Accueil Rechercher Contact Menu Ξ
x
Chercher dans Analyses Catalogue Dossiers Actualités Petites Renconstres

Luminescence Kft

La princesse et le monstre charmant

La princesse et le monstre charmant est un long métrage russo-hongrois proposé en France directement en vidéo et sur les plateformes de vidéos à la demande le 02 février 2022. Le long métrage n'est disponible au Québec qu'en version originale sous-titrée, aussi bien sur PrimeVideo que AppleTV. Le long métrage dispose pourtant bien d'un doublage francophone, enregistré en Belgique.

L'intrigue

La princesse Barbara va bientôt fêter ses 16 ans. Constamment en conflit avec son père, le Roi Elijah, elle se livre depuis plusieurs mois à un correspondance amoureuse secrète avec Edward, le Prince d'une contrée voisine. Elle ignore cependant que ses courriers ont été interceptés par Oscar, un postier mal intentionné, qui va réussir à faire chanter le Roi, l'obligeant à lui donner sa fille en mariage. En apprenant cela, Barbara s'enfuit et croise la route du monstrueux Boogie...

Analyse de l'oeuvre

Pendant des années, l'ex-URSS fut l'un des plus gros producteurs de fictions animées au monde. Certes, tout n'était pas très qualitatif, mais en termes de quantité, ils ont longtemps été imbattables. Pourtant l'histoire aura surtout retenu l'hégémonie des productions américaines, bien évidemment grâce à la qualité des longs métrages d'animation de Walt Disney puis, dans un second temps, par le Japon qui aura inondé le marché à son tour. Entre la guerre froide et l'URSS ayant explosé, tout leur patrimoine animé s'est éparpillé aux quatres vents, finissant par être oublié du plus grand nombre. Puis l'étincelle s'est rallumée il y a, à peine, une quinzaine d'années. Profitant de la tempête médiatique provoquée par La Reine des neiges de Disney, la Russie se lance dans sa propre interprétation du conte de Hans Christian Andersen à travers le tout jeune studio Wizart Animation. Dans un premier temps, The Snow Queen aura été considéré par tout un chacun comme un gros pastiche, comme il était de coutume à l'ère de la VHS d'en produire en masse afin de berner les consommateurs avec des titres qui avaient souvent la même thématique, voire carrément le même titre, que les films Disney. Pourtant, Wizart Animation est rapidement monté en gamme, donnant alors le signal de départ pour d'autres studios Russe de faire de même. C'est exactement le cas de La princesse et le monstre charmant, réalisé par le studio d'animation Russe Luminescence Kft, en collaboration avec le studio hongrois Skazka, mais financé par CTB Film Company, la même compagnie derrière plusieurs films produits par Wizart Animation.

Il faut dire que La princesse et le monstre charmant est la première grosse production de Luminescence Kft. Jusqu'ici, le studio russe était surtout cantonné à des réalisations de moins grande envergure et pour un public plutôt enfantin. La princesse et le monstre charmant change un peu la donne. Certes, le film s'adresse toujours aux enfants mais, cette fois, il est aussi question de rendre ça appréciable pour leurs accompagnants adultes. L'écart graphique est nettement plus important que leurs précédentes productions, on sent complètement que, derrière ce nouveau long métrage d'animation, Luminescence Kft veut suivre les traces de Wizart Animation en offrant un spectacle nettement plus universel. Bien sûr, de part ses origines, l'intrigue va tout de même garder un lien très étroit avec les mythes et les légendes russes. C'est notamment le cas du monstre Boogie qui puise ses origines dans l'Almasty, cette créature légendaire locale, équivalente au Yéti tibaitain et du Bigfoot américain, vivant recluse dans les bois. Mais le reste de l'intrigue entremêle différentes inspirations internationales et quelques gros emprunts à des films américains. Toutefois, le long métrage ne semble finalement pas si vendeur que ça pour le distributeur, car la version francophone est directement reléguée à une sortie vidéo tout comme elle couplée à une sortie sur les plateformes de locations en ligne.

Faut-il renier La princesse et le monstre charmant à cause de ses origines russes ? Je ne pense pas. Même si les intentions envers l'Ukraine étaient déjà sans doute là dans les hautes sphères politiques, le long métrage a été tourné et finalisé bien avant l'invasion. Le film ne cherche vraiment à aucun moment à imposer une vision patriotique de son intrigue, ce qui n'est par exemple pas du tout le cas de Rouslan et Ludmila, plus qu'un conte de fées. Tout au contraire, La princesse et le monstre charmant livre une oeuvre quelque peu puérile où le studio d'animation s'amuse à plonger la tête la première dans les clichés du genre pour en proposer une nouvelle interprétation. La Princesse Barbara est ainsi une petite pimbêche, qui prend tout le temps de haut tous ceux qui l'entourent, tout en étant aussi une petite idiote totalement enfermée dans sa petite bulle d'illusion. Le Roi Elijah semble au premier abord imbu de lui-même, surprotégeant à l'excès sa fille qu'il couvre pourtant de cadeaux et répondant à la moindre de ses lubies. Oscar c'est le gars méchant parce que l'histoire a besoin qu'il soit méchant, mais dont ses justifications sont des plus futiles, si ce n'est pas carrément stupides. Grand-Frère n'est rien de plus qu'un lapin qui parle, parce que Boogie a besoin d'un acolyte animalier, propre à ce genre de films fantastiques pour enfants. Quant à Boogie lui-même, c'est la bête de foire qui cache un coeur gros comme ça. Bref, rien qui ne soit très transcendant.

Malgré tout, La princesse et le monstre charmant livre une intrigue plutôt captivante car elle offre des rebondissements souvent inattendus, en particulier par son registre steampunk qui fonctionne vraiment très bien. Je connais assez peu de productions animées qui se sont risquées à entremêler les contes de fées et le style steampunk. L'une de ses plus succulentes réussites ayant été produites par Matt Groening pour Netflix, à savoir la série d'animation Désenchantée. La princesse et le monstre charmant va, évidemment, beaucoup moins loin dans le délire steampunk, mais la grande ville voisine du Royaume de Barbara, remplie d'engins motorisés, oblige la jeune fille à faire une brusque croix sur ses illusions de jeunesse. Elle qui croyait tout savoir et tout connaître du monde qui l'entoure voit sa vie se déchirer complètement. Même si l'intrigue enfonce littéralement les portes ouvertes en basant son propos sur une version révisée du conte de La belle et la bête, on se laisse tout de même séduire par la proposition. L'autre particularité du long métrage est d'être également une comédie musicale, très largement convaincante elle aussi. La version française est même une réussite, il faut le dire. Pour un studio et des comédiens généralement plus habitués aux séries d'animation japonaise, l'adaptation se veut de très bonne qualité, presque aussi bonne qu'une adaptation Disney. Les comédiens, aussi bien sur les voix parlées que chantées, sont vraiment de très bons choix. Ce qui permet de garder en tête plusieurs morceaux musicaux.

Plein de bonnes intentions, même s'il garde un côté très puéril parce qu'il veut surtout s'adresser aux enfants, La princesse et le monstre charmant parvient à surprendre son auditoire par ses chansons inspirées et ses rebondissements que l'on ne voit pas forcément venir. Certes, le long métrage n'est pas une oeuvre extrêmement ambitieuse mais elle est très soignée et convaincra ceux qui seront sensibles à ses charmes.

Olivier J.H. Kosinski - 09 mars 2025

Bande annonce

Social eXperience

La lecture des vidéos directement depuis le site nécessite l'installation des cookies "eXperience" et "Catalogue" ainsi que des cookies tiers "Youtube" et "Vimeo". Conformément à la décision de la CNIL datant du 27 juillet 2016, votre consentement est donc nécessaire pour activer cette fonctionnalité.

J'accepte l'installation
de ces cookies

La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Belgique - 2022)

Barbara : Audrey D'Hulstère

Boogie : Erwin Grunspan

Oscar : Damien Locqueneux

Grand-Frère Lapin : Philippe Allard

Roi Elijah : Benoît Van Dorslaer

Edouardina : Delphine Moriau

Gertrude : Fabienne Loriaux

Aggripine : Nathalie Stas

Firmin : David Manet

Voix additionnelles :

- Sébastien Hébrant

- Robert Guilmard

- Simon Duprez

- Alain Eloy

- Pepino Capotondi

- Michel Hinderyckx

- Nathalie Hons

- Maxime Van Santfoort

Sources :
Carton Générique

3.5