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Studio Ghibli
Le château dans le ciel

Laputa, le château du ciel

A la suite de l'important succès rencontré par Le voyage de Chihiro, Disney France a finalement sorti en salle Le château dans le ciel le 15 janvier 2003 en France, 17 ans après sa sortie initiale japonaise ! Le château dans le ciel est le tout premier film d'animation réalisé par le studio Ghibli, même si l'équipe était déjà quasiment constituée lors de la production de Nausicaä et la vallée du vent. Ce n'est que grâce au succès de ce dernier que le studio Ghibli pu réellement voir le jour. Notons que du 17 février au au 14 mars 1992 s'est tenu le treizième festival du cinéma pour enfants de Corbeil-Essonnes. Le long métrage y fut proposé en exclusivité en VOST, ce qui constitue officiellement sa toute première diffusion publique sur le territoire français ! A cette époque, il était connu sous le nom de Laputa, le château du ciel.

Lorsque Disney signa l'accord de distribution avec le studio Ghibli, une des clauses du contrat stipulait que Disney ne pouvait en aucune manière changer quoi que ce soit dans leurs films. Miyazaki avait en effet été tellement traumatisé par le massacre de Nausicaa, qui était devenue La princesse des étoiles, qu'il avait imposé cette clause stricte. Pourtant, Disney USA ne respectera pas son engagement sur Le château dans le ciel. Lorsqu'il fut décidé de réaliser un nouveau doublage anglais, la compagnie obtient de Hisaishi de refaire intégralement la bande sonore. Cette bande sonore est d'ailleurs aujourd'hui toujours exclusive à la version américaine, puisque Disney France fut plus respectueux en proposant son doublage sur la bande son d'origine du film.

L'intrigue

Un dirigeable en plein ciel. Sheeta une jeune fille, est retenue prisonnière par des hommes qui cherchent à percer un secret dont elle aurait la clé. Profitant d'une attaque de pirates du ciel, Sheeta tente de s'évader et tombe dans le vide. Pazu, un jeune garçon intrépide qui travaille à la mine voit Sheeta tomber littéralement du ciel entourée d'une lumière émanant de son pendentif. Bientôt, elle avoue à Pazu qu'elle est la descendante des souverains de la mythique cité de Laputa, le château dans le ciel...

Analyse de l'oeuvre

S'il y a bien un film du studio Ghibli qui a un caractère particulier à mes yeux, c'est sans nul doute possible Le château dans le ciel, et ce aujourd'hui encore. Car, contrairement à la majorité des spectateurs qui se sont immergés dans l'univers du studio japonais soit avec Princesse Mononoké, soit avec Le voyage de Chihiro, je ne me suis vraiment retrouvé plongé dans le merveilleux qu'avec ce film. Sans aller jusqu'à renier ces deux films que j'ai découvert avant Le château dans le ciel, force est de reconnaître que leur univers beaucoup trop imprégnés de symbolismes en tout genre m'avait trop embrouillé l'esprit pour que je réussisse à m'immerger totalement. Au contraire, Le château dans le ciel nous entraîne immédiatement dans l'action dans un véritable film d'aventure regorgeant de bonnes idées simples mais non dénuées de double sens. Le spectateur est plongé quasi-instantanément dans le film et n'en sortira qu'une fois la dernière note du générique de fin jouée. Bref, les studios démarrent vraiment fort avec leur tout premier long métrage d'animation sous le nom de Ghibli.

Le château dans le ciel réunit tous les meilleurs ingrédients du grand film d'aventure, et ceci même s'il met en vedette un couple de jeunes enfants. Poursuivi par des hommes qui croient qu'elle détient un secret, Sheeta tombe littéralement du ciel sous les yeux de Pazu. Sans réfléchir une seconde il porte secours à la jeune demoiselle, et se retrouve à son tour embarqué dans une course poursuite avec des pirates bien décidés eux aussi à amasser d'immenses trésors dont Sheeta aurait la clef d'accès. La construction narrative du récit se veut donc volontairement mystérieuse même si elle est menée tambour battant. Commence alors une quête captivante à la recherche d'une civilisation disparue et oubliée depuis fort longtemps. Ce n'est donc qu'au fur et à mesure que les minutes défilent que les pièces du puzzle se mettent en place tout en prenant de l'importance jusqu'au dénouement du film.

Contrairement aux autres films réalisés par le studio Ghibli, Le château dans le ciel est donc très loin d'être un film contemplatif où il ne se passe guère de choses à l'écran. La narration se veut rapide, mais cohérente au genre cinématographique du film d'aventure. Le film enchaîne des scènes vraiment intenses, mais ne néglige pour autant pas de poser les bases de la touche Ghibli. A commencer par l'aspect visuel superbe qui est resté intact alors que le film a déjà pratiquement trois décennie d'existence. Sans aucun doute possible, Le château dans le ciel est une oeuvre - si ce n'est même l'oeuvre tout court - la plus aboutie de tout leur catalogue jusqu'à ce jour. Les décors sont aussi immenses qu'ils sont variés, que ce soit dans les profondeurs d'une mine, aux environnement urbains, jusqu'à ces innombrables scènes de vire-voltage impressionnantes à travers les nuages !

La poésie, la candeur et des thématiques chères aux studios Ghibli ne sont pourtant pas négligées, bien au contraire. Je crois même que rares sont les films suivants de ce studio à dégager une telle aura et une telle intensité dramatique. On s'attache immédiatement à Sheeta et Pazu au point de vibrer en même temps qu'eux à chaque rebondissement de l'intrigue. Le château dans le ciel bénéficie également d'un subtil second niveau de lecture où la convoitise de l'être humain de détenir le pouvoir de la technologie est rudement mise en lumière. Et pourtant rien ne laisse imaginer la puissance destructrice que peut renfermer Laputa, où la paix et l'harmonie semble régner en maître. La folie d'un seul homme va révéler, et répéter, la déchéance d'un peuple disparu il y a 700 ans.

Il aura fallut attendre 15 années pour enfin découvrir Le château dans le ciel. Et ceci pour deux raisons. Seul le succès fulgurant de Le voyage de Chihiro en 2001 permit de braquer tous les projecteurs sur le studio Ghibli, personne ne croyant en effet au potentiel de leurs films avant cela (Princesse Mononoké ayant surtout connu un succès d'estime plutôt que réellement populaire), et surtout l'accord de distribution - historique - avec Disney remontant à 1996 permit de distribuer le film à grande échelle à l'international. Accordons toutefois un gros bémol à cette sortie tardive du film en France. Le doublage français du film, qui reste de grande qualité là n'est pas la question, possède une sonorité résolument années 2000. Pour une oreille attentive, la fracture visuelle et auditive est donc immanquable et rend l'expérience du film quelque peu boiteuse. Reconnaissons tout de même une adaptation soignée qui rend honneur à la version japonaise d'origine, contrairement à la version américaine du titre. En effet, Disney USA ne respecta pas son accord de ne pas retoucher aucun des films du studio Ghibli (suite au traumatisme provoqué par le charcutage de La princesse des étoiles). Non seulement la bande originale du film fut entièrement réorchestrée, mais également entièrement remasterisée en 5.1, ce qui a toujours été contraire à l'idéologie de Miyazaki qui impose qu'un film doit toujours conserver son format et sa vision d'origine à travers les décennies.

Véritable oeuvre coup de coeur, et sans nul doute possible mon film préféré des studios Ghibli, Le château dans le ciel est un film envoûtant, superbement réalisé, à la musique formidable et un magnifique film d'aventure bien rythmé. Entre la mythologie d'une civilisation disparue, l'étendu large des émotions dégagées par le récit et le message intelligent qu'il renferme, Le château dans le ciel est sans aucun doute le plus grand chef d'oeuvre du studio Ghibli !

Olivier J.H. Kosinski - 17 mai 2013

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2003)

Pazu : Olivier Martret

Sheeta : Manon Azem

Dora : Perette Pradier

Papi Pom : Yves Barsacq

Muska : Pierre Tessier

L'officier : Benoit Allemane

Louis : Pierre Laurent

Okami : Maïté Monceau

La grand-mère : Paule Emmanuèle

Le conducteur du train : Jacques Bouanich

Sources :
Forum Doublage France

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