuis à le diffuser. Malgré ses atouts,  Le Noël d'une nounou d'enfer ne cadre pas avec le reste de la série télévisée. On retiendra cependant que l'aventure ne démérite pas, que chacun des comédiens s'investissent avec la même énergie (y compris dans la version française) mais que l'ensemble s'avère finalement très anecdotique, et donc, très oubliable.

En dehors du fait que Le Noël d'une nounou d'enfer est quasiment devenu un épisode fantôme, surtout en France, cet épisode animé est resté aujourd'hui principalement le témoin de l'ambition de Fran Drescher et Peter Marc Jacobson qui, galvanisés par les audiences records de leur sitcom à succès, ont voulu capitaliser sur Une nounou d'enfer afin de toucher un public encore plus large. Malheureusement, ils n'ont jamais réussi à transformer l'essai, puisque leurs deux tentatives successives se sont soldées par deux gros échecs qui ont, plus ou moins, été occultées, disons même escamotées, depuis lors. Et quand Une nounou d'enfer s'est achevée, Fran Drescher n'a pas réussi non plus à retrouver la même popularité qu'à cette époque là, notamment dans Du côté de chez Fran qui tentait de réimaginer la formule, comme une sorte de prolongement alternatif se déroulant exactement dix ans plus tard. Fran Drescher restera donc éternellement attachée à Miss Fine, que ce soit en chair et en os, comme en version animée.

Olivier J.H. Kosinski - 30 décembre 2022

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 1996)
L'épisode n'est plus rediffusé depuis

Fran Fine : Marie Vincent

Maxwell Sheffield : Jean Roche

Niles : Bernard Alane

C.C. Babcock : Pauline Larrieu

Maggie Sheffield : Claire Guyot

Brighton Sheffield : Christophe Lemoine

Gracie Sheffield : Magali Barney

Sources :
Carton Générique

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