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Poster (France) ~ 09 janvier 2019
Poster (France) ~ 18 juillet 2018
Poster (France) ~ 18 janvier 2018

Netflix
Godzilla

La planète des monstres

La ville à l'aube du combat

Le dévoreur de planètes

Godzilla - La planète des monstre, Godzilla 2 - La ville à l'aube du combat (sous-titré Dans le feu du combat au Québec) et Godzilla 3 - Le dévoreur de planètes forme une trilogie animée autour du célèbre monstre produite par Toho. Distribués au cinéma au Japon, chaque opus a été proposé à l'international sur Netflix les 17 janvier 2018, 18 juillet 2018 et 09 janvier 2019. Les trois films bénéficient d'un doublage français réalisé en Belgique.

L'intrigue

Chassé de la Terre par la terrible créature nommée Godzilla, un groupe de réfugiés humains tente de survivre par tous les moyens dans l'espace. Au bout de 20 longues années, face à une pénurie de nourriture et l'absence de planète hospitalière trouvée dans la galaxie, l'équipage de l'Aratrum se trouve confronté à un grave dilemme : retourner sur Terre ou causer l'intinction de l'humanité. Mais, à leur retour, la Terre est bien différente de celle qu'ils avaient du fuir autrefois, toujours dominée par la redoutable créature...

Analyse de l'oeuvre

Même si l'on a jamais vu aucun de ses nombreux films, le nom de Godzilla a tout de même franchi les frontières pour résonner dans l'esprit collectif international. Un nom qui impose, dont on sait qu'il est lié à une créature gigantesque et que sa naissance en 1954 est directement liée aux bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki durant la Seconde Guerre Mondiale. Pour autant, Godzilla est un monstre fortement ancré dans la culture japonaise, il est bien plus rare de connaître des occidentaux qui connaissent bien toute sa mythologie. Il faut reconnaître qu'il est devenu une vraie icône de l'archipel, avec plusieurs dizaines de films à son actif. Je fais partie de ceux qui ne connaissent quasiment rien de Godzilla, plus généralement de toute oeuvre mettant en scène des kaiju japonais. Je le connais beaucoup plus pour les innombrables parodies qui en ont été faites ou encore à travers les hommages appuyés dans d'autres oeuvres contemporaines, à l'image de l'excellente affaire mettant en vedette le célèbre Détective Conan devant enquêter sur un meurtre commis sur le plateau de son cousin fictif  "Gomera" dans le volume 13. La bestiole revenant d'ailleurs régulièrement dans différentes affaires, principalement en arrière-plan, souvent pour marquer le coup d'une sortie d'un nouveau film Godzilla au Japon. Ma culture du monstre se résume ensuite à la première adaptation américaine réalisée par Roland Emmerich en 1998, que tout un chacun reconnaîtra qu'elle n'a que peu de point commun avec le Godzilla japonais, mais qui n'en fait pas pour autant un film à abattre. Je lui trouve tout de même certaines qualités, appréciable en tant que film hors série notamment. Plus récemment, j'ai bien tenté de renouer avec Godzilla en 2014, mais j'ai arrêté en cours de route. Dans un registre un peu différent, j'ai par contre apprécié Pacific Rim réalisé par Guillermo del Toro dont on ressent l'hommage au genre des kaijus. Preuve que je ne suis pas totalement hermétique au genre.

La trilogie Godzilla proposée par Netflix m'a semblé être une aubaine de concilier ma redécouverte du monstre dans le registre animation que j'affectionne. Aussi, je me suis dit qu'il serait intéressant de consacrer trois semaines pour analyser les trois films de la saga réalisés par Hiroyuki Seshita et Kobun Shizuno entre 2017 et 2018. J'ai tout logiquement commencé par Godzilla - La planète des monstres, premier volet de cette trilogie. J'en suis ressorti particulièrement perplexe. Le long métrage ne s'adresse clairement pas aux néophytes. J'enchaine alors, sur trois soirées successives, avec Godzilla - La ville à l'aube du combat et Godzilla - Le dévoreur de planètes afin de me faire une idée plus globale de l'intention des auteurs. J'estime finalement assez vite qu'il n'est pas une bonne idée d'analyser les trois films séparément. Il s'agit vraiment d'une seule grande intrigue découpée en trois grands actes, autant traiter l'ensemble comme une seule et même entitée. Car cette trilogie Godzilla tourne autour d'une seule problématique : est-il possible de reconquérir la planète Terre des mains de Godzilla ? Je laisse encore passer plusieurs jours, histoire de laisser décanter l'expérience. Le constat est pourtant sans appel : je n'en ressors pas plus avancé, même en connaissant le dénouement de l'intrigue. Il faut dire que cette trilogie est un mélange de genre assez bigarré puisqu'on plonge dans des styles narratifs qui ont très peu de points communs entre eux. Un soupçon de science-fiction, une dose de kaiju, des poncifs propres aux Shonen dans une trilogie qui se veut pourtant adulte et, surtout, une intrigue de vengeance assez grotesque qui tourne à vide et ne trouve aucune conclusion satisfaisante à l'issue du troisième volet.

Plaçons-nous dans le contexte de chaque film en commençant par Godzilla - La planète des monstres. Celui-ci pose les bases de l'intrigue en lorgnant sans vergogne sur la série télévisée Les 100. Au début du XXIe siècle, l'humanité doit fuir dans l'espace car Godzilla est apparu sur Terre où il décime tout ce qui se trouve sur son chemin. Le scénariste Gen Urobuchi ne donne absolument aucune indication précise sur l'apparition de l'immense créature, encore moins les causes, partant du principe que cela coule de source pour le spectateur. Un procédé un peu étrange pour les néophytes, qui ne trouve d'ailleurs aucune explication durant les trois films. L'ensemble de la population survivante s'expatrie donc dans l'espace à bord d'un immense vaisseau. Pendant 20 longues années, le vaisseau va errer dans l'espace à la recherche d'une planète d'accueil, sans pour autant y parvenir. Les ressources commençant à manquer, les dirigeants décident alors de sacrifier les vieillards, ce qui va mettre en rogne Haruo Sakaki car le papi de son ami d'enfance était dans l'équipage. Pour avoir fait preuve de refus d'obéissance en se révoltant, Haruo est directement envoyé en prison. Là, il va pester contre tout le monde et finir par en déduire que tout ça est la faute de Godzilla. Il faut donc retourner sur Terre pour dégommer la créature. Retournement de situation abracadabrantesque, des entitées aliens qui avaient rejoint la Terre dans l'espoir de les aider autrefois à vaincre Godzilla, parviennent à influencer les dirigeants humains que cette cause est noble. De toute façon, comme aucune planète de l'espace n'est accueillante pour l'humanité, autant retourner d'où ils sont venus.

Nouveau rebondissement abracadabrantesque, sur le chemin du retour qui a pris seulement 20 ans pour l'équipage du vaisseau spatial, le temps écoulé sur Terre a été multiplié par mille ! On ne cherchera pas à comprendre la logique, vu qu'il leur a fallu 20 ans pour s'éloigner de la Terre la première fois, mais seulement quelques heures pour y revenir ensuite où tout le monde se retrouve en l'an 20000. Bref, tout le monde croit l'idée de Haruo stupide, mais il est finalement libéré et placé quasiment à la tête de l'expédition de reconquête de la Terre. Résultat des courses, la moitié de l'équipe envoyée sur Terre est décimée en moins de temps qu'il faut pour l'écrire mais, peu importe, tout le monde continue de suivre les idées fumeuses et vengeresses de Haruo. Après une heure et demi de batailles invraisemblables, où Godzilla ne fait en réalité que répliquer sur ses assaillants menés par Haruo, le film se conclut sur l'évidence que Godzilla ne peut pas être éliminé. On se demande, dès lors, quelle était l'utilité de ce long voyage dans l'espace qui revient au même constat fait par l'humanité 20 ans plus tôt. Godzilla - La ville à l'aube du combat reprend là où le précédent film s'achève. L'humanité se souvient qu'elle avait créé une machine capable de détruire Godzilla, mais qu'elle n'avait pas pu mettre en exécution à l'époque. Tout le monde se met donc en tête de retrouver cette extraordinaire machine, même si 20000 années se sont écoulées et que les chances sont minces. En chemin, l'équipage croise la route d'autochtones, descendants directs des humains qui avaient réussi à survivre à l'avènement du Godzilla au XXIe siècle.

Plutôt que de chercher à comprendre comment ces humains ont survécu à Godzilla, Haruo, devenu capitaine par un nouveau retournement de situation abracadabrantesque, préfère poursuivre sa quête vengeresse quitte à sacrifier tout ce qui l'entoure. Avec 1h40 au compteur, Godzilla - La ville à l'aube du combat est le film le plus long de la trilogie tout en étant celui qui raconte le moins de choses. La quête vengeresse de Haruo devient complètement absurde, car il finit par décimer plus de population à lui tout seul que Godzilla lui-même. Mais, qu'importe, la plupart des survivants, y compris parmi les autochtones qui acceptent les colons sans broncher alors qu'ils déciment leur habitat, lui voue un culte sans aucune retenue. En filigrane, on découvre que les aliens amis ne le sont pas vraiment, un twist totalement foireux que l'on voyait déjà venir dès le premier film et qui explosera à la figure des spectateurs de manière ridicule dans le troisième. Après d'interminables longues scènes de bavardages, Godzilla - La ville à l'aube du combat se conclut de la même façon que le premier film : on ne peut pas détruire Godzilla. A ce stade, cela devient un comique de répétition. Comble de drôlerie, le film s'achève sur les larmes de Haruo sur la perte de son amie d'enfance Yuko, la traditionnelle amoureuse platonique et faire valoir inutile de tout Shonen qui se respecte, alors qu'il a entre-temps décimé pratiquement tous les autres colons par ses idées grotesques sans aucun état d'âme. Le long métrage n'ayant rien eu de particulier à raconter, je me dis alors que Godzilla - Le dévoreur de planètes va finalement éclairer ma lanterne. Grossière erreur de ma part. Au lieu de recentrer l'intrigue sur Godzilla, monstre jusque là franchement sous-exploité, avec sa démarche pataude qui ne parvient jamais à se montrer menaçant puisque la créature ne fait que réagir aux attaques des colons et ne semble au contraire jamais une menace, le scénariste Gen Urobuchi préfère finalement prendre la tangente et ne pas répondre aux interrogations des spectateurs.

Pire, il choisit encore une fois un twist abracadabrantesque, que tout spectateur un peu avisé avait vu venir dès le premier film. A force d'être décimés, les quelques colons survivants finissent par perdre définitivement la boule. Au lieu de s'en prendre à Haruo, qui est pourtant responsable des malheurs subis par tous les humains, la plupart des survivants s'enfoncent dans le délire religieux propulsant Haruo en icône messianique. Ce qui convient aux plans de l'alien Metphies qui invoque Ghidora, le plus récurrent et célèbre adversaire de Godzilla. A partir de ce moment-là, l'intrigue de Godzilla - Le dévoreur de planètes part complètement en cacahuète. La menace Godzilla disparaît complètement, puisque tous les protagonistes finissent par prendre en pitié la créature qu'ils haïssaient jusqu'à présent. Dans un festival pyrotechnique et un délire dégoulinant de belles intentions shonesques, à faire rire l'auditoire, Haruo doit combattre Metphies afin de sauver Godzilla, seul être capable de vaincre Ghidora. Le dernier opus de la trilogie se conclut donc sur, roulement de tambour, Godzilla aurait pu être vaincu mais finalement on le laisse vivre quand il y a un créature encore plus dangereuse que lui. Godzilla n'est finalement pas invincible, mais pas touche ! Les quelques dizaines de colons survivants finissent alors par rejoindre les autochtones en adoptant leurs coutumes, tandis que Godzilla le terrible est toujours là, adopté par tous. Rebondissement final, Godzilla - Le dévoreur de planètes se termine sur un acte désespéré de Haruo qui tente une ultime fois de vaincre la terrible créature, dans un semblant de dernier acte héroïque, mais dont la retranscription et le contexte des trois films finissent par convaincre les spectateurs qu'il commet juste harakiri pour les innombrables fautes qu'il a commise et ses innombrables remords. Cela fait un idiot de moins sur la Terre. Car, ne l'oublions pas, Godzilla ne peut, ni ne doit, être vaincu, les trois films l'ont tous démontré.

Au sortir de cette trilogie, j'ai donc fini par avoir la désagréable impression d'avoir perdu mon temps. Je n'ai finalement rien appris de Godzilla lui-même, ce que j'aurais aimé, puisque les trois films ne le mettent absolument pas en valeur. Tout au plus un automate amorphe qui passe son temps à tirer des rayons laser, la créature mythique est ici réduite à de la pure figuration. Ce qui est, étonnamment, une bonne chose en soit car il m'est difficile de rejeter le monstre et me donne toujours envie d'en apprendre plus sur lui. Je n'en dirais pas de même de l'ensemble des autres protagonistes de l'intrigue, pour la plupart insipides et aux réactions totalement absurdes, particulièrement Haruo qui se montre détestable dès sa première apparition et termine carrément antipathique dans le dernier opus. Je ne comprends pas non plus quel était l'objectif de cette trilogie, dont les innombrables bavardages, souvent creux, auraient pu être éliminés, ce qui aurait réduit le tout à un gros film de deux heures largement suffisant. La qualité technique et visuelle n'aide pas plus à apprécier l'ensemble, tant la technique 3D est froide et toujours aussi mal réalisé dans l'animation japonaise. Je passerai aussi sur l'insipide bande originale, qui se résume à du bruit de fond désagréable et qui n'apporte clairement rien à l'ensemble. Bref, après avoir nourri une curiosité pour cette trilogie Godzilla proposée par Netflix, tout ce que j'en ai retenu, c'est qu'on ne m'y reprendra plus.

Olivier J.H. Kosinski - 16 mai 2025

Bande annonce

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2018)

Personnages principaux

Adam : Alessandro Bevilacqua

Galu-Gu : Franck Dacquin

Martin : Maxime Donnay

Takeshi : Simon Duprez

Endurph : Alain Eloy

Marco Ghione : Alessandro Bevilacqua

Grandpa Tani : Alain Eloy

Yƫko Tani : Sophie Frison

Mori : Michel Hinderyckx

Belu-Be : Quentin Minon

Haruo Sakaki : Grégory Praet

Dolu-Do : Olivier Prémel

Metphies : Maxime Van Santfoort

Maina : Sophie Pyronnet

1 - La planète des monstres

Eliott Leland : Alexandre Crépet

2 - La ville à l'aube du combat

Bilusaludo 1 : Alexandre Crépet

Bilusaludo 2 : Stany Mannaert

Bilusaludo 3 : Jean-Paul Clerbois

Bilusaludo 4 : Jean-Paul Clerbois

Munaku : Jean-Paul Clerbois

Laina : Sophie Pyronnet

Miana : Sophie Pyronnet

3 - Le dévoreur de planètes

Bilusaludo 1 : Stany Mannaert

Bilusaludo 2 : Jean-Paul Clerbois

Contrôleur A : Sophie Frison

Contrôleur B : Laurence Stevenne

Josh : Quentin Minon

Soldat 1 : Alain Eloy

Soldat 2 : Clément Manuel

Sources :
Carton Générique

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