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Netflix
Klaus

Klaus sort mondialement sur Netflix le 15 novembre 2019. Une seule version francophone est disponible, celle produite par Netflix en Europe. On trouve cependant ce long métrage sous un titre alternatif en France, La légende de Klaus, même si celui-ci n'est pas exploité ni dans le film lui-même, ni par la page consacrée au film sur Netflix.

L'intrigue

Après s'être illustré par sa nullité à l'école de la poste, Jesper se retrouve parachuté sur une île gelée au-delà du cercle arctique. Les autochtones s'y détestent tellement qu'ils se parlent à peine, alors de là à s'écrire... Découragé, Jesper est sur le point d'abandonner lorsqu'il trouve une alliée en la personne d'Alva, une enseignante, et rencontre Klaus, un mystérieux charpentier qui vit seul dans une cabane remplie de jouets faits main. Ces amitiés inattendues vont redonner le sourire à la petite ville grâce à la nouvelle générosité entre voisins, aux traditions magiques et aux chaussettes accrochées avec soin près de la cheminée...

Analyse de l'oeuvre

On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre avec l'animation espagnole, mais on a cependant la certitude d'aller de surprise en surprise devant chacune de leurs propositions. C'est particulièrement le cas de Klaus, produit par Netflix et autoproclamé premier long métrage du service, bien que le groupe audiovisuel américain en ai déjà distribué de nombreux autres en exclusivité sur sa plateforme de vidéo à la demande. Bénéficiant d'une réalisation visuelle très soignée, tout en surfant sur une thématique très universelle, Klaus est incontestablement une très agréable surprise qui révise, avec un dosage très fin entre humour et émotion, le commencement de la légende du Père Noël (Santa Claus en anglais, d'où le titre du film) même si ce personnage fantastique peut tout à fait être occulté. Car ce dernier n'est finalement pas du tout présent dans le film, tout au plus sert-il de prétexte à un charmant conte sur la tolérance et l'altruisme en humanisant un étrange ermite qui vit reclus au fin fond des bois. Mais ce dernier cache une bien grande souffrance que seul un facteur aux idées bien arrêtées réussira enfin à l'en libérer.

Si l'intrigue fait irrémédiablement mouche, le scénario part malheureusement d'un postulat qui résulte, plus ou moins, d'un honteux plagiat. Le point de départ de l'intrigue prend en effet ses racines, sans jamais l'avouer, dans le trentième livre de Les annales du Disque-Monde écrit par l'auteur britannique Terry Pratchett et intitulé Timbré. Dans le livre, dont a été tiré un téléfilm en deux parties très sympathiques en 2010 produit par SyFy (je vous recommande de le découvrir à l'occasion), Moite von Lipwig est un ancien escroc notoire qui finit par être rattrapé pour ses forfaits et dont le destin s'achève littéralement sur la potence. Mais alors qu'il se croit mort, un étrange homme se nommant Vétérini lui propose une seconde chance. Il doit réussir à remettre en activité le vieux bureau de poste d'Ankh-Morpork complètement décrépi, sinon, il sera condamné à mourir, cette fois pour de bon. Moite va bien évidemment mettre tout en oeuvre pour s'évader, usant et abusant de toutes les formes de persuasion dont il dispose, mais il va finir par se retrouver piégé à son propre jeu, d'autant qu'un ennemi tente de se débarrasser de lui, jusqu'à ce que, finalement, il prenne goût à cette activité des plus insolites. Klaus part à peu près du même postulat, en dehors du fait que Jesper, le gentil postier, est un fainéant en puissance. Mais tout le reste de sa personnalité, évolution morale et rencontres comprises, sont un miroir du Moite von Lipwig de Les annales du Disque-Monde. Ce sera d'ailleurs mon unique regret vis à vis du film, regret un petit peu dilué cependant car Klaus réussit à proposer une histoire vraiment merveilleuse qui permet de passer outre cette indésirable filiation.

Si Klaus réussit à rallier à sa cause, c'est parce que le long métrage réalisé par Sergio Pablos joue la carte de l'émotion avec une justesse folle. Evidemment, le long métrage n'oublie jamais son principal public cible, à savoir les enfants, mais l'intrigue est tout à fait recevable par un adulte car elle ne compte pas d'éléments trop lourds ou trop enfantins, ce qui constitue souvent un vrai casse gueule dans ce type de production animé. Klaus échappe à tous les mauvais pronostics par une réalisation impeccable et son parti-pris esthétique très élaboré. Il faut dire que retrouver une animation traditionnelle en 2D, rehaussé d'effets visuels d'ombres et de lumière donnant du volume à ces dessins, est un véritable plaisir pour les rétines. C'est tout un univers rafraîchissant qui s'offre au spectateur envoyé, malgré lui tout comme Jesper, dans les confins du grand nord tout blanc et tout froid. Klaus épouse également de nombreux codes des cartoons, notamment dans son approche humoristique où de nombreux personnages sont des caricatures sur pattes. D'une certaine manière, Klaus emprunte à peu de choses près le même côté absurde que Kuzco, l'empereur mégalo, en moins bien foufou toutefois. L'humour est très bien dosé, sans jamais aller dans l'excès et il s'équilibre parfaitement avec certaines scènes purement émotives tout aussi bien calibrées.

En mettant totalement de côté l'inspiration de l'histoire évoquant les origines mythologiques du Père Noël, que l'on peut tout à fait occulter, Klaus s'avère surtout être une aventure très humaine. Chacun des personnages a des désirs et des regrets dont il a du mal à s'extirper, jusqu'au moment où un étrange facteur égoïste, et manipulant son monde, va finalement tout remettre en question. Du coup, à partir d'une intrigue somme toute très basique, Klaus construit une intrigue très riche à laquelle on finit inexorablement par s'attacher.

Olivier J.H. Kosinski - 22 décembre 2019

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Vidéo à la demande


15 novembre 2019
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Le voir sur Netflix
Disponibilité selon restriction territoriale

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2019)

Jesper : Alex Lutz 

Klaus : François Berléand 

Alva : Ludivine Sagnier 

Mme Krum : Karin Viard 

Mogens : Philippe Vincent 

Voix additionnelles :

- Laurent Maurel

- Jérôme Wiggins

- Julien Meunier

- Serge Blumenthal

- Richard Leroussel

- Christophe Desmottes

- Pascale Chemin

- Marion Posta

- Bertrand Dingé

- Anne-Bérangère Pelluau

- Hannah Vaubien

- Mirko Guillaume

- Timothée Bardeau

- Elisa Bardeau

Sources :
Carton Générique

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