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Poster (France) ~ 16 décembre 1981

Paramount Pictures
Popeye

Premier et à ce jour unique long métrage avec acteurs consacré au personnage, Popeye est sorti en salle le 12 décembre 1980 aux Etats-Unis et un an plus tard en France, dans une version remontée et écourtée, le 16 décembre 1981. Le long métrage n'a jamais été commercialisé en DVD en France, seul subsiste actuellement deux VHS comportant la version française basée sur la version Internationale du film. Aux Etats-Unis, le film y est disponible en DVD et Blu-ray mais exclusivement en version longue restaurée. A l'exception d'un sous-titrage français, le doublage français n'est pas disponible dans aucune édition.

Le saviez-vous ? Depuis 2009, Popeye est tombé dans le domaine public en Europe. Attention, ce n'est cependant pas du tout le cas de ce long métrage dont les droits restent encore détenus par les studios Paramount.

L'intrigue

Voici les toutes premières aventures de Popeye, le plus célèbre des marins. Popeye débarque un matin dans le port de Sweethaven car il est à la recherche de son père disparu depuis son enfance. Il y fait la rencontre d'Olive, la fille de la pension de famille où il loge et en tombe peu à peu amoureux. Mais celle-ci est déjà fiancé au sinistre Brutus, qui officie d'une poigne de fer sur le village sous les ordres du Commodore...

Analyse de l'oeuvre

De nos jours, l'adaptation d'une bande dessinée est un phénomène relativement commun. Popeye peut pourtant se vanter d'être un film précurseur, certes pas vraiment le premier du genre, mais bien le premier adaptant un personnage extrêmement populaire ! Inventé en 1929 par Elzie Crisler Segar, Popeye n'est alors qu'un personnage secondaire d'un comic strip The Thimble Theatre où il gagne peu à peu en popularité. Ce n'est réellement que quatre ans plus tard, en 1933, que Popeye atteint la consécration grâce à son apparition dans une série de courts métrages produits par les Studios Fleisher. Sa popularité, devenue internationale, est telle que les frères Fleisher envisagent même d'offrir un premier long métrage au personnage. C'est en effet lui qui est, dans les études préliminaires, envisagé pour tenir le rôle principal dans leur premier long métrage d'animation Les voyages de Gulliver en 1939, avant de finalement en être écarté. De fil en aiguille, et de studios en studios, Popeye poursuit sa carrière en parallèle en bande dessinée et sous la forme de différentes séries télévisées. Mais jamais aucune adaptation sous la forme d'un long métrage ne fut concrétisé. Tout du moins, jusqu'à la fin des années 70.

Les studios Paramount, alors détenteurs des droits d'adaptation du personnage au cinéma, envisagent sérieusement de créer enfin un film consacré à Popeye. Ils s'interrogent alors sur la forme à lui faire adopter : ce sera une comédie musicale mettant en scène des acteurs bien réels. C'est ainsi qu'en 1977, Jules Feiffer est chargé d'écrire un premier script où il imagine une histoire inédite dévoilant la rencontre de tous les personnages populaires : De Brutus à Olive, en passant par Gontran, Mimosa tout comme le célèbre dévergondé Pôppa de Popeye ! Quitte, toutefois, à écarter de l'écran l'emblème indissociable de Popeye : à savoir les épinards !! Malgré tout, les studios Paramount ne se sentent pas suffisamment à l'aise de transposer l'univers de Popeye dans une comédie musicale. Il existe un risque réel de détruire l'image du personnage auprès du public. Elle fait alors appel... aux studios Disney pour qu'ils leur apportent leur savoir faire en la matière. Après tout, ces derniers excellent aussi bien dans ce domaine que dans l'animation. Malheureusement, l'association n'apportera rien de particulier au film, puisque les studios Disney se contentèrent simplement... de distribuer le film à l'international !

De fait, Popeye pâtit clairement de cette absence d'aide des studios Disney, car le film se révèle boiteux tout en pêchant sur de nombreux points. Le long métrage hésite entre être une immense parodie tragi-comique et une comédie musicale enjouée. L'histoire, tout comme la mise en scène, se révèlent tour à tour trop poussive pour plaire à un jeune public qui va dès lors s'ennuyer ferme, et trop psychédélique pour un public adulte qui ne comprend pas le delirium constant des personnages. Comble de l'ironie, Popeye, pourtant présenté comme une comédie musicale, se révèle désastreux dans la quasi-majorité des chansons du film dont certaines sont tout bonnement épouvantables à écouter (les comédiens chantant volontairement... faux !!). Au contraire, les musiques restent souvent divertissantes, en intégrant parfois au passage des sonorités et bruitages typiques des séries animées. Malgré tout, le film reste agréable à regarder, car il offre d'excellentes surprises. A commencer par les superbes décors de Sweethaven, créés de toute pièce sur l'île de Malte, et qui furent depuis conservés pour être transformés en un parc d'attraction.

Mais ce que l'on retiendra surtout de Popeye, ce sont les acteurs choisis pour chacun des rôles ! Robin Williams, alors illustre inconnu, obtient avec ce film son premier grand rôle de composition. Qui mieux que lui aurait-il pu incarner Popeye ? Accentuant le côté comique, Robin Williams lui offre une interprétation idéale, ajoutant d'ailleurs au passage des improvisations et grimaces incongrues bien de son cru. On retiendra aussi son improbable costume et ses immenses prothèses protubérantes sur ses bras et jambes qui lui permettent d'incarner un succulent Popeye prenant enfin vie à l'écran. A ses côtés, Shelley Duvall nous offre aussi une formidable Olive Oyl. Ce personnage filiforme du comic et des séries animées a toujours eu un aspect élastique exacerbé. On ne compte plus le nombre de position improbables qu'Olive a pu adopter durant sa longue carrière. Shelley Duvall réussit l'exploit de la désarticuler à plusieurs reprises pour lui redonner cet aspect animé succulent. Paul Dooley donne une âme au personnage de Gontran, tandis que Roberta Maxwell livre une interprétation surréaliste pour Nana Oyl (il n'y a qu'à la regarder dans les arrières plans pour voir à quel point c'est du pur délire !). Même Ray Walston surprend dans le rôle de Pôppa. Finalement, seul Paul L. Smith déçoit quelque peu, car Brutus était dans sa version en deux dimension une caricature typique du méchant garçon, à savoir gros muscles et petit cerveau. Tout le contraire de Paul L. Smith en somme, qui est malheureusement desservi par un rôle franchement limité à l'écran.

A ce jour seul et unique long métrage à la gloire de Popeye (jusqu'à l'annonce récente par Sony Pictures d'un futur long métrage animé prévu pour 2016), le film connu une carrière compliquée. Sans être totalement désavoué, et ayant réussi à rentrer dans ses frais, Popeye a laissé les spectateurs américains dubitatifs quand au résultat final. De fait, le film fut tronqué et remonté pour sa carrière à l'international où il fut amputé d'environ 17 minutes et de trois de ses chansons complètes (tandis que la plupart des autres sont écourtées). C'est d'ailleurs cette unique version Internationale qui fut adaptée en français, où l'on y retrouvait d'ailleurs quelques uns des comédiens de doublages français habituels sur les plus récentes séries dans, cependant, d'autres rôles que ceux attribués d'ordinaires, à l'exception de Monique Thierry qui retrouvait alors la voix parlée d'Olive. La version française vaut d'ailleurs d'être écoutée de par son éloignement parfois total envers la version d'origine, car Jacques Balutin (Popeye), Francis Lax (Le percepteur) ou encore Philippe Dumat (Cole Oyl) partent quelquefois dans des improvisations totalement déjantées ! Sans aller jusqu'à parler de naufrage artistique, Popeye est donc aujourd'hui surtout plus une expérience étrange à vivre qu'un mémorable film à la gloire du personnage. A ranger dans la catégorie des succulents nanars !

Olivier J.H. Kosinski - 15 août 2014

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France 1981)

Popeye : Jacques Balutin

Olive Oyl : Monique Thierry (Dialogues)

Olive Oyl : Anne Germain (Chant)

Pôppa : René Arrieu

Brutus : Roger Jacquet

M. Billon : Jacques Balutin

Cole Oyl : Philippe Dumat

Nana Oyl : Jacqueline Jehanneuf

Ricin Oyl : Maurice Risch

Gontran : Serge Lhorca

Le percepteur : Francis Lax

Un villageois : Henri Labussière

Villageois :

- Jackie Berger

- Patrick Floersheim

Hommes du bar :

- Jacques Ferrière

- Marc De Géorgi

- Henri Djanik

Choeurs :

- Claude Chauvet

- Danielle Licari

- Danièle Bartoletti

- Françoise Walle

- Graziella Madrigal

- Claude Germain

- Henri Tallourd

- Jean Cussac

- Jean Stout

- Jean-Claude Briodin

- Jo Noves

- José Germain

- Olivier Constantin

Sources :
Forum Doublage France

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