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Studio Ghibli
Mes voisins les Yamada

Mes voisins les Yamada est sorti en salle le 4 avril 2001 en France. Il n'a par contre jamais eu cet honneur au Québec, qui n'a d'ailleurs eu droit qu'à une sortie DVD en anglais et japonais exclusivement le 16 août 2005. Le film a fait l'objet de deux doublages français différents : le premier en 2001 pour sa sortie en salle et le second effectué par Disney France en 2011 lorsque la compagnie a récupéré les droits d'éditions vidéos, jusque là détenus par TF1.

L'intrigue

Nonoko Yamada, une petite fille espiègle au franc parler, nous présente chaque membre de sa famille peu ordinaire. Son père, Takashi Yamada, homme d'affaires un peu bougon ; sa mère, Matsuko, au naturel spontané, un peu fainéante, vite démoralisée par les tâches ménagères et autres travaux domestiques. Quant à Naboru, son grand frère, il déteste étudier. Et enfin Shige, sa grand-mère, une septuagénaire bien bavarde qui ne rate pas une occasion de donner son avis sur tout et de s'amuser des querelles du couple.

Analyse de l'oeuvre

Mes voisins les Yamada est une production du studio Ghibli extrêmement déstabilisante dans la mesure où il s'agit principalement d'un film à sketchs mettant en scène une famille ordinaire dans des situations ubuesques, certainement extraordinaires mais pourtant tellement réalistes. Tout au long du long métrage, vous ne pourrez cesser de voir à l'écran un membre de votre prope famille ou de votre entourage possédant toutes les caractéristiques des péripéties que vivent les personnages à l'écran. Une fois encore, le studio Ghibli nous met en présence d'un film foncièrement différent de ce que l'on s'attendrait de voir sortir de chez eux, mais qui se démarque dès lors indubitablement du lot en ne ressemblant à rien d'autres de connu autour de lui.

Ce qui marque le plus le spectateur lorsqu'il découvre Mes voisins les Yamada pour la première fois, c'est avant toute chose sa touche graphique indéfinissable. Quelquefois, elle semble n'être rien de plus qu'un simple griffonnage sur du papier crépon, parfois ce sont des aquarelles couchées sur du beau papier à dessin, d'autres fois la patte graphique ressemble à un tableau d'une galerie d'art prenant soudain vie, de temps en temps encore le génie de l'animation assistée par ordinateur fait une intrusion délicate pour emmener le spectateur dans le delirium visuel sans commune mesure, le film va même jusqu'à réaliser une scène étonnante de réalisme lors de la séquence des motards. Ce choix artistique voulu par Isao Takahata est donc hétéroclite tout en servant dignement son film, qui s'exerce à rendre hommage au strip de quatre cases mettant en scène les Yamada et publié dans un grand quotidien japonais, à l'image de Garfield et Grimmy pour vous donner un équivalent du côté de l'école américaine. Le but principal de ce type de BD étant de faire rire le spectateur de situations étranges mais possibles de la réalité quotidienne. Les divers membres de la famille Yamada se doivent donc d'être en un millième de seconde immédiatement attachants et crédibles, sous peine de faire tomber tout le gag à l'eau.

Le pari est brillamment réussit sur le long métrage. Chaque membre de cette famille ordinaire est à la fois une caricature des travers de chacun d'entre eux que des satires des véritables comportements humains. Alors que leurs traits sont souvent minimalistes, jamais personnages d'animation n'auront été aussi expressifs. Un sourcil de travers, et on comprend immédiatement la perplexité de Takashi, l'autorité parentale constamment dépassée par les évènements. Le sourire en coin de Shige nous conduit à rire de ces piques ironiques qu'elle flanque à sa famille, Noboru et ses lunettes immenses paraît plus benêt encore qu'il ne l'est vraiment, la chevelure ébouriffée de Matsuko nous fait immédiatement comprendre le caractère désordonné du personnage... Reste enfin la jeune Nonoko qui nous raconte une partie de l'histoire, mais qui semble être la seule personne à peu près normale de cette délirante famille. Étonnamment, bien que Mes voisins les Yamada soit ouvertement une caricature de la culture japonaise, je trouve que les divers sketchs sont parlant pour le spectateur occidental que je suis. Isao Takahata avait d'ailleurs lui-même avoué qu'il redoutait le public extérieur au Japon de peur qu'ils ne se retrouvent pas dans son film. Il a au contraire été surpris de voir à quel point chaque pays s'était approprié le film, déclarant finalement que les hommes sont finalement les mêmes partout. Ils partagent la même sensibilité et ils connaissent les mêmes problématiques familiales.

Pour sa carrière française, Mes voisins les Yamada connu une destinée étrange. Bien que Disney ai participé à hauteur de 10% au film, c'est la société Océans Films qui distribua le film dans les salles française en 2001, soutenu à l'époque par le site Animeland. Malheureusement, même si Princesse Mononoké avait été salué par les critiques en 2000, ce n'est réellement qu'en 2002 avec Le voyage de Chihiro que tous les projecteurs furent véritablement braqués sur le studio Ghibli. Mes voisins les Yamada est malheureusement sorti entre les deux, et est donc passé relativement inaperçu auprès du public. Moi-même n'en ayant gardé absolument aucun souvenir (bien plus marqué par Atlantide, l'empire perdu cette année là) avant d'en prendre connaissance lors d'une diffusion télévisée sur Arte si ma mémoire est bonne. Aujourd'hui, le film a désormais rejoint le catalogue Disney depuis 2011, mais il fut malheureusement redoublé à cette occasion. Ce redoublage s'avère d'ailleurs aujourd'hui totalement injustifié, dans la mesure où les comédiens de la version 2001 s'en sortait déjà parfaitement bien avec les personnages. Je suppose que ce redoublage est avant toute chose un choix économique effectué par Disney, qui n'a désormais aucun besoin de payer des droits à Océans Films pour la réutilisation du doublage d'origine. Au niveau de la qualité des dialogues toutefois, c'est une grande affaire de goût de chacun, les deux faisant jeu égal sans se discriminer l'une l'autre. Le second doublage n'ayant que pour seul avantage de pouvoir être apprécié en DTS, tandis que le premier doublage accompagnait une version du film dont le contraste de l'image mettait bien plus en valeur les dessins.

Bien que Mes voisins les Yamada soit principalement constitué de tranches de vie sans réels fils conducteurs, hormis finalement l'introduction avant générique, Isao Takahata groupe toutefois plusieurs thématiques ensemble pour notre plus grand bonheur. Il fait également appel à des Haïkaï (sortes de très courts poèmes codifiés donnant une leçon de morale) pour accentuer ce qui se passe à l'écran, soit en confirmant le déroulement des évènements, soit en prenant au contraire l'exact contre-pied. Le film est accompagné d'une bande son relativement discrète, qui ne marque pas vraiment lors de sa découverte, ce sera sans nul doute mon unique reproche fait au film (à l'exception du titre « Que séra séra», véritable ode à la festivité), même si en fin de compte elle accompagne parfaitement le récit. Je ne peux donc que vous recommander de visionner Mes voisins les Yamada, dans la mesure où c'est l'un des rares films d'animation qui nous fait rire de problématiques qui nous sont tombées dessus à un moment ou à un autre dans notre vie quotidienne.

Olivier J.H. Kosinski - 05 avril 2013

Bande annonce

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Voxographie Francophone

1er Doublage (France - 2001)
Exploité au cinéma et 1ère édition DVD

Takashi : Nicolas Marié

Matsuko : Françoise Blanchard

Shige : Colette Venhardt

Noboru : Tony Marot

Nonoko : Laura Préjean

Tanaka : Philippe Valmont

Narrateur : Bernard Alane

Le jardinier : Sylvain Lemarié

L'épicier : Sylvain Lemarié

Le chauffeur de bus : Jérôme Keen

Le commentateur de Base-Ball : Jérôme Keen

Le facteur : Philippe Valmont

Le policier : Philippe Valmont

Le motard : Joël Zaffarano

2e Doublage (France - 2011)
Exploité partout depuis

Takashi : Raymond Aquaviva

Matsuko : Marie Vincent

Shige : Elisabeth Wiener

Noboru : Maxime Nivet

Nonoko : Clara Quilichini

Lecteur haïku : Patrick Floersheim

Voix additionnelles :

- Gilles Morvan

- Jacqueline Cohen

- Laurent Larcher

- Max Aulivier

- Maïté Monceau

- Claude Lesko

- Nathalie Duverne

- Anneliese de Vitis

- Lila Tamzit

- Julien Meunier

- Christian Peythieu

- Sofiane Larcher

- Thomas Sagols

- Perrette Pradier

- Bradley Foubert

- Ambre Foubert

- Pierre Casanova

- Emma Alesi

- Alice Orsat

- Lea Dauvergne

- Nicole Favart

Sources :
Carton Générique
Planète Jeunesse

4.5