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Aardman Studios
Chicken run

Poulets en fuite

Chicken run est sorti en salle le 13 décembre 2000 en France. Une étonnante histoire existe d'ailleurs autour du doublage français de ce film. En 2000, un premier doublage est en effet réalisé pour le film à destination de la France. Finalement, au dernier moment, le film est intégralement redoublé pour mettre en vedette des stars plus connues ! Plutôt que d'être mis de côté, le doublage français d'origine du film est exploité tel quel au Québec où le film est rebaptisé à l'occasion Poulets en fuite ainsi que sur Netflix. Chicken run n'est pas pour ainsi dire une production Dreamworks, mais une réalisation du studio britannique Aardman secondé par le studio français Pathé. Dreamworks n'ayant apporté qu'une partie du financement, et s'est occupé de la distribution au niveau mondial. Pour autant, le film figure dans la liste officielle des films d'animation de Dreamworks.

L'intrigue

Condamnées à pondre puis à mourir, les habitants à plumes du poulailler Tweedy n'ont qu'un seul mot au bec : EVASION. L'intrépide Ginger et ses consoeurs multiplient les tentatives sans grand succès. Or le temps leur est compté depuis que Mme Tweedy, l'affreuse propriétaire de la ferme, a décidé que les cocottes finiraient bientôt en matières premières dans la fabrication de tourtes à la volaille. Le salut leur vient du ciel lorsqu'atterrit Rocky, coq frimeur et beau parleur, qui prétend que les poules peuvent voler. L'armada de poulettes va alors s'entraîner dur pour réussir l'opération de la dernière chance.

Analyse de l'oeuvre

Peut-on réellement se lancer dans l'analyse de Chicken run sans chercher à au minimum évoquer les origines du studio Aardman ? Vous avez raison, ce serait vraiment absurde ! Pour la simple et bonne raison que Chicken run représente l'aboutissement d'une technique d'animation réputée difficile (la pâte à modeler) par un studio qui aura perfectionné son art pendant presque 30 ans avant de réaliser son premier long métrage. Aujourd'hui, tout un chacun s'accorde à dire que les origines du studio remontent à 1972 lorsque la chaine BBC commande à David Sproxton et Peter Lord de réaliser un court métrage destiné à être intégré à une émission à destination d'enfants sourds et malentendants. Pour un cachet inférieur à 15 euros actuels est née un personnage étonnant, sorte de superhéros dépravé, baptisé Aardman. C'est le coup double, le studio se fait sa première réputation et s'offre son désormais célèbre nom ! Pour autant, si le studio anglais devient au fur et à mesure des années de plus en plus courtisé, en réalisant notamment de nombreuses publicités, c'est surtout Channel Four qui va croire au potentiel du studio. Mais la consécration n'arrivera que bien plus tard lorsque le studio Aardman, débordé de travail, ne se voit contraint de recruter un certain Nick Park. De la tête de ce jeune homme va émerger la création d'un couple devenu mythique : Wallace et Gromit. Dès lors, le studio Aardman connait la consécration au niveau international, et ceci alors que le premier moyen métrage du génie incompris et de son chien fidèle ratent malheureusement l'Oscar. Une erreur heureusement réparée pour les deux moyens métrages suivants de Wallace et Gromit.

Dès le moment où le succès est au rendez-vous, le studio Aardman se met dans la tête de réaliser son premier long métrage d'animation. Mais l'institution se heurte immancablement face à un problème de taille : une telle entreprise va forcément faire exploser le budget habituel du studio. Aardman se cherche alors un futur mécène, d'autant que les studios d'animation étrangers ne manquent pas et sont déjà sur le pied de guerre en les inondant de propositions en tout genre. Mais Aardman se méfie de ces grandes majors américaines, craignant légitimement pour la perte de sa propre indentité. Pourtant, aux alentours de 1994, c'est le studio français Pathé qui, le premier, va leur proposer leur aide qu'Aardman accepte avec grand plaisir, heureux d'avoir un collaborateur européen à ses côtés. Mais pourtant, la tâche que représente Chicken run est encore colossale, et le budget loin d'être suffisant même à eux deux. Le studio Aardman doit donc chercher un autre collaborateur. Un seul va d'ailleurs se montrer  particulièrement intéressé, et ce studio aurait ainsi pu très bien être... Disney. Mais il y eu un hic, un grain de sable qui fit grincer les rouages d'une telle association qui ne put jamais se mettre en place. Le nom de ce grain de sable ? Jeffrey Katzenberg. Ayant fraichement claqué la porte de la célèbre firme aux grandes oreilles, Jeffrey Katzenberg emporta avec lui le dossier qui, fort d'un cachet de plus de 250 millions de dollars et la promesse de leur laisser le champ créatif totalement libre sur les 4 prochains longs métrages du studio, acheva de convaincre Aarman de s'associer avec Dreamworks.

A partir de là, les sources sur les origines de Chicken run se brouillent, et je ne compte plus le nombre impressionnant de théories en tout genre expliquant comment le studio Aardman avait bien pu aller pêcher une telle idée pour leur film. Non mais franchement, quelle étrange idée de mettre en vedette d'un film une cohorte de poules qui ne rêvent que de s'évader ?? Avouons que ces gallinacés sont très loin d'être des figures intelligentes de la basse-cour, et hormis quelles espèces, sont aussi très rarement charismatiques... Et ceci même si on s'attache à elles quand on a l'habitude d'en cotoyer régulièrement (j'en sais quelque chose ayant quasiment été élevé dans un milieu plus proche de la ferme rurale que de la vie citadine). Mais reconnaissons que l'idée de base est tellement pertinente que le scénario de Chicken run est un vrai bijoux d'ingéniosité. Car la lecture première du film est on ne peut plus réaliste : les poules sont élevées pour leurs oeufs, et quand l'une d'elles devient défaillante, c'est directement à la casserole. Constat aussi terrifiant que véridique. Heureusement, le film allège son propos de la plus étonnante des manières. Le studio Aardman insuffle ainsi des clins d'oeils admirables, des sous-entendus succulents, des propos très adultes et un humour "100% bristich". Chicken run vire même assez vite dans le pur divertissement et le fantastique, sans qu'à aucun moment la technique employée ne souffre de la moindre faiblesse. S'en est bluffant de voir autant de poules prendre vie dans ce camp presque militaire, dans une foule compacte où chacune d'entre elles ont pourtant un caractère bien défini et des gesticulations propres. Que ce soit au premier plan ou en arrière plan, Aardman apporte constamment un soucis du détail impressionnant.

Première incursion cinématographique du studio Aardman, Chicken run est donc encore aujourd'hui un bijou d'ingéniosité aussi bien sur la plan narratif que technique. Le studio a brillament réussit à transcender l'art de l'animation à base de pâte à modeler en portant à l'écran un récit succulent mettant en scène un duo percutant. Que ce soit la leader Ginger pas à court d'idée toutes plus invaissemblables les unes que les autres pour s'échapper de cette prison, ou bien le désopilant Rocky qui parvient à leur faire croire qu'une poule est capable de voler (car bien que dotés d'ailes, les poules domestiques ne sont pas absolument pas championnes en ce domaine, étant en fait un peu trop "rondelettes" pour être aérodynamiques), on rigole avec plaisir tout en saluant l'ingéniosité des membres de cette étonnante basse-cour. Pas étonnant de savoir que Chicken run se hissa facilement au sommet du box office mondial, détronant d'ailleurs en 2000 en nombre de recette les précédentes réalisations du studio Dreamworks, qui pouvait donc se féliciter de leur association. Aujourd'hui encore, Chicken run se savoure sans aucune modération et fait parti des grands classiques du cinéma d'animation.

Olivier J.H. Kosinski - 07 juin 2013

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05 décembre 2007
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Voxographie Francophone

1er Doublage (France - 2000)
Exploité au Québec et sur Netflix

Rocky : Patrick Poivey

Ginger : Dorothée Jemma

M. Tweedy : Patrick Préjean

Mme Tweedy : Véronique Rivière

Bunty : Evelyne Grandjean

Mac : Marie Vincent

Babs : Véronique Alycia

Fowler : Bernard Alane

Nick : Gérard Hernandez

2e Doublage (France - 2000)
Exploité au cinéma, en vidéo et TV en France

Rocky : Gérard Depardieu

Ginger : Valérie Lemercier

Mme Tweedy : Béatrice Agenin

M. Tweedy : Henri Guybet

Bernadette : Josiane Balasko

Mac Bec : Sophie Arthuys

Babette : Lucie Dolène

Commandant Poulard : Claude Piéplu

Ric : Frédéric Norbert

Rac : Cédric Dumont

Sources :
Carton Générique

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