Blanche-Neige et le château hanté est sorti directement en salle aux Etats-Unis. La France n'en fut malheureusent pas épargnée puisqu'il fut diffusé en salle dès le 20 juin 1990 (date a priori confirmée par les archives du CNC). Il fut ensuite commercialisé en VHS dès 1993. Au Québec, le film s'intitule Blanche-Neige - La nouvelle aventure où il a été commercialisé dès 1993. Notons cependant que la version commercialisée en France est dépourvue des chansons en français mais sont incluses dans la version commercialisée au Québec.
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. C'est par ces termes que se termine l'histoire de Blanche-Neige et les sept nains. Pourtant, il y a un épisode se déroulant juste avant qui ne fut jusque là jamais raconté. Le terrifiant prince Maliss, frère de la défunte Reine, espère pouvoir se venger de Blanche-Neige. Il envoie alors nombre d'embûches sur la route de la jeune princesse qui sera à nouveau aidée dans ses aventures non pas par les nains, mais leurs cousines, les sept naines !
On a beau s'en prendre violemment à Michael Eisner et sa pure folie de promouvoir les suites mercantiles qui ont tant défrayée la chronique et déchirés les fans de la compagnie Disney pendant plus d'une décennie, son idée n'était pourtant pas si nouvelle. De très nombreux studios ont toujours profité des sorties événementielles des longs métrages Disney pour sortir en parallèle nombres de pastiches à moindres frais, reprenant la plupart du temps exactement le même titre, mais dont l'histoire est totalement différente et, surtout, à la piètre qualité artistique. En 1990, la société Filmation est même allée encore plus loin dans le mimétisme en offrant pas moins qu'une suite officieuse à Blanche-Neige et les sept nains de Walt Disney directement en salle : Blanche-Neige et le château hanté. Certes, le conte des frères Grimm n'en est pas à sa première adaptation, nombres d'entre elles se sont succédées bien avant et longtemps après celle de 1937, mais aucune n'avait affiché jusque là l'ambition d'écrire une suite directe à la version de Disney ! Or, entre les moyens déployés par Disney et ceux de Filmation, il y a un gouffre immense que le second est incapable de combler.
Déjà, dès les toutes premières minutes de Blanche-Neige et le château hanté, on est absolument consterné par ce que l'on voit à l'écran. Une animation à la ramasse à peine digne d'une production télévisées des années 70, un univers visuel excessivement pauvre, et un design des personnages rappelant furieusement l'antique série Les maîtres de l'univers (normal, en même temps, c'est sorti du même studio). Plus invraisemblable, le film intègre des éléments propres au thème fantastique, avec dragons et personnages magiques en tout genre. On est donc extrêmement déstabilisé par Blanche-Neige et le château hanté qui se dit être une suite à la version de Disney, mais qui n'en comporte aucun de ses éléments. Pourtant, et sans réellement en comprendre la raison, on est hypnotisé par ce film, incapables d'en détacher le regard pour voir où tout cela va bien pouvoir nous amener. Car à chaque minute qui passe, c'est un nouveau festival d'énormités foireuses à laquelle on assiste.
On se demande d'ailleurs bien volontiers à quelle scène remettre la palme de la séquence la plus débile : celle où Blanche-Neige se remet à nouveau à courir dans la même forêt qu'à l'époque sans la reconnaître, celle où elle retrouve la maison des sept nains occupée... par les sept naines magiques (cousines des premiers !), celle où le frère magicien de la Reine prénomé Maliss veut assouvir sa terrible vengeance, celle du combat épique entre le Prince et le magicien, celle où Blanche-Neige se défend avec un misérable bâton face à un dragon au lieu de prendre la fuite, celle du combat final invraissemblable opposant les sept naines à Maliss, ou encore celle où Mère-Nature - carrément - se la joue apprentie-sorcière en créant des souris-portes (non, vous avez bien lu : pas des portes souris) ! On s'esclaffe ainsi tout au long du film en se demandant comment Blanche-Neige et le château hanté a bien pu se voir offrir une sortie en salle, alors que ce film à tous les atouts d'un superbe nanar. D'autant que le titre français, tout comme anglais d'ailleurs (Happily ever after), n'ont rien à voir avec son contenu.
En fin de compte, Blanche-Neige et le château hanté est un immense pastiche, à la qualité pauvre mais à l'histoire dévergondée qui s'assume complètement. Il reste même immancablement sauvé par son statut de magnifique nanar du début des années 90, par quelques unes de ses chansons, et par la qualité de sa version française où l'on croise par exemple Perrette Pradier en excellente Mère-Nature ou Henry Djanik en hibou dépravé. Mais sorti de son contexte, c'est surtout un énorme flop au box office, Filmation ayant d'ailleurs dû mettre la clef sous la porte juste après, incapable d'arriver à rentabiliser leur film honni par le public et la presse. Il n'empêche, Blanche-Neige et le château hanté reste une véritable curiosité tout aussi kitch que culte ! A voir pour bien rigoler et à prendre au 10e degré !
Olivier J.H. Kosinski - 18 janvier 2013
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1993
VHS Plus de détails
03 novembre 1993
VHS Plus de détails
Doublage (France - 1990)
Exploité au cinéma et au Québec
N'est plus commercialisé actuellement
Blanche-Neige : Laurence Sacquet
Le prince : Philippe Bellay
Coup de soleil : Colette Venhardt
Crinière : Gigi Lesser
Marina : Gigi Lesser
Le hibou : Henry Djanick
Arc-en-ciel : Marie Martine
La chauve-souris : Mark Lesser
Pétale : Nathalie Reigner
P'tit Somme : Nathalie Reigner
Gadou : Odile Schmitt
Mère Nature : Perette Pradier
Tournesol : Yves Barsacq
Miroir magique : Yves Barsacq
Narrateur : Yves Barsacq
Lord Maliss : Yves-Fabrice Lebeau
Retouche doublage (France - 1993)
Exploité en vidéo en France
N'est plus commercialisé non plus
Les chansons sont désormais en anglais
Sources :
Forum Doublage France