Le film est paru directement en DVD aussi bien au Québec (09 octobre 2007) qu'en France (05 décembre 2007). Notons que Festion de requin dispose exclusivement d'une version québécoise des deux côtés de l'Atlantique. Ce film a fait l'objet d'une suite réservée au seul marché de la vidéo.
Po, un mignon petit poisson, vit heureux avec ses parents, jusqu'au jour où ils se font capturer par un bateau de pêche. Il se retrouve donc tout seul, à vivre avec sa tante. Troy, le dernier des requins dans l'océan, vient perturber la vie du jeune poisson. Po doit se reprendre en main et faire face à ce terrible requin, afin de sauver sa maison et l'amour de sa vie, Cordélia...
Dans la catégorie des films opportunistes, Festin de requin aurait toutes ses chances de remporter la victoire : un soupçon de Le monde de Nemo, un nuage de Gang de requins et une légère touche de La petite sirène pour bien relier le tout, et nous voici en présence d'un mélange détonnant mais pas forcément ragoûtant. Le film nous promet pourtant plein de belles choses, avec notamment une panoplie impressionnante de stars prêtant leurs voix aux nombreux personnages, de Freddie Prinze Jr. à Rob Schneider en passant par Evan Rachel Wood sans oublier Fran Drescher et John Rhys-Davies. Tout du moins pour la version anglaise de l'oeuvre. Mais là où les choses commencent à se gâter, c'est au moment où l'on réalise qu'il s'agit en fait d'une production sud-coréenne. Et là, patatrac, on flaire immédiatement le pot au rose : Festin de requin va certainement être avant toute chose un bon gros pastiche assumé.
On ne se trompe d'ailleurs pas dès que les premières images du film apparaissent devant nos yeux. CJ Entertainment n'a ni les mêmes épaules, ni les mêmes moyens qu'une compagnie américaine. L'environnement visuel du film n'est clairement pas du niveau d'un long métrage qu'on s'attendrait à voir au cinéma. Festin de requin est à peine meilleur qu'une série animée 3D télévisée destinée à un public de moins de 5 ans. Les plus réfractaires n'hésiteront d'ailleurs pas à renoncer au bout de trois minutes à regarder ce film en entier, et je ne pourrais en aucun cas les plaindre tant le reste du film reste égal à lui-même d'un bout à l'autre. Inutile donc de se demander pourquoi le film a atterri directement dans les rayons des grandes surfaces et spécialistes en bien culturel. Pourtant, à quelques rares occasions, Festin de requin surprend par un soin de détail apporté dans certains décors. Le plus impressionnant restant sans nul doute les deux épaves, dont la structure générale est bluffant de réalisme. Dommage en fin de compte que ces lieux ne servent que rarement à l'intrigue, où l'environnement le plus dominant reste un océan désespérément vide. L'autre point fort du film reste le récif qui pétille de milles couleurs, sans pour autant être fantastique, n'exagérons pas.
Festin de requin pêche franchement du coté de son scénario. Il faut dire qu'il ne fait preuve d'absolument aucune originalité. Comme je l'ai dit plus haut, le film pique en effet ses principales idées à trois films qui l'on précédé, tout en imaginant un semblant de fil conducteur tout autour. De Le monde de Nemo, il pioche ainsi le courant marin mais en se basant sur le Gulf Stream, il emprunte également une tortue pour en faire un vieux sage excentrique, il nous refait le coup des parents tués dès le début du film et du voyage initiatique qui en découle, sans oublier l'atout charme du film qui fait intervenir une immense baleine. De Gang de requins, il pioche la plupart de ses personnages. Po est le transfuge de Oscar, tout comme Cordélia nous évoque Angie. Nerrisa, quand à elle est l'excentrique de la bande tout comme l'était Lenny. De La petite sirène, il vole carrément la célèbre scène musicale qui introduisait le film où les soeurs d'Ariel sortaient d'immenses coquillages, il nous réinvente le crabe mélomane, il s'empare de l'antre de Ursula pour en faire le repère des requins, et bien entendu, le film nous sert un remake de la poursuite entre Ariel et un requin dans l'épave... Bref, le connaisseur des longs métrages d'animation ne peut franchement pas passer à côté de cette contrefaçon manifeste dont pullule Festin de requin.
Pour autant, le spectateur lambda, sans doute très jeune, n'y verra que du feu. Car reconnaissons que les divers personnages du film deviennent assez vite attachant dans leur genre. L'histoire se laisse suivre une fois qu'on s'immerge dans le film et que l'on a décidé d'arrêter toute comparaison malheureuse et discriminatoire pour Festin de requin. Le film renferme également une morale relativement pertinente, mais qui conforte celui-ci comme réellement destiné à un très jeune public. Quand à la bande sonore, elle est au niveau global du film, c'est à dire très médiocre. Alternant régulièrement entre le moyen et le mauvais, il y a peu de chances que vos enfants vous réclame l'album audio du film.
Festin de requin se doit donc d'être considéré comme le film qu'il est : un long métrage d'animation exclusivement destiné à un très jeune public peu regardant sur la qualité générale, mais qui s'en accommodera sans aucun problème. Aucun risque donc à leur proposer ce film qui a la chance de ne pas être du tout abrutissant, et qui possède quelques personnages attachants. Quand aux plus grands, inutile de chercher à accorder la moindre attention à ce film.
Olivier J.H. Kosinski - 30 août 2013
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05 décembre 2007
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09 octobre 2007
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Doublage (Québec - 2007)
Nerissa : Éric Gaudry
Thornton : Guy Nadon
Troy : Patrice Dubois
Jack : Louis-Georges Girard
Pearl : Dorothée Berryman
Cordélia : Geneviève Néron
Dylan : Paul Ahmarani
Po : Marc-André Grondin
Sources :
Doublage au Québec