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20th Century Fox
Futurama

Le monstre aux milliard de tentacules

Futurama - Le monstre aux milliard de tentacules sort directement en vidéo au Québec le 24 juin 2008, exclusivement en version originale sous-titrée. En France, il sort aussi en vidéo le 22 octobre 2008, doublé en français. Contrairement à son prédécesseur, le film n'est pas distribué sur UMD, le support propriétaire alors en déclain de la Sony PSP.

L'intrigue

Une brèche spacio-temporelle s'est ouverte dans l'immensité hostile de l'espace, donnant accès à un univers insoupçonné. Mais que se cache-t-il derrière ? La terreur ? L'amour ? Ou peut-être bien les deux, car il se révèle être habité par un monstre répugnant de la taille d'une planète et animé d'intentions amoureuses ! La destinée de l'humanité et de l'espèce des robots se retrouve alors menacée...

Analyse de l'oeuvre

Nous avions laissé l'équipage du Planet Express en bien mauvaise posture la dernière fois : Bender, le talentueux fauteur de trouble, avait carrément créé une déchirure dans l'espace-temps ! Un mois plus tard, tout l'univers connu est en émoi. Chacun cherche à comprendre s'il s'agit d'une menace ou non. Le professeur Farnsworth propose une solution scientifique mais Zapp Brannigan, en bon patriote qu'il est, préfère suivre la recommandation du président Nixon. A savoir une solution radicale qui mettra fin au débat : envoyer une bombe à travers la brèche qui règlera la question de manière civilisée ! Toute la mission va évidemment capoter et, tandis qu'un alien y perd la vie, Fry va tenter un périlleux suicide intergalactique après sa rupture avec une femme polygame ! Mais ce qu'il va découvrir va aller bien au delà de ce qu'il pensait trouver dans la brèche. Ainsi se résume rapidement la toile de fond de Le monstre aux milliard de tentacules, deuxième opus spécialement réalisé pour la vidéo de Futurama, qui constitue une suite directe à La grande aventure de Bender. C'est d'ailleurs une grande première dans l'univers délirant créé par Matt Groening et David X. Cohen en 1999. Si la temporalité des épisodes existe dans Futurama, contrairement à Les Simpson où le temps n'a aucune emprise sur les personnages, jamais encore il n'y avait eu deux épisodes concomitant qui formaient une grande histoire unique. Ou du moins une conclusion répondant obligatoirement à une suite !

La grande aventure de Bender, aussi ingénieux et irrévérencieux qu'il avait été, servait surtout de tremplin pour ré-amorcer la saga, stoppée bien trop tôt dans son élan quelques années auparavant par la 20th Century Fox. On ne pouvait donc pas échapper à la réintroduction, puis à la brève re-description de chaque personnage, de chaque lieux et de chaque situation, même si le long métrage le faisait de manière subtile sans heurter les fans de la première heure. Au contraire, Le monstre aux milliard de tentacules se voit complètement débarrassé de ce "mal nécessaire", ce qui permet de répartir l'action de manière plus homogène sur l'ensemble du long métrage. Pour ce second long métrage, la saga Futurama reprend à merveille ses propres codes en surfant sur l'actualité du moment tout en se montrant, fidèle à ses habitudes, volontairement irrévérencieuse. Le monstre aux milliard de tentacules joue sur des thèmes universels, comme l'amour, l'adoration, la passion, le pardon voire même la foi, sincère comme aveugle. La formule fonctionne à nouveau à fond les manettes en nous brossant une belle satire matinée de relations amicales inter-espèces-divinités-et-robots !

Comme cela a toujours été le cas dans la série télévisée qui avait précédé les longs métrages, Le monstre aux milliard de tentacules propose un scénario aux multiples ramifications, dont il n'existe pas un, ni deux, mais bien trois niveaux de lecture ! En premier lieu, il y a l'histoire de base. Pour le plus novice, celle-ci se suffit totalement en elle-même, car elle est cohérente entre ce qu'elle propose au début, son cheminement au centre et la conclusion qu'elle apporte à la fin. L'aventure s'avère à la fois efficace, drôle et palpitante. En second lieu, le long métrage écorne une fois de plus notre société contemporaine, poursuivant par l'humour sa satire à l'encontre de nos biens réelles émotions humaines, simplement exacerbées. En troisième lieu enfin, le long métrage s'adresse intensément à ses nombreux fans, ainsi qu'à tous ceux qui ont une très large connaissance culturelle de la fiction, principalement américaine. Le monstre aux milliard de tentacules multiplie, de façon fort habile qui plus (à la fois très visible et parfaitement camouflé par le contexte !), des références cultes à d'immenses classiques de la littérature, de la télévision et du cinéma. Le troisième acte de Le monstre aux milliard de tentacules s'aventure même dans le pur délire du cinéma d'horreur, avec un très longue scène de poursuite à la fois angoissante et délirante !

En ce qui concerne son aspect technique Le monstre aux milliard de tentacules se révèle harmonieux dans l'ensemble. La combinaison 2D et 3D en ombrage de celluloïd, marque de fabrique de la série depuis ses origines, se révèle tout aussi heureuse qu'elle l'était auparavant, tout du moins pour le fan qui ne perdra ici aucun de ses repères habituels. Il faut en effet attendre l'opus suivant pour que Futurama s'aventure vers des idées et des concepts de visuels plus novateurs. La bande originale par contre est incontestablement très en retrait dans Le monstre aux milliard de tentacules. Tellement discrète d'ailleurs qu'on a même l'impression qu'elle est absente. C'est bien sûr totalement faux, mais on est tellement happé par l'incongruité des situations et l'ingéniosité de certains dialogues, qu'on finit tout simplement par en oublier complètement son existence. Tout du moins jusqu'à ce mémorable moment, plein de poésie et d'autodérision, où l'ensemble de être vivants s'apprête à quitter la Terre !

Comme son prédécesseur, Le monstre aux milliard de tentacules poursuit avec brio la renaissance de Futurama dans un format long métrage un petit peu mieux équilibré que La grande aventure de Bender, mais au détriment d'une histoire au déroulement plus classique que les innombrables et savoureux retours dans le temps de son prédécesseur. Bref, une fois encore, Futurama fait du pur Futurama, et on l'apprécie toujours pour ça !

Un mot sur la version télévisée

Moins en terme du seul problème d'audience, Futurama a originellement été stoppée par 20th Century Fox d'abord pour son côté irrévérencieux qui déplaisait à une partie des dirigeants du groupe, ensuite parce qu'elle se révélait beaucoup moins grand public que Les Simpson, enfin pour une raison de coût de production. Contrairement à sa grande soeur, Futurama recours ainsi à de très nombreux effets spéciaux, un surplus que la Fox ne souhaitait plus financer. Si la renaissance de la saga sous la forme de téléfilms est devenue possible, c'est principalement grâce à ses fans, aux excellentes performances de la série au format DVD mais également via les bonnes audiences des épisodes rediffusés par la chaîne américaine Comedy Central.


Comparaison du format original et du format recadré par Comedy Central

Pour autant, au delà du dernier téléfilm tourné, la 20th Century Fox n'a plus proposé la série sur aucune chaine du groupe. Ce fut presque à la surprise générale que Comedy Central annonça son souhait de produire une nouvelle saison en 2009. Durant l'intervalle, lorsque la rediffusion complète des quatre premières saisons fut achevée, Comedy Central scinda les quatre téléfilms en seize épisodes d'une vingtaine de minute pour former une pseudo cinquième saison télévisée à Futurama. A cette occasion, les quatre téléfilms ont nécessité deux aménagements plutôt désagréables, auquel Le monstre aux milliard de tentacules n'échappe malheureusement pas.


Exemple de scène absente dans la version télévisée

Le premier aménagement fut d'écourter chaque partie du récit pour en faire quatre épisodes de 20 minutes exactement, génériques compris. Les téléfilms ayant dès le départ été pensés comme tels, les producteurs n'avaient pas tenu compte des spécificités propres à un épisode télévisée, aucun des téléfilms ne pouvait donc être conservé en l'état. Pour faire rentrer, disons aux forceps, Le monstre aux milliard de tentacules au format épisodique, Matt Groening, David X. Cohen et la chaîne Comedy Central s'accordèrent sur de multiples modifications : la scène d'introduction du premier épisode fut ainsi écourtée ; 3 nouvelles séquences de résumés furent bricolée pour introduire les trois autres épisodes ; 2 dialogues furent modifiés (la version française n'étant pas concernée, elle reprend à l'identique ceux du DVD) tandis que 10 autres furent supprimés ; enfin, 16 scènes furent complètement coupées au montage !


Comparaison du format recadré par Comedy Central et du format re-recadré par NRJ12

Le second aménagement relève du format d'écran des épisodes. Le monstre aux milliard de tentacules a été conçu au format panoramique 16/9, mais Comedy Central préféra proposer les épisodes au format 4/3 car, au milieu de la décennie des années 2000, les écrans larges n'étaient pas encore massivement adoptés par les spectateurs américains (Ce public étant particulièrement connu pour ne pas supporter de suivre une série avec des "bandes noires"). Ce format plein écran, coupant l'image sur les côtés, fut ensuite exportée comme tel sur la marché français. NRJ12, qui récupéra l'exclusivité télévisuelle française dès 2007, rajouta d'ailleurs une couche disgracieuse à chacun des épisodes de cette saison 5 diffusés en 2009. Raisonnant à l'envers par rapport à Comedy Central, NRJ12, convaincue que les spectateurs français n'approuveraient pas de voir une série 4/3 sur un écran 16/9, décida de son propre chef de recadrer chacun des épisodes déjà étriqués à la base. En définitive, dans sa version télévisée française, Le monstre aux milliard de tentacules perd approximativement le tiers de son format d'image originel !


Comparaison imparable DVD vs NRJ12. Vous avez dit charcutage ?

Olivier J.H. Kosinski - 13 avril 2018

Bande annonce

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23 février 2021
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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2008)

Philip J. Fry : Laurent Mantel

Yivo : Laurent Mantel

Leela Turanga : Blanche Ravalec

Bender : Bernard Tiphaine

Dr Zoidberg : Bernard Tiphaine

Pr Hubert Farnsworth : Jean-Pierre Moulin

Hermes Conrad : Lionel Tua

Zapp Brannigan : Lionel Tua

Président Richard Nixon : Jean-Pierre Moulin

Amy Wong : Julie Turin

Voix off : Edgar Givry

Sources :
Forum Doublage France

4.5