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Warner Bros Pictures
Le géant de fer

Le géant de fer sort en salle le 6 août 1999 au Québec, puis le 8 décembre 1999 en France. Dans les deux cas, le film est proposé en version française. Le 30 septembre 2015, Le géant de fer - Edition Signature est ressorti pour une période limitée à 15 jours en salle aux Etat-Unis dans une version entièrement restaurée et allongée de deux scènes inédites. Une version DVD en est commercialisée le 16 février 2016 au Québec puis le 6 septembre en Blu-ray. En France, cette version spéciale parait en édition limitée Blu-ray +DVD collector le 8 février 2017, accompagnée d'une figurine.

L'intrigue

Venu des étoiles, un mystérieux géant est sauvé par un courageux gamin de 8 ans, Hogarth. Leur amitié, leur joie de vivre et leur curiosité mutuelle seront-elles plus fortes que la bêtise des hommes obsédés par la guerre, qui refusent le simple droit à la différence ?

Analyse de l'oeuvre

Depuis le lancement de la troisième époque du site, il y a moins d'un an, je savais que j'allais de plus en plus m'éloigner des productions de qualité. Car avant l'époque du triomphe d'un célèbre roi dans une savane africaine, bien peu de studios avaient à la fois l'ambition et les moyens appropriés pour arriver à se mesurer au rouleau compresseur qu'était Disney. Peu de films que j'ai pu analyser jusqu'à aujourd'hui peuvent se tagueur d'être des chefs d'oeuvre, loin s'en faut. Reconnaissez que depuis quelques mois on est très loin du compte, même s'il est vrai que les audiences du site se sont envolées dès le moment où j'ai choisi de ne plus me concentrer sur les seuls films Disney. Curieux paradoxe, n'est-il pas ? De nos jours, avec la 3D qui s'est démocratisée et dont l'approche est beaucoup plus simple (si je puis dire) que la 2D, ce type de déséquilibre devient de moins en moins vrai. Beaucoup de petits studios indépendants réussissent actuellement à rivaliser avec les mastodontes du secteur, justement parce qu'ils ont cessés de vouloir copier Disney. Laissons lui donc son propre talent, maintenant qu'il est au mieux de sa forme, comme nous l'ont démontré l'inoubliable Raiponce, l'excellent Les nouveaux héros et le sympathique Zootopie. Bref, je ne m'étonne plus aujourd'hui de tomber sur des petites pépites cinématographique totalement inattendues. Pour autant, une période particulière fait figure à mes yeux de grande oubliée. Cette période d'entre-deux, que je situe approximativement entre les années 1995 et 2005, a vu naître quelques films 2D audacieux qui furent injustement condamnés par un public désintéressé par ce style d'animation, conduisant à commettre un sacrilège suprême : l'indifférence. C'est précisément à cette époque qu'est arrivé en salle le somptueux Le géant de fer, réalisé pour Warner Bros. par un jeune réalisateur alors inconnu mais déjà bourré de talent, j'ai nommé Brad Bird. C'est avec ce genre de film que le sobriquet de «  Grand Classique du cinéma d'animation » prend réellement tout son sens !

N'ayons pas peur de le dire, Le géant de fer n'innove en rien. On retrouve là la sempiternelle histoire de l'enfant rencontrant une créature non humaine. C'est un classique du genre, de multiples fois abordé dans la fiction. Pourtant, preuve en est que cette histoire éculée fait toujours recette, car cet être fantastique va systématiquement s'évertuer à humaniser à la fois sa propre existence mais, surtout, celle de l'enfant qui le rencontre. Car celui qui va le plus changer au contact de cette « chose », c'est bel et bien lui ! En voulant apprendre les valeurs humaines à cet être, c'est lui-même qui se découvre et affirme son caractère. A son contact, c'est donc par extension le spectateur du film qui va irrémédiablement ressentir un sentiment de compassion envers cet être venu d'on ne sait où. Si l'idée de base est certes toujours la même, Le géant de fer propose une approche et un contexte qui lui sont totalement propres. Le scénario du film est ainsi adapté de la nouvelle de Ted Hughes publiée en 1968. L'histoire fait le choix de s'intégrer dans l'époque d'après-guerre, précisément pendant la guerre froide entre les États-Unis et la Russie, où la peur de l'autre, tout comme la menace d'une frappe nucléaire, sont ainsi à leur paroxysme. Tout commence ainsi par une rumeur, propagée par un marin qui prétend avoir vu quelque chose de monstrueux s'attaquer à son bateau de pêche. Il est bien sûr prit pour un excentrique par la population locale. Mais de mystérieux évènements vont finalement conduire à l'arrivée d'un représentant de l'état un peu trop zélé qui va tenter d'étouffer la menace dans l'oeuf.

Le géant de fer est un film extrêmement soigné dont le scénario est tellement habile et bien écrit qu'il capte son auditoire de la première à la dernière minute. Sa principale force réside dans le mystère entourant l'étrange machine, dont on ne sait absolument rien jusqu'à la conclusion du film. Tout au long de la projection, on ne manque pas un seul instant de se questionner sur cet étranger tout de métal vêtu. Est-il un ami ou un ennemi ? Pourquoi est-il arrivé sur Terre ? On ne le saura pas vraiment plus une fois le film terminé, car la version cinéma s'évertue à ne dévoiler que très peu d'indices sur les véritables origines du robot. Pour les plus curieux, et surtout les fans, c'est là où réside d'ailleurs tout l'intérêt de Le géant de fer - Edition Signature sorti en salle pour une période limitée le 30 septembre 2015 aux Etats-Unis car elle offre deux nouvelles scènes inédites (toutefois en partie déjà dévoilées dans les bonus des précédentes éditions vidéos). Si la première est particulièrement dispensable (elle montre plus tôt que Dean porte un certain intérêt pour Annie), d'autant que son animation n'est pas des plus réussies et s'intègre assez mal au reste du film, la seconde se révèle au contraire capitale puisqu'elle dévoile les véritables origines du robot. De fait, à mon sens, je DECONSEILLE TOTALEMENT à ceux qui n'ont jamais vu Le géant de fer de regarder en premier la version longue du film ! Pourquoi ? Parce que cela dévoile beaucoup trop tôt l'un des plus grands mystères entourant le robot et gâche en partie l'un des plus beaux finals réalisés dans un long métrage d'animation ! J'ai toujours été de ceux qui préfèrent rester sur une fin ouverte dans un film, plutôt que celui-ci en dévoile trop sous peine d'en gâcher complètement l'expérience. L'édition Signature ne va heureusement pas jusqu'à cet outrage. On sens ici clairement que Brad Bird a voulu faire un cadeau aux fans de son film et que celui-ci s'adresse donc réellement, et spécialement, à eux seuls. Bref, faites moi confiance sur ce point, appréciez d'abord la version cinéma avant de lancer la version Signature !

L'intégralité des personnages dans Le géant de fer sonne juste. Chacun, à sa manière, apporte une pierre à l'édifice du long métrage. Brad Bird s'amuse continuellement à jouer sur les clichés du genre pour ensuite les remodeler à sa manière afin d'en bousculer le mythe. Hoghart est évidemment celui qui tire l'épingle du jeu puisqu'il est le héros principal du film. D'un naturel complètement optimiste, il est le premier à s'attacher au géant mécanique, sorte de subterfuge gigantesque à un père inconnu et absent de l'intrigue, comme il le faisait auparavant avec d'innombrables animaux qu'il amenait en cachette chez lui. De manière ingénieuse, la voracité du géant pour le métal va conduire Hoghart à se rapprocher de Dean, le ferrailleur incompris. Ainsi va naître une amitié complice et réciproque fortement chargée d'émotion entre ces deux là. L'agent Kent va cependant jouer les troubles-fêtes. Comprenant très vite que Hoghart sait plus de choses qu'il ne veut l'avouer, il va continuellement tenter de le prendre au piège. Mais le jeune homme va systématiquement prouver qu'il est plein de ressources en dissimulant autant qu'il le peut la vérité sur le robot. Au rayon reproches, il faut reconnaître que Le géant de fer reste foncièrement une aventure masculine. Pour autant, contrairement aux films Pixar notamment qui ont tendance à reléguer ces dames au second plan, Annie s'en sort ici avec les honneurs. Elle est une jeune femme financièrement indépendante, quoi que légèrement surchargée, qui élève son fils seule. Bien qu'elle semble disposer de peu de moyens, elle réussit à jongler avec la vie de façon à offrir un certain confort pour son fils. Pour autant, jamais elle ne se plaindra de sa situation. Une vrai femme moderne en somme !

Le géant de fer alterne avec brio entre le côté épique, le côté sensible et le côté drôle de l'intrigue. L'équation entre ses trois éléments y est parfaitement calibrée. On sourit, on vibre, on peut même aller jusqu'à verser une petite larme devant ce long métrage hors norme. La qualité narrative est elle-même rehaussée par la qualité artistique du film. Visuellement, Le géant de fer alterne imagerie 2D et 3D, un peu de la même manière que la série Futurama. C'est à dire que les paysages, décors intérieurs et personnages sont animés en 2D tandis que la plupart des objets complexes, à l'image des véhicules (voitures, vélo, train, tracteur...) et du géant de fer lui-même, sont animés en 3D. Le rendu entre les deux est totalement harmonieux car le long métrage recourt au principe du cel-shading, environ un an avant que Sega n'en popularise la méthode dans son jeu-vidéo Jet Set Radio. Le principe consiste tout simplement à rehausser une modélisation 3D par un contour en noir rehaussé d'un effet d'ombre, comme sur un traditionnel dessin en 2D. De fait, aujourd'hui encore, Le géant de fer n'a donc pas du tout vieilli. Sur la partie sonore, Michael Kamen livre des compositions assez hétéroclites puisqu'elles rendent hommages à des grands thèmes musicaux des films de sciences-fictions des années 1930 aux années 1960. Mais il se dégage quand même un thème récurrent, explicite et parfaitement reconnaissable, qui reste irrémédiablement gravé dans notre esprit quand Le géant de fer se termine.

Pour en terminer, Le géant de fer est une oeuvre brillante qui concilient des personnages haut en couleur, une ambiance adéquate, un hommage assumé à la gloire de la science fiction et au cinéma d'animation (Brad Bird allant même jusqu'à inviter à l'écran Frank Thomas et Ollie Johnston, les deux vétérans des studios Disney encore vivant à cette époque), une bande originale réjouissante et surtout une histoire astucieuse. Tout cela conduit à en faire un chef d'oeuvre intemporel, intergénérationnel, à voir et à revoir sans aucune modération !

Olivier J.H. Kosinski - 01 avril 2016

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20 octobre 2000
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Voxographie Francophone

Doublage (France - 1999)

Hogarth Hughes : Paul Nivet

Le Géant de Fer : Bruno Devoldere

Annie Hughes : Dorothée Jemma

Dean McCoppin : Philippe Vincent

Kent Mansley : Pierre-François Pistorio

Général Rogard : Jean-Michel Farcy

Floyd Turbeaux : Pierre Baton

Mrs. Tensedge : Nicole Evans

Marv : Jean-Claude Sachot

Sources :
Planète Jeunesse

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