Analyse de l'oeuvre
On reprend les mêmes et on recommence, inlassablement, inexorablement, fatalement... et tout un tas d'autres qualitatifs qui pourraient remplir une feuille A4 mais que je vous épargne à énumérer ici. Bon alors, certes, Alpha et Omega - La légende de la caverne hantée sort un peu des sentiers battus par rapport à ses deux prédécesseurs, car il s'efforce ici de raconter quelque chose (l'exclusion et l'handicap), mais de là à en faire une bonne surprise, il y a un gouffre immense que même une liane et deux loups auraient grand mal à traverser. Cette fois-ci, Richard Rich tente l'approche du récit spécialement réalisé pour Halloween, où il est question d'une grotte mystérieuse, d'un être spirituel belliqueux, d'une jeune louve abandonnée et de la sempiternelle question de l'amitié indéfectible.
Quand bien même, Alpha et Omega - La légende de la caverne hantée est une copie calque de ses aînés en traînant dans son sillage exactement les mêmes erreurs. Même style, mêmes décors en toc, mêmes personnages insipides, même mauvaise animation, bref, tout semble avoir été conçu à la va-vite en ré-exploitant sans cesse les mêmes lieux d'un film à l'autre. Seul réel ajout, la fameuse caverne hantée dont l'extérieur est effectivement nouveau, mais dont l'intérieur est un simple rhabillage d'une grotte vue dans les volets précédents. Autre nouvelle spécificité, Alpha et Omega - La légende de la caverne hantée compte désormais quelques menus effets spéciaux, comme l'esprit loup et l'effet de feuilles qui s'envolent. Mais on déchante assez vite face à un constat, les feuilles restent définitivement au premier plan, sans que jamais une seule fois elles n'épousent le relief, les obstacles et les décors dans leur déplacement. Tout voltige donc en ligne droite, ou légèrement incurvé parfois, mais c'est tout. La crédibilité des scènes en prend un sacré coup.
En vérité, la seule valeur ajoutée de Alpha et Omega - La légende de la caverne hantée est sa bande originale qui se révèle vraiment très bonne... jusqu'au moment où on réalise qu'il s'agit tout bonnement de celle du premier film légèrement remaniée. Oui, vous avez bien lu, ce coup-ci, Crest Animation Production a carrément eu la flemme de composer de nouvelles musiques pour ce quatrième volet. Il fallait oser.
Olivier J.H. Kosinski - 22 octobre 2018
