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Street Light Animation

Le cygne et la Princesse

Le royaume de la musique

Neuvième volet de la saga, Le cygne et la princesse - Le Royaume de la musique sort directement à la location ou sous forme d'achat numérique sur les plateformes de vidéos à la demande dès le 05 août 2019 au niveau international, France et Québec inclus. Le film ne bénéficie que d'un unique doublage français, vraissemblablement réalisé en Belgique comme les autres opus.

L'intrigue

La jeune Princesse Alice va bientôt fêter son 18e anniversaire. Pour cette grande occasion, Juliette et Arthur décident d'organiser pour elle un grand concours musical afin de trouver la perle rare qui pourra chanter le jour du bal. Des quatre coins du monde, cinq jeunes artistes en herbe convergent vers le royaume de la Princesse Cygne en espérant remporter la victoire. Mais pour gagner, il leur faudra aussi apprendre à devoir renoncer...

Analyse de l'oeuvre

Richard Rich n'en finit plus de ne plus en finir avec Le cygne et la Princesse dont Le royaume de la musique constitue le neuvième rejeton d'une peu reluisante famille née autour d'un film sympathique il y 25 ans, dont six opus ont par ailleurs été entièrement réalisés en 3D en moins de 7 ans. Une hérésie pure pour une grande partie de la communauté des fans des trois premiers opus, mais qui continue pourtant toujours à rencontrer un grand succès commercial épisode après épisode. Alors oui, la saga comporte parfois quelques bonnes idées, comme c'est le cas pour ce Le cygne et la Princesse - Le royaume de la musique, mais chaque oeuvre dans son entier se révèle systématiquement si mauvaise qualitativement que la raison cachée derrière ce succès auprès des enfants reste, à mes yeux, un complet mystère puisque je ne parviens à trouver aucune explication ni logique, ni rationnelle. Est-ce lié aux personnages ? Franchement, ils sont tellement creux et saccagés depuis leur passage à la 3D que j'ai des doutes. Les scénarios ? Au mieux ils sont abracadabrants, au pire insipides quand c'est Richard Rich qui s'y colle (ce sont d'ailleurs les plus mauvais films quand c'est lui qui écrit l'histoire). L'aspect visuel ? Franchement non, même une série télévisée en 3D réalisée il y a 20 ans leur tiendra la dragée haute ! L'ambiance musicale peut-être ? Peut-être bien que oui, s'il y a bien un aspect sur lequel la saga ne peut pas vraiment être prise en défaut, c'est effectivement à travers ses bandes originales.

C'était par exemple l'unique aspect qui pouvait sauver l'épouvantable Le cygne et la Princesse - Un Noël enchanté du naufrage artistique en 2012, premier opus 3D absolument effroyable qui avait ouvert la voie à une lignée de suites dégénérées. Si le long métrage avait à l'époque fait énormément jaser la communauté des fans, dont aucun ne s'est jamais remis depuis, la bande originale de ce quatrième opus avait rencontré un succès monstrueux au point de rentabiliser largement la production du film. Il n'y avait pourtant que des reprises de chansons de Noël dans cet album, rien de vraiment transcendant donc, mais ça avait bien marché à l'époque. Complètement laissées de côté par la suite, les nombreuses chansons marquent leur retour dans Le cygne et la Princesse - Le royaume de la musique. Une chose est sûre, elles sont particulièrement éclectiques, mais totalement en accord avec le thème du film qui intègre un système de concours musical à l'image de American Idol, The Voice ou Nouvelle Star. Une chose est sûre, en les sortant totalement du film, dont elles n'ont rien à y faire en fin de compte, les cinq chansons (dont une interprétée d'abord en chinois puis en anglais) sont plutôt agréables à entendre.

Volontairement ou non, J. Bateman fait appel à cinq chanteurs anglophones mais d'origine diverses, plus ou moins en rapport avec les cinq continents, pour offrir un style musical et une couleur locale à chacun des morceaux. Ce sont tous plus ou moins d'illustres inconnus, qui tentent principalement de se faire connaître sur les réseaux sociaux ou sur Youtube (Richard Rich n'a probablement pas les moyens de s'offrir Shakira, en même temps, je suis pas sûr qu'elle ai envie de voir une de ses chansons associées à cette saga), qui ont été recrutés pour les besoins du film. Même si aucun d'eux n'est connu, accordons-leur qu'ils ont du talent, leurs chansons se révèlent toutes bonnes à l'écoute. Yahosh interprète l'énergique "Shaka Boom" avec son style africain, Anya Egbert interprète "Vecherinka" sur un air de ballet Russe revitalisé, Rebecca Lopez tente le charme hispanique avec "La cascada", tandis que Charles Mallela joue la touche bollywood pour "Show Your Colors". Enfin Daniel D. Dawson interprète "Goodbye", sans nul doute possible la meilleure chanson du film, d'abord en chinois sur une traduction de Zhang Yili (même si c'est particulièrement incohérent par rapport aux autres "chanteurs" du concours qui chantent tous en anglais avec leurs accents étrangers), avant de la réinterpréter en anglais à la fin du film, révélant du coup la beauté des paroles pour qui n'est pas familier du chinois comme moi, même si l'on en ressent à peu près le sens dès la première écoute.

Paradoxalement, si, en soit, les chansons intégrées à Le cygne et la Princesse - Le royaume de la musique se révèlent toutes convaincantes, entrainantes, festives même, elles ne manquent cependant pas d'incohérence dans l'intrigue. En gros, la présence des chanteurs en herbe se résume à participer au concours afin de décrocher la place de chanteur officiel pour les 18 ans d'Alice, c'est tout. Leurs personnages n'ont quasiment aucune ligne de dialogue, si ce n'est d'être là pour chanter. C'est à ça qu'ils servent de tout le film, rien qu'à ça. Le contexte du concours de musique dans le Royaume de la Princesse Cygne manque inévitablement de crédibilité, d'autant plus que l'histoire met surtout en avant le jeune Prince Li. On tentera de se convaincre que c'était un mal nécessaire pour instaurer le triangle amoureux entre Alice, Lucas et ce même Li, car ce jeu de dupes amoureux amène avec une certaine intelligence (pour une fois, je doute que Richard Rich puisse en être à l'origine) à la belle chanson "Goodbye" qui ponctue tout le film en fil rouge jusqu'à sa révélation finale en anglais. Sur ce point, Le cygne et la Princesse - Le royaume de la musique ne ment donc pas, le long métrage offre bel et bien une histoire avant tout musicale.

Mais il ne faut pas se leurrer, quand bien même la bande originale composée par J. Bateman se révèle très bonne, hormis deux trois instrumentaux moins inspirés que le reste, la réalisation de Richard Rich détruit totalement tout l'intérêt du film en deux temps trois mouvement. C'est bien simple, c'est affreusement moche à regarder ! Si l'on ferme les yeux durant le concours musical, Le cygne et la Princesse - Le royaume de la musique parvient à peu près à faire illusion parce que les chansons sont agréables. Mais dès l'instant où on les rouvre, le festival de vidéoclips ridicules nous transperce immédiatement la rétine. Alors que nous sommes en 2019, l'animation du film n'est pas capable de suivre le rythme de la musique, ce que Fantasia était capable de faire il y a pourtant presque un siècle ! Le tout premier morceau du film, "Shaka Boom", est un mémorable moment de désynchronisation musical et visuel, le personnage tapant dans ses tambours en complet décalage sur le son, il n'est même pas en rythme avec la musique. La foule de spectateur arrive même à faire encore pire, on ne parvient qu'à distinguer des sacs à patate qui s'agitent à droite et à gauche de manière passablement odieuse. Les autres titres n'étant absolument pas mieux lotis, rajoutant au passage des couches de désarticulations physiques absolument impensables !

Dans les très, très, mais vraiment très, grandes lignes, Le cygne et la Princesse - Le royaume de la musique a un soupçon d'intérêt dans son approche narrative, d'abord parce que le récit musical n'est pas totalement idiot et que l'on sent qu'il y a une intention cachée derrière. Malheureusement, ça ne dépasse pas cette limite. De l'intention à la réalité du long métrage, il y a un gouffre plus large que le Grand Canyon ! Les personnages sont des poupées de plastiques rigides absolument pas du tout crédibles à regarder, les environnements visuels sont répétitifs et ternes, les erreurs flagrantes d'animation nombreuses tout comme les multiples faux-raccords (Alice et Lucas échangeant leurs places est particulièrement crétin). Street Light Animation semble totalement incapable de s'améliorer, se contentant de faire du neuf avec du vieux, alors que le studio a pourtant derrière lui 25 années d'expérience en animation. C'est bien simple, il est absolument incompréhensible qu'un rendu visuel aussi froid, terne et moche puisse encore exister en 2019. Mention spéciale à la métamorphose de Chen en un dragon chinois carrément horrible !

Bref, évitez de vous farcir Le cygne et la Princesse - Le royaume de la musique dont le seul et unique intérêt réside dans sa bande originale. Un intérêt qui décroît d'autant plus que le compositeur J. Bateman la diffuse actuellement gratuitement et en intégralité sur Youtube. Pour peu que vous soyez sensible à leurs différents styles, le seul argument du long métrage de vous obliger à débourser le moindre centime pour les entendre s'envole donc en un claquement de doigt. Le pire dans tout ça ? Je suis persuadé que placé entre les mains d'une autre personne que Richard Rich et un autre studio que Street Light Animation, Le cygne et la Princesse - Le royaume de la musique avait suffisamment de potentiel pour devenir une bonne histoire. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Richard Rich enfonçant même le clou de son cercueil narratif avec l'épouvantable "A suivre..." qui s'affiche à la toute dernière minute du film (une première en 25 ans et 9 opus), officialisant au passage un nouvel ignoble 10e numéro pour 2020.

Olivier J.H. Kosinski - 19 août 2019

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Belgique - 2019)

Aldo : Alessandro Bevilacqua

Alise : Mélanie Dermont

Anatole : Tony Beck

Arthur : Pierre Lognay

Brodie : Laurent Vernin

Juliette : Micheline Tziamalis

Scully : Daniel Nicodème

Uberta : Myriam Thyrion

Rôles non attribués :

- Alexandre Crépet

- Alain Postiaux

- Géraldine Frippiat

- Brieuc Lemaire

- Gauthier de Fauconval

- Olivier Cuvellier

- Grégory Praet

- Sandrine Henry

Sources :
Carton Générique
Forum Doublage France

2.5