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Poster (France) ~ 28 juillet 2004

Walt Disney Animation Studios
La ferme se rebelle

La ferme de la prairie

La ferme se rebelle est, à l'époque de sa sortie, l'ultime film d'animation 2D réalisé par les Walt Disney Animation Studios qui décide d'abandonner cette technique d'animation pour passer au tout 3D. Il sort en salle le 2 avril 2004 au Québec et le 28 juillet 2004 en France. Il bénéficie d'un doublage québécois et français.

L'intrigue

Le petit coin de Paradis coule des jours heureux. Ses animaux cohabitent en harmonie et rien ne semble pouvoir déranger ce long fleuve tranquille. Sauf qu'un jour, la vieille propriétaire n'a plus de quoi payer ses dettes et va devoir vendre ses terres à un vil individu, bien décidé à réduire les animaux en chair fraîche. Meuglement de terreur chez les vaches qui vont tenter de capturer un bandit local pour s'adjuger la récompense de mille dollars et ainsi sauver le petit coin de Paradis !

Analyse de l'oeuvre

La ferme se rebelle est incontestablement le plus mal aimé des longs métrages d'animation produit par les Walt Disney Studios Animation, principalement à cause de son caractère de dernier long métrage d'animation 2D au moment de sa sortie. Il y a treize ans, le grand public et les fans s'attendaient naturellement à un magnifique bouquet final concluant ainsi 67 années d'animation 2D Disney de qualité. En toute logique, la déception fut à la hauteur de l'attente de cet évènement pour la plupart d'entre eux. Sauf qu'aucun n'avait compris à cette époque que La ferme se rebelle n'avait jamais été imaginé ni conçu comme tel. Plus ou moins, c'est indéniablement son prédécesseur Frère des ours qui doit être considéré comme l'apothéose d'une époque aujourd'hui révolue. Non, bien au contraire, La ferme se rebelle est un film d'animation qui fut lâché par sa maison mère, qui renia ouvertement son propos, au point de complètement l'abandonner sans faire la moindre preuve d'une campagne de communication digne de ce nom. Pire, alors même que La ferme se rebelle n'était pas paru en salle, Disney officiait déjà une promotion intensive pour Chicken Little, leur premier film d'animation 3D, pour le résultat désastreux qu'on lui connait. Bref, en dehors de ses équipes d'animateurs, scénaristes, orchestrateurs et réalisateurs, La ferme se rebelle était mal aimé de tous avant même sa naissance ! Mais trop avancé dans sa conception pour être purement abandonné, le projet a été mené à terme sans que personne ne lui ai laissé ne serait-ce que le bénéfice du doute. A mes yeux, ce fut une énorme erreur !

Si l'on prend la peine de s'attarder un instant sur le contexte morose de sa conception, il faut accorder que La ferme se rebelle est incontestablement un film lumineux et joyeux. En gros, le film est une immense farce, une comédie burlesque sans réel tenant ni aboutissement, qui fait tout bonnement rire du début à la fin. Et c'est là que se trouve la plus grande force de La ferme se rebelle, un long métrage d'animation qui ne se prend jamais au sérieux, quitte à en faire des tonnes jusqu'à l'absurde. Certes, le film ne va pas aussi loin dans son delirium que le savoureux Kuzco, l'empereur mégalo, mais il se livre lui-aussi à un système de drôlerie bien à lui, plus dans l'improvisation et les répliques savoureuses, que dans l'absurdité du style Tex Avery de son aîné. L'autre atout " charme " de La ferme se rebelle, c'est son trio de personnages principaux qui sont, pour la toute première fois dans un long métrage Disney, exclusivement féminins. Aucune des trois héroïnes du film n'a ainsi besoin de l'aide d'un homme pour accomplir leur mission, ni ne tombe éperdument amoureuses de l'un d'entre eux, ceci n'étant clairement pas leur but contrairement à Ariel, Belle ou Jasmine quelques années plus tôt. Les personnages masculins sont ici relégués à de purs seconds rôles, une véritable révolution dans le catalogue des Walt Disney Studios Animation, dix ans en avance sur son temps !

La ferme se rebelle bénéficie d'une qualité d'animation irréprochable. Tout un chacun me rétorquera que le film est passablement dépouillé en terme d'environnement visuels, alors que c'est tout le contraire ! Si tous les personnages bénéficient d'un traitement graphique totalement dans l'esprit de son époque de conception, en étant même très fidèles aux longs métrages des années 1990, La ferme se rebelle compte surtout de magnifiques arrières-plans dont le style graphique est très proche de certains tableaux américains célèbres, quelque part entre le naturalisme, le pointillisme et l'impressionnisme. C'est d'autant plus remarquable que cette " improvisation visuelle " est surtout là pour dissimuler l'utilisation presque excessive de l'animation 3D dans le film. Car il ne faut pas se leurrer, La ferme se rebelle a clairement été tourné à l'économie, la démocratisation de l'outil numérique a rendu obsolète l'animation traditionnelle sur papier, même si elle reste encore présente dans ce film. L'ordinateur et la modélisation numérique sont désormais capables des fournir beaucoup plus d'images en un temps plus court, que n'importe quelle équipe d'animateurs papier traditionnel. La ferme se rebelle, qui ne bénéficie pas du moindre soutient de l'équipe dirigeante de Disney, y a donc recours quasiment partout. Mais les artistes ont l'excellente idée d'user de subterfuges 2D du plus bel effet, à commencer par l'excellente utilisation de l'ombrage de celluloïd, ce rehaussement de contour noir autour d'objets en 3D.

Si le scénario de La ferme se rebelle tient dans un timbre poste, en gros il faut sauver une ferme d'un homme véreux, la légèreté de son propos permet au long métrage de se débarrasser de toute contrainte de mise en scène classique. Le film recours donc à une longue succession de gags, quoi que tout de même saupoudrés d'un soupçon d'émotions, afin d'amener le spectateur à rire de l'absurdité des scènes qu'il découvre. Le trio de vaches laitières en est même le plus gros atout tant leur chamaillerie et leurs sarcasmes font inévitablement mouches. Dès le moment où Maggie, Calloway et Grace quittent la ferme, on comprend tout de suite que cette ballade dans l'ouest américain va se révéler rocambolesque. Ces dames s'imaginent en effet jouer les chasseuses de prime, mais sans l'ombre du moindre revolver. En face d'eux, on trouve l'antagoniste Alameda Slim, dont les desseins sont globalement tout aussi absurdes que la quête de ses dames. Sa particularité ? Il est un yodeller. A l'oginine, le yodel est une technique de chant née dans les Alpes allemandes, elle s'est ensuite propagée en Suisse et en Autriche puis a traversé l'Atlantique lors de l'émigration américaine pour s'installer au Texas où elle a mué pour donner naissance à la Country.

La première apparition d'un chant mélangeant yodel et pop moderne dans La ferme se rebelle est assurément une stupéfaction tant elle tranche furieusement avec tout ce que Disney avait proposé dans ses films jusqu'alors. De par son style follement entraînant, la performance de Randy Quaid (voix américaine de Alameda Slim) impressionne par sa fluidité qui semble si naturelle, alors que l'acteur a reconnu que l'équipe artistique avait quelque peu triché pour cette chanson. Bien que ce soit bien lui qu'on entend, Randy Quaid n'était tout simplement pas capable de yodler. On lui a donc fait chanter des chansons sans aucun rapport avec le film, puis l'équipe Disney a mélangé certaines sonorités, consonnes ou voyelles de-ci de-là afin de composer la chanson telle qu'on l'entend dans le film. Une remarquable composition musicale, tellement agréable à l'oreille qu'on n'imagine pas un seul instant qu'elle résulte d'un ingénieux bricolage auditif ! Pour l'accompagner, la chanson est enrobée d'une séquence surréaliste, psychédélique même, qui rend honneur à la vrai-fausse interprétation de Randy Quaid. Assurément, Yodel-Adle-Eedle-Idle-Oo est un titre marquant et une excellente surprise offerte par La ferme se rebelle.

Avec le recul de treize années, même si dans mon cas je l'avais déjà relevé, La ferme se rebelle mérite largement aujourd'hui d'être réhabilité comme un long métrage d'animation foncièrement burlesque, léger dans son approche et visuellement irréprochable. Il ne faut plus le considérer comme un ultime long métrage d'animation 2D raté car, non seulement il est franchement meilleur que le désastreux Chicken Little, mais il est aussi bien plus digne de figurer parmi les grands classiques Disney que l'irrespectueux La princesse et la grenouille et l'hérétique Volt, star malgré lui qui n'en sont absolument pas. La ferme se rebelle est tout simplement un film mal né, mal aimé dès sa conception, conspué par les fans qui n'acceptait pas que la 2D soit abandonnée et, enfin, renié du grand public qui privilégiait la 3D de Dreamworks ou de Pixar. Alors qu'il est évident que les artistes ont mis toute leur énergie à offrir une aventure survitaminée quasiment avec les moyens du bord, afin d'amener le film à son terme et offrir au public une dernière franche rigolade. La 2D Disney ne pouvait pas mieux mourir de meilleure manière : de façon joyeuse du début à la fin !

Olivier J.H. Kosinski - 17 novembre 2017

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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2004)

Maggie : Johanne Léveillé

Mrs. Calloway : Élisabeth Chouvalidzé

Grace : Lisette Dufour

Alameda Slim : Jacques Lavallée

Les frères Williams : Gilbert Lachance

Rico : Manuel Tadros

Buck : François Godin

Rusty : Hubert Gagnon

Wesley : Ghyslain Tremblay

Pearl Gesner : Johanne Garneau

Jeb : Bernard Fortin

Lucky Jack : François Sasseville

Audrey : Isabelle Miquelon

Junior : Yves Corbeil

Shérif Sam Brown : Yves Massicotte

Abner : Jean-René Ouellet

Doublage (France - 2004)

Maggie : Marie Vincent

Mme Caloway : Martine Meirhaeghe

Grace : Claire Keim

Alameda Slim : Jacques Frantz

Rico : Michel Vigne

Buck : Anthony Kavanagh

Pearl Gesner : Denise Metmer

Les Frères Trouillards : Michel Mella

Jeb : Vincent Grass

Luck Jack : Jean-Micel Farcy

Shérif Sam Brown : André Chaumeau

Wesley : Serge Blumenthal

Abner : Thierry Murzeau

Annie : Véronique Augereau

Audrey : Isabelle Leprince

Bob : Pascal Renwick

Barry : Paul Borne

Junior : Saïd Amadis

Larry : Pierre Laurent

Rusty : François Siener

Patrick : Emmanuel Curtil

Ollie : Thierry Wermuth

Cochonnet 1 : Théo Gebel

Cochonnet 2 : Gwenvin Sommier

Cochonnet 3 : Théo Echelard

Voix additionnelles :

- Michel Barbey

- Pascal Casanova

- Pascal Germain

- Jean-Bernard Guillard

- Thomas Roditi

Sources :
Doublage au Québec
Forum Doublage France

4.5