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Anima Vitae
Niko, le petit renne

Bien que Niko, le petit renne soit une production européenne, le long métrage a été tourné en version anglaise de façon à maximiser ses chances d'être exporté à l'international. Pour autant, les Etats-Unis lui ont offert un accueil plutôt glacial puisque le film est paru directement en vidéo le 25 octobre 2008, date à laquelle le film a été aussi vendu au Québec exclusivement en version anglaise (le doublage français n'ayant été commercialisé qu'à la sortie du second volet en 2012). La France au contraire lui a offert le grand écran, quelques jours avant Noël, le 17 décembre 2008.

A noter : Non content d'avoir proposé le film directement en vidéo, CBS a également proposé une version télévisée entièrement remontée de 45 minutes le 1er novembre 2008. Je n'ai eu ni l'envie ni le courage de voir à quel point le film a été massacré, comme de coutûme par les américains, aussi cette version ne sera pas évoquée dans mon analyse.

L'intrigue

Niko, le petit renne, vit avec sa maman dans la paisible Vallée des rennes. Niko rêve de rencontrer son père, membre de la légendaire Brigade du Père Noël. Il décide alors de partir à pied à la recherche de celui-ci. Il est accompagné dans son périple par son ami Julius, petit écureuil volant. En chemin, ils vont faire la connaissance de Wilma, une belette qui les guide jusqu'aux Montagnes du Père Noël. Mais en chemin, une meute de loup se lance à sa poursuite, car Niko va les conduires au pays du Père Noël qu'ils rêvent de détruire...

Analyse de l'oeuvre

Niko, le petit renne est un co-production d'Europe du Nord, principalement portée par la Finlande, ce pays qui s'autoproclame souvent comme la terre d'accueil officielle du village du Père Noël (ce que le Canada lui dispute souvent). Sauf que, comme tout le monde le sait, le Père Noël vit au pôle Nord qui n'est administré par personne, si ce n'est par lui-même ! Il n'empêche, la Finlande étant un pays extrêmement proche de la tanière du Père Noël, il était évident qu'un long métrage d'animation racontant l'histoire de ses rennes allait forcément être réussi. En l'occurrence, Niko, le petit renne est effectivement un de ses films d'animation dont on n'attend rien de particulier quuand on en entend parler, mais qui s'avère finalement une très belle surprise. Pas vraiment pour son idée principale, maintes fois exploitées par le passé, mais plutôt pour son approche qui est somme toute audacieuse. Car le scénario du film n'hésite pas à écorner l'idéologie des rennes du Père Noël qui ont toujours été présentés comme irréprochables. Car Niko est en réalité "l'enfant d'un soir" ! Il est né sans que ses parents n'ai forcément voulu de lui, sous-entendu après une nuit de beuverie. Lorsqu'il part en quête de son passé, ce n'est pas forcément le tableau idylique qu'il va trouver au bout du chemin.

Le pitch de départ de Niko, le petit renne en fait ainsi un film pour enfant aussi réaliste que franchement culotté, puisqu'il brasse plusieurs notions telles que la famille monoparentale, l'abandon, la reconstruction, la douleur de perdre ses proches et, même, de parent de substitution ! C'est d'autant plus marquant que la fin du long métrage, finissant certes sur une note joviale, ne se conclut pas du tout par un "happy ending" traditionnel de ce genre de films. Cela apporte un vent frais très appréciable et permet à Niko, le petit renne de briller par son individualité à défaut d'originalité. Car le reste du film fait dans le classique : la sempiternelle quête initiatique. Cependant, cela n'a rien à voir avec Bambi, dont les coeurs meurtris n'ont jamais pu oublier l'expérience traumatisante durant leur enfance. Ici, l'aventure y est un peu plus légère, même si elle fait parfois penser à Le Roi lion. Mais ce qui fait la différence, c'est la certaine maîtrise des réalisateurs Michael Hegner et Kari Juusonen. Le long métrage ne possède que très peu de scènes superflus (les chansons franchement anecdotiques et la séance de rots dignes d'un mauvais Dreamworks), tout le reste étant très agréable à suivre. On passera aussi l'éponge sur le rôle anecdotique du caniche et sa romance étrange avec un loup, qui ne sert qu'à ralentir l'avancée des loups et rendre l'atmosphère plus légère pour le plus jeune public.

Sur son aspect technique, Niko, le petit renne est une vrai réussite, que ce soit dans le choix du design pour les personnages, ronds et chaleureux pour les "gentils", très froid et anguleux pour les "méchants", que celui pour les décors. Les paysages nordiques sont une vrai réussite, tout comme la neige bien plus belle que le rendu de celle de La Reine des neiges, pourtant une superproduction loin d'être au même niveau financier que Niko, le petit renne !  Pour autant, le long métrage norvégien tente régulièrement de se donner des airs de grands. Si je n'ai jamais eu l'occasion de la voir, je soupçonne que le long métrage a également été pensé pour être vécu uniquement dans sa version 3D. A de nombreuses reprises, l'action du film s'emballe complètement dans des scènes très impressionnantes qui doivent apporter un certain punch à l'expérience 3D. Concernant l'aspect sonore, Niko, le petit renne préfère les bruitages d'ambiance que les grandes symphonies musicales. Le compositeur irlandais Stephen McKeon fait certes une très bon travail, mais sa bande originale est extrêmement discrète. Si les chansons, heureusement peu nombreuses, sont proches du ratage, le compositeur excelle par contre quand il s'agit de souligner l'action et les moments de tension. Autre fait remarquable, il évite avec brio l'écueil des traditionnelles musiques de Noël. Par exemple, on n'y entend pas les indétrônables "musiques à grelots", même sur le traineau du Père Noël. Un bon point pour le film !

Niko, le petit renne est un film européen très agréable à regarder. Très bien ficelé, comportant de bons personnages, l'histoire se regarde avec un plaisir partagé entre enfants et adultes. S'il s'adresse prioritairement aux premiers, les seconds ne devraient donc, en théorie, pas du s'ennuyer durant le temps de la projection. On donnera d'ailleurs aussi un bon point au doublage français qui, en raison de l'intérêt pécunier moins important qu'un film à gros budget, réunit des comédiens de doublage chevronnés en lieu et place de stars incongrues, en mal de notoriété ou même inutiles (à part satisfaire les tabloïdes). Au final, Niko, le petit renne aborde le thème de la famille de façon radicalement différente de la tendance bien trop idéaliste américaine, ce qui lui assure une identité propre, plus réaliste et donc plus convaincante, qui lui sied à merveille. Pas étonnant que le film ai rencontré le succès, au point d'avoir eu droit à une suite. Il est d'ailleurs regrettable que celle-ci soit légèrement en deçà de ce premier film, mais elle a le mérite de prouver que Niko, le petit renne se suffit à lui-même.

Olivier J.H. Kosinski - 20 décembre 2016

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2008)

Niko : Valentin Maupin

Julius : Denis Boileau

Wilma : Véronique Alycia

Essie : Laura Préjean

Loucifer : Féodore Atkine

Binocle : Guillaume Lebon

Smily : Pascal Casanova

Oona : Valérie Siclay

Chef des rennes : Bernard Metraux

Grand-père renne : Pierre Baton

Petit renne 1 : Tom Trouffier

Petit renne 2 : Rafaël Michau

Brigade Volante :

- Lionel Tua

- Guillaume Orsat

- Laurent Morteau

- Xavier Fagnon

- Jérémy Prévost

Soliste : Bonnie Lenner

Sources :
Carton Générique

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