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Skydance Animation
Ellian et le sortilège

Bien qu'ayant été annoncé et mis en production en premier par Skydance Animation, Ellian et le sortilège est finalement retardé et devient le second long métrage d'animation du studio après Luck. Annoncé à l'origine comme une exclusivité AppleTV+, Netflix en rachète finalement les droits et le propose mondialement le 22 novembre 2024. Le film ne dispose que d'un unique doublage francophone, réalisé en France.

L'intrigue

Un puissant maléfice ayant transformé ses parents en monstres géants, une toute jeune princesse part en expédition en pleine nature pour conjurer le sort avant qu'il ne soit trop tard...

Analyse de l'oeuvre

Alors que le site est né il y a déjà 23 ans et qu'il était alors intégralement dédié aux longs métrages d'animation Disney, j'ai finalement décidé dix ans plus tard de m'ouvrir à la concurrence. Un choix qui fut jugé par les lecteurs assez incompréhensible mais fut assumé pour deux raisons : j'avais quasiment fait le tour de ce que je voulais traiter, ce qui impliquait alors de longues périodes de disettes entre deux films et, surtout, j'étais dans une période de lassitude envers les productions Disney. Depuis le temps, j'ai remarqué que j'avais des phases cycliques où j'appréciais leurs productions puis en était déçu et ainsi de suite. M'ouvrir aux concurrents a donc été libérateur, en assouvissant ma curiosité du monde de l'animation, tout en me permettant de renouer avec Disney. A la vue de cette introduction, vous avez peut-être déduis qu'actuellement j'étais dans cette fameuse période creuse où je cherche à retrouver cette petite étincelle après plusieurs films que j'ai jugés assez décevants. Comme souvent, je tombe alors, souvent par hasard, sur des propositions concurrentes qui me rappellent fortement le style Disney mais qui ne le sont pas tout à fait. Ellian et le sortilège est incontestablement un de ceux-là. Mais cette affirmation est en partie biaisée, car cette filiation a une certaine logique : il est produit par Skydance Animation où travaille désormais un certain John Lasseter. Tout comme Luck avant lui, il est naturel d'y retrouver le même esprit et la même construction narrative, avec cette fameuse ritournelle qui a longtemps été la marque du studio Pixar "Et si ?". Luck répondait à la question "Et si ma vie était dépourvue de chance ?", Ellian et le sortilège tente de répondre à une question du même style : "Et si mes parents étaient des monstres ?". Une question qui a traversé tous les esprits de chaque enfant du monde à un moment donné.

Il m'est particulièrement difficile d'aborder l'analyse de Ellian et le sortilège car toute la portée narrative du long métrage est intégralement liée à son très intéressant twist final. A savoir, la raison pour laquelle les parents d'Ellian ont été transformés en deux êtres monstrueux. Un constat que l'on fait aussi sur l'ensemble des chansons du film, perfectibles au premier abord, mais qui prennent un tout autre sens une fois que l'on a vu la conclusion de l'intrigue. Cela incite à revoir le long métrage une seconde fois pour y déceler ce qui nous avait échappé la première fois. J'ai l'impression de marcher sur des oeufs en essayant de trouver le moyen d'aborder la chose sans trop en dévoiler, ce qui n'est pas une mince affaire. Pour simplifier au maximum, je dirais que Ellian et le sortilège aborde les frictions familiales, de façon métaphorique. Il se dessine un fort contraste entre l'aspect très colorée et enjouée de l'aventure face aux propos plus sombres et leurs conséquences qui se dissimulent en sous-texte. Une des scènes parmi les plus représentatives de ce contraste narratif se situe juste au milieu, lorsque les personnages principaux se retrouvent piégés dans un tronc d'arbre. A ce moment-là, l'esthétique du film parvient à mettre en image ce que peut provoquer la force de simples mots. Ellian et le sortilège passe le plus clair de son temps à essayer d'expliquer ces problématiques familiales, ce qui en fait un long métrage assez peu universel au final. Il ne fait ainsi aucun doute que le film s'adresse surtout à un public restreint et relativement jeune. Ce qui explique probablement ce constat un peu amer que beaucoup ressentent devant lui.

La faute en revient peut être justement de cette association que l'on fait entre le film, les productions Disney qu'il rappelle fortement et, bien entendu, John Lasseter. Sauf que, contrairement au studio Pixar, Skydance Animation n'a pas du tout la même ambition. Pixar a toujours cherché à offrir l'excellence, ceci, quel que soit l'âge des spectateurs qui regardent leurs films. Ellian et le sortilège, de par son esthétique très léchée, qui ressort assez fortement parmi les innombrables productions animées de la période, n'a pourtant pas du tout le même objectif. Ellian et le sortilège est avant toute chose un film léger, coloré, parfois survolté, mais surtout destiné à divertir le jeune public. Il apporte même dans ses bagages une morale, certes un peu gentillette, mais rien de plus qui ne saurait être consistant pour un adulte. A l'exception de son final, très fortement à contre-courant par rapport aux productions américaines pour enfants où il y a toujours un happy ending mielleux, le long métrage préfère apporter une résolution plus réaliste à cette étonnante aventure. Du coup, aucun personnage n'évolue vraiment dans ce film, à l'exception du succulent Bolinar (merveilleusement renforcé par l'exubérant Bernard Alane dans la version française). Tout au contraire, Ellian et le sortilège cherche avant toute chose à faire comprendre aux personnages que s'obstiner dans leurs fausses relations quand tout va mal finit par devenir inévitablement toxique. De fait, à la fin du film, les personnages n'ont certes pas grandi vis-à-vis de ce qu'ils ont vécu, mais sont désormais débarrassés d'un poids qui pesait dans leur coeur.

Finalement, Ellian et le sortilège est une très sympathique comédie musicale, qui se donne quelques airs Disney mais sans vraiment l'être pour autant. Il est vrai que le long métrage s'amuse beaucoup à jouer avec les codes du concurrent, à commencer par la présence d'Alan Menken pour la bande originale. Un grand monsieur que j'ai toujours admiré pour ses talents de très bon mélomane tout autant qu'il est un très médiocre parolier. Il n'y a qu'à voir la longue liste des intemporelles chansons qu'il a pu produire chaque fois qu'il était épaulé d'un solide écrivain, qui font rougir de honte la très grande majorité de ses compositions en solo. Ellian et le sortilège n'y échappe d'ailleurs pas totalement, avec plusieurs chansons très maladroitement écrites, même si les mélodies donnent souvent la pêche quand on les entend. C'est vraiment regrettable et constitue le plus gros bémol du film. De fait, Ellian et le sortilège se situe constamment dans un entre-deux : pas assez développé pour les adultes, un peu trop survolé pour le jeune public. Mais une chose est certaine, il ravira bien plus les jeunes spectateurs que les plus grands.

Olivier J.H. Kosinski - 31 décembre 2024

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2024)

Ellian : Jaynelia Coadou

Roi Solon : David Krüger

Reine Ellsmere : Léovanie Raud

Ministre Bolinar : Bernard Alane

Ministre Nazara Prone : Ludmilla Dabo

Luno : Serge Postigo

Sunny : Benoît Cauden

Générale Cardona : Bénédicte Charton

Postier principal : Yann Guillemot

Secrétaire : Colette Venhard

Voix additionnelles :

- Camille Gondard

- Francis Benoît

- Leo Faure

- Luca Garzo

- Marianne Leroux

- Marion Aranda

- Patrick Delage

- Véronique Ataly

Sources :
Carton Générique

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