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Mad House
Sakura, chasseuse de cartes - Le film

CardCaptor Sakura - Le voyage à Hong Kong

Sakura, chasseuse de cartes, le film est le premier long métrage inspiré du manga créé par CLAMP et qui fait suite à la première saison de la série télévisée. Un temps envisagé pour une sortie en salles en France, il fut finalement commercialisé directement en DVD le 24 décembre 2003. Il est actuellement inédit au Québec en version francophone. En 2005, suite à la commercialisation du second long métrage, le film a depuis été rebaptisé en CardCaptor Sakura, film 1 - Le voyage à Hong-Kong, mais uniquement sur la jaquette des éditions DVD Standard et Premium. Le film porte toujours son titre original durant la projection.

L'intrigue

Sakura a gagné un voyage à Hong-Kong ! La voilà qui s'envole vers la grande ville chinoise en compagnie de Kero, Tiffany, Thomas et Mathieu. Mais Hong-Kong, c'est aussi la ville où sont nées les cartes de Clow, et notre chasseuse de cartes perçoit très vite une étrange présence...

Analyse de l'oeuvre

Attention, j'ai un gros coup de coeur pour l'univers imaginé par le quatuor féminin de mangakas, Nanase Okawa, Mokona, Tsubaki Nekoi et Satsuki Igarashi, à savoir les célèbres CLAMP ! D'ailleurs, je n'ai pas pu m'empêcher de réaliser une analyse dédiée à la série télévisée trois ans après l'ouverture de la partie blog du site, expliquant tout ce que j'avais pu aimer dans celle-ci. J'avais ensuite promis à tous de me livrer à une analyse spécifique et très prochaine des deux longs métrages dérivés de Sakura, chasseuse de cartes. Puis le temps a passé, accaparé par d'autres projets, puis par l'élargissement de la ligne éditoriale du site qui ne se concentrait plus exclusivement sur les oeuvres de Disney. Quatre années s'écoulèrent pour être exact, vous m'excuserez pour le manque de rapidité ! Mais il était cette fois hors de question de rater la célébration alors que la première publication du manga original fêtera son 20e anniversaire en juin 2016, mais également parce que cela fera aussi 15 ans que j'ai découvert Sakura, chasseuse de cartes un triste mercredi 31 janvier 2001 où j'étais coincé à la maison devant la télévision, précisément à 13h30 devant M6Kid pour la diffusion du tout premier épisode de Sakura, chasseuse de cartes.

Sans comprendre ni comment ni pourquoi, je m'attachais immédiatement à cette série dont je ne ratais par la suite quasiment plus aucun épisode (seuls deux restèrent pour moi longtemps inédits, jusqu'à la sortie des DVD). Était-ce en raison du dynamisme de ce premier épisode, du mystère entourant l'intrigue, de ces personnages au design CLAMP si caractéristique, de sa superbe bande originale ou bien de l'enthousiasme débordant et tellement communicatif de Patricia Legrand dans le rôle de Sakura (son meilleur rôle et son meilleur doublage à mes yeux) ? Tout cela sans doute à la fois, mais sans doute pour beaucoup grâce à l'excellente qualité du doublage français de la série, malgré les erreurs flagrantes et les étranges contresens opérés durant cette adaptation (D'autant qu'on relativise quand on sait le massacre qui fut opéré sur la version anglophone). Sakura, chasseuse de cartes était une totale découverte que je ne regrette absolument pas d'avoir suivi dans son intégralité avant de me précipiter d'abord sur ce premier film, puis sur l'intégrale en DVD et enfin sur son second film ! Jamais je n'aurais pu croire qu'une série de type shojo - qui ne s'adressait donc pas spécialement à moi - aurait pu traiter autant de sujets avec sérieux (l'homosexualité), graves (la mort, les familles brisées) et sensibles (l'amour, l'amitié) dans cette oeuvre singulièrement atypique qui a un début, un milieu et surtout une véritable conclusion !

CardCaptor Sakura, de son nom original, est ainsi né en 1996 en pré-publication dans le magazine Nakayoshi et dont les aventures se sont poursuivi jusqu'en 2000. Par la suite, le manga a été réuni en 12 volumes, ce qui est objectivement relativement peu pour une série de cette trempe dans le monde du manga. Comme toujours lorsque un manga connaît un franc succès, il est généralement rapidement adapté à la télévision. Ce sera le cas pour les aventures de Sakura dès le 7 avril 1998, sous la houlette du déjà excellent studio Madhouse dont il s'agit de leur première contribution pour CLAMP. Mais là où Sakura, chasseuse de cartes va innover, c'est sur son plan scénaristique. S'il est plutôt courant d'ordinaire que la série télévisée s'émancipe complètement de sa version papier originale, ne gardant qu'un simple lien de parenté, CLAMP va ainsi choisir de s'associer avec Morio Asaka, le réalisateur de Sakura, chasseuse de cartes pour Madhouse, afin de pouvoir garder un contrôle total dans le déroulement du récit. Nanase Okawa va ainsi fortement étoffer l'histoire originale du manga, elle va décider du découpage des divers arcs, s'occuper de définir la trame globale et rajouter un nombre considérable de nouvelles cartes de Clow à attraper (51 cartes pour la série au lieu de 19 originellement, plus une 52e spécialement pour ce film) tandis que Mokona est chargée de créer de toute pièce plusieurs nouveaux personnages inédits, dont plus particulièrement Meilin (Stéphanie dans la version française) qui prendra une place importante dans l'histoire, jouant les troubles fêtes entre Sakura et Shaolan (Lionel).

Malgré la différence avec le manga original, Sakura, chasseuse de cartes connaît immédiatement un succès considérable. Elle le mérite bien d'ailleurs et croule sous les récompenses dès 1999 ! Ce succès populaire entraîne irrémédiablement l'idée d'un premier long métrage, qui sera réalisé en parallèle de la série, Sakura, chasseuse de cartes - Le film qui est sorti le 21 août 1999 au Japon durant l'interruption estivale de diffusion. Pour sa première aventure cinématographique, Nanase Okawa imagine une histoire complètement inédite, qui prend vraiment le temps de se mettre en place, et dont le principal intérêt réside dans l'ingénieux tour de force intellectuel de l'oeuvre qui reste à la fois une aventure originale palpitante se suffisant à elle-même, notamment pour les spectateurs ne connaissant pas l'univers, mais qui est aussi un véritable bijou pour les fans de Sakura. Car cette aventure sur le grand écran s'évertue à lever pour la première fois un peu le voile autour du mystère entourant l'énigmatique magicien Clow Read, le créateur des cartes magiques que Sakura traque sans relâche à ce stade de la série télévisée. Sakura, chasseuse de cartes - Le film dévoile ainsi, pour les fans, une histoire complexe, riche et dense faisant totalement honneur à la série et à l'univers.

En introduisant la mystérieuse magicienne emprisonnée, entourée d'une étrange aura maléfique, le scénario permet ainsi de dévoiler une part de l'esprit mystérieux du magicien Clow Read qui finira, ultérieurement, sa vie sans réel amour et tout seul. Ceci expliquant peut-être pourquoi il choisira de confier ses pouvoirs à Sakura, et non à la famille de Shaolan, puisqu'elle est par nature son exacte opposée. Elle est de nature confiante et sait plus naturellement confier ses sentiments, contrairement à lui, même si ça lui prendra le temps de toute la série pour le faire. Non content de dévoiler le passé de Clow Read, Sakura, chasseuse de cartes - Le film se permet également d'en dévoiler le présent, à travers les héritiers de ce dernier, avec des protagonistes jusqu'ici seulement évoqués durant des conversations entre les personnages : la mère et les soeurs de Shaolan. La mère de Shaolan est un personnage fort, élégant et énigmatique, dont la prestation à l'écran est vraiment inoubliable. Concernant ses quatre soeurs, j'ai toujours trouvé amusant de penser qu'il s'agissait ici d'un malicieux clin d'oeil des CLAMP, qui s'auto-caricaturent elles-même pour les besoins humoristiques de ce film ! Avec bonheur, on retrouve également à l'écran pratiquement tous les personnages de Sakura, chasseuse de cartes, dont certains font juste des apparitions furtives, dans des situations qui leur conviennent cependant à merveille.

Concernant son aspect technique, alors que la Sakura, chasseuse de cartes bénéficiait déjà d'une excellente qualité générale, Sakura, chasseuse de cartes - Le film réussit à faire beaucoup mieux ! De plus, en retrouvant l'ensemble des animateurs de la série, le long métrage bénéficie également d'une complète et parfaite cohésion visuelle alors que l'action est majoritairement délocalisée en Chine. Avec un rendu visuel incontestablement un cran au dessus de la série, le long métrage bénéficie d'une mise en scène et des décors démesurés dignes d'être portés sur le grand écran. Cette qualité s'explique simplement par le retour de toute l'équipe derrière la série, à commencer par CLAMP bien sûr, mais aussi de Morio Asaka, le directeur artistique chez Madhouse, dont c'était ici sa première oeuvre majeure au cinéma, ainsi que de Takayuiki Negishi, le compositeur de la superbe bande originale de la série qu'il transcende complètement pour ce long métrage. La série bénéficiait d'une bande originale enivrante, parfaitement équilibrée et proposant régulièrement d'extraordinaires morceaux musicaux. Pour Sakura, chasseuse de cartes - Le film, Takayuiki Negishi parvient à renouveler le mythe sans une seule fois le dénaturer. Il va donc de soit que ce long métrage est une incontestable réussite artistique, cela va sans dire !

Concernant sa version française, Sakura, chasseuse de cartes avait originellement été adaptée en 1999 par un premier studio de doublage en vue d'une diffusion sur la chaine payante FoxKids, aujourd'hui disparue. Elle avait été ensuite reprise par un autre studio réunissant l'intégralité du casting pour la suite et notamment lors de sa diffusion sur M6, avec pour seule modification l'ajout d'un générique eurodance inédit qui contribua, malgré les fortes critiques à l'époque, à grandement populariser la série. Bien que cette adaptation française soit très maladroite, parfois même complètement hors contexte, l'ensemble des comédiens chargés du doublage s'impliquèrent totalement dans l'univers de la série qu'ils appréciaient visiblement beaucoup. Une bonne humeur générale qui se ressent encore largement aujourd'hui à l'écoute. C'est alors qu'un jeune éditeur va s'intéresser de très près à Sakura, chasseuse de cartes : IDP Vidéo. Créé en 1997, principalement spécialisé dans l'édition vidéo de séries à consonance nostalgiques, l'éditeur va rapidement comprendre le potentiel de l'univers magique créé par CLAMP. Il négocie alors l'exclusivité des droits français de Sakura, chasseuse de cartes - Le film pour lequel il va faire les choses en grand, prévoyant même un temps de le sortir en salle (ce n'est jamais arrivé et c'est bien dommage d'ailleurs).

Pour la sortie DVD, IDP Vidéo va ainsi demander aux comédiens de la série de bien vouloir revenir jouer pour ce film. Avec bonheur et enthousiasme, tous répondent à l'appel d'IDP Vidéo en 2003 qui réunit donc l'ensemble des voix habituelles des personnages. Si leur timbre a légèrement vieilli, que l'on sent une légère hésitation de ton au début du film et que la traduction est à nouveau parfois incorrecte (allant jusqu'à changer une partie cruciale du scénario), on se laisse quand même reprendre au jeu de cette excellente version française, où chacun retrouve vite ses marques ! Bref, une très belle surprise réservée par l'éditeur qui fera par la suite de Sakura le fer de lance de sa nouvelle gamme DVD Premium en 2005. Il est d'ailleurs regrettable de savoir que cet éditeur a fait faillite deux ans plus tard et son label racheté depuis, alors qu'il mettait son énergie et soignait réellement la qualité éditoriale de ses éditions vidéos. Mais il nous laisse ici un travail remarquable qu'il convenait de saluer obligatoirement ici !

Aujourd'hui, Sakura, chasseuse de cartes - Le film reste toujours une aventure palpitante qui nous convie dans une aventure épique à travers le folklore et les légendes de Hong Kong. A la fois indépendant et indissociable de Sakura, chasseuse de cartes, dont l'intrigue prend place entre les deux premières saisons, ce long métrage est un petit bijou d'ingéniosité, qui est aussi passionnant à suivre que magnifié par une bande originale inspirée servant une superbe intrigue. En couplant en plus une indéniable qualité technique, l'implication majeure de CLAMP et de Madhouse, et une prestation sur mesure pour tous les personnages qu'on adore, tout cela conduit Sakura, chasseuse de cartes - Le film à être un long métrage incontournable pour tous les amateurs des aventures de Sakura ! Et à présent, vous m'excuserez mais je retourne maintenant à la suite de la série puis au second long métrage, puisque je n'ai pas pu m'empêcher de revoir l'intégrale rien qu'à l'idée de rédiger cette analyse !!

Olivier J.H. Kosinski - 22 janvier 2016

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10 octobre 2007
DVD - 2 films Edition Standard

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2003)

Sakura : Patricia Legrand

Lionel : Susan Sindberg

Stéphanie : Christine Paris

Madame Li : Christine Paris

Tiffany : Léa Gabriele

Kero : Dolly Vanden

Mathieu : Constantin Pappas

Thomas : Yann Pichon

Dominique : Philippe Roullier

Su Yan : Emmanuelle Gamory

Clow Reed : Patrick Pellegrin

M. Terada : Yann Pichon

Marie : Brigitte Aubry

Bagagiste : Adrien Solis

Sources :
Planète Jeunesse

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