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Les coulisses d’une vidéo anniversaire

Le 15 janvier dernier, un appel fut lancé par Timon-Timauvais afin de réaliser des vidéos hommages pour le site Zuzu Disney, car celui-ci allait fêter son dixième anniversaire le 24 avril 2010. Celui-ci préparait en effet un week-end festif, durant lequel seraient projetées devant une assemblée de fans ces vidéos anniversaires.

Au départ plutôt réticent à l’idée de me lancer à la création d’une telle vidéo, car je ne suis à ce moment là pas du tout certain de pouvoir consacrer suffisamment de temps à ce projet, je repousse cette invitation. Oui, mais voilà, le mal est déjà fait, plusieurs idées se bousculent déjà. Et quand une bonne idée me trotte trop longtemps dans la tête, je n’ai pas d’autres moyens que de la concrétiser sous peine d’en faire une insomnie (véridique !).  Moins d’une semaine plus tard, j’ai déjà griffonné à droite et à gauche des dizaines de pistes différentes, et tracé les grandes lignes de la vidéo.  Il fallait alors trouver une thématique. Facile, l’hommage des Grands Classiques étaient une évidence !

Tout a commencé avec eux, et comme beaucoup d’autres fans, Zuzu Disney ne faisait pas exception. Les films d’animations allaient donc être mis à contribution pour cet anniversaire.  Mais encore fallait trouver une musique percutante, quelque chose d’unique et de parfaitement identifiable à la fois. Voulant absolument conserver un esprit Disney même dans la partie audio, je décidais d’utiliser une des séquences musicales de la bande annonce de  « Pirates des Caraïbes 3 » (Dark Empire Remix 2.0 de X-ray Dog). La musique angoissante à certains niveaux, étaient surtout extrêmement percutante à la fin. Elle ne pouvait donc pas suffire à elle seule, il fallait trouver quelque chose de plus léger pour contrebalancer, quelque chose qui soit à la fois drôle et tendre. Je porte alors mon dévolu sur une musique extrêmement connu, et qui se nomme Dance of the Sugar Plum Fairy. Le choix n’est ici pas anodin, car c’est une œuvre de  Tchaikovsky, une façon discrète de faire une sorte de clin d’œil au film « La belle au bois dormant ».

Les deux musiques, opposées par leur nature, se révèlent au final parfaitement complémentaires. Je les écoute longuement toutes les deux et sélectionne alors les meilleurs passages de chacune d’entre elles. Une première difficulté s’impose alors : comment réunir les deux ensembles ? Je n’ai en effet jamais fait de mixage de plusieurs pistes sons, même si j’ai déjà quelques notions dans la retouche de fichiers audio pour les DVD de fans. Je ne connais en effet relativement bien que le logiciel Audacity. A ma grande surprise, celui-ci permet de réaliser ce que je recherche ! Je m’improvise alors mixeur, ce qui n’est pas une mince affaire avouons-le. Il me faut en effet plusieurs jours pour être à peu près satisfait. Il me faudra presque une semaine pour faire un montage avec les 4 extraits retenus (2 pour chaque titre). Le premier jet jugé satisfaisant, je fais une écoute globale, tout en vérifiant la cohérence avec le scénario que j’avais imaginé. Il manque au final un petit quelque chose, sans compter que la musique ne fait que 1’50. Il manque en effet désespérément 10s pour atteindre les 2’00 imposé par Timon-Timauvais.

Je cherche alors une inspiration, toujours dans l’univers de Disney, et l’illumination apparaît avec la bande annonce de « La petite sirène ». Je pioche donc un extrait audio de celle-ci (dont la musique provient de « Fantasia 2000 ») et imagine alors une introduction. D’elle, découlera dès lors toute la logique de la vidéo jusqu’à son final ! Je monte ensemble les trois musiques et commence alors la tâche de réunir des extraits de films. Je n’ai à ce moment là quasiment rien sous la main, et élabore alors une première vidéo en piochant ici et là. Ce premier montage, jamais diffusé, comprenant déjà 55 films différents (chacun utilisé une seule et unique fois) sera terminé le 28 janvier. J’y aurai donc déjà consacré 10 jours ! Le résultat est plutôt pas mal, mais les sources utilisées sont extrêmement mauvaises (une majorité venant de VHS numérisés). Et je rencontre un autre souci : cette vidéo dure désormais 2’10. Je dépasse malheureusement la contrainte imposée. J’ai beau me creuser la tête, il m’est impossible de couper les 10s de trop. Heureusement, Timon-Timauvais et Zuzu assouplissent le challenge en étirant le tout à 3’00 maximum. Etant globalement satisfait du mixage audio, je ne change donc rien à celui-ci, si ce n’est une minuscule seconde de silence à la fin, et quelques réajustement ici et là.

La qualité visuelle par contre n’est pas satisfaisante du tout. Je mets donc temporairement de côté la vidéo durant quelques jours, le temps de pouvoir récupérer ma collection DVD (aucun extrait n’a été téléchargé). Je profite alors pour affiner le scénario. Depuis que j’ai rajouté l’introduction, celui-ci a en effet été sensiblement modifié, même si globalement les grandes lignes restent inchangées. Je décompose donc la vidéo en deux parties, l’introduction d’un côté et le reste de la vidéo de l’autre.

Le défi de l’introduction est assez difficile, car il fallait faire passer un maximum d’information, avec une touche d’humour, tout en restant agréable et fluide. Je ne possède en effet aucun logiciel de montage vidéo, si ce n’est mon logiciel d’Authoring DVD qui me rend souvent service dans ce genre d’occasion. L’intro est décomposé en 8 séquences, 4 pour le texte, et 4 extraits en rapport avec lui. Avec le recul, je me suis rendu compte que tout le monde n’avait pas du tout saisi la logique, et l’avait en effet compris à l’envers. Nombreux ont en effet cru que le « A le rejoindre » avait un rapport avec l’hippopotame de « Fantasia ». Ce n’est en effet absolument pas le cas. Ce texte se rapportait en effet à l’extrait du « Le Bossu de Notre-Dame ». Chaque extrait vidéo de cette introduction est lié au texte qui le suit : « Fantasia 2000 » avec « Il était une fois un garçon… » (car j’avais pris le parti que le baleineau était masculin), « Rox et Rouky » avec « Qui souhaitait partager sa passion » (allusion aux bons copains), « La ferme se rebelle » avec « Cette année il vous invite… » (pour la notion de réunion) et enfin « Le Bossu de Notre-Dame » avec « A le rejoindre » (pour festoyer, d’où les jets de confettis).  Il aurait été sans doute plus naturel d’inverser les séquences textuelles et les vidéos, mais il m’était en effet indispensable de terminer sur un texte pour lancer le reste. La confusion est donc restée pour beaucoup, et je vous en révèle donc ici la véritable vision d’origine !

La seconde partie de la vidéo est élaborée différemment et se déroule de la façon suivante : la tendresse, le danger, l’humour, la peur, l’amour, l’action et le triomphe. Autant de notions que l’on retrouve normalement dans tout bon film Disney qui se respecte, et des thèmes que l’on retrouve aussi dans chaque analyse de Zuzu Disney. Cette seconde partie est aussi celle qui retint le plus mon attention pendant de nombreux jours. Car si l’intro n’a foncièrement pas changé, la seconde partie a elle été constamment remaniée. Il fallait tout d’abord remplacer les séquences provenant de numérisation VHS, ce que je fis dès que je pu accéder à l’intégralité de ma collection DVD. A cette occasion, j’e profite pour revoir le nombre d’extraits à la hause. L’enchainement étant amusant et percutant, le total n’arrête pas d’augmenter. Plusieurs préversions vont dès lors s’enchainer : de 55 films, on passe à 56, puis 58, 59, 60, 62, ainsi que plusieurs variantes en déplaçant certaines scènes par d’autres. Toutes ces préversions vont rester inédites. La première version finale de la vidéo comptera en fin de compte 63 extraits, chacun d’eux étant pioché une seule et unique fois dans chaque film. Il y a donc autant d’extraits que de films sur cette vidéo ! Pensé dès le départ comme un teaser annonçant le meeting de Zuzu Disney, elle est alors soumise aux intéressés le 10 février ! Le 13, elle débarque sur leur toute nouvelle page Youtube (je ne m’y attendais pas du tout !). Passé le petit quizz pour me citer la totalité des films utilisés, je prends un peu de repos, car j’y ai déjà consacré trois semaines. Malgré tout, elle ne me satisfait toujours pas ! Surtout au niveau de la synchronisation audio/vidéo où je repère pas mal de bévues. Je précise donc qu’il s’agit d’une version non définitive, et qu’une nouvelle édition sera proposée ultérieurement. Je prends quand même le temps de noter toutes les remarques qui ont été faites.

Pris par d’autres activités personnelles et professionnelles (il n’y a pas que Disney dans la vie), je ne me remets réellement à la tâche qu’à la mi-mars. Pour réaliser la nouvelle version, il était évident que celle-ci devait obligatoirement surpasser la version précédente. Je place donc la barre très haut. Trop haut même, puisque je ne parviendrais au final jamais à tout intégrer dans un délai aussi court (moins d’un mois nous sépare en effet du meeting à ce moment précis).  J’envisageais en effet d’ajouter des bruitages (crash, crissement de pneus, explosions…) et des dialogues (un beau « Je t’aime » devait intervenir juste à la fin de l’extrait « Robin des bois »), comme pour une vraie bande annonce. J’ai d’ailleurs passé de nombreuses heures à écouter des centaines de dialogues différents, j’en avais même gardé de côté plusieurs. Mais je ne suis pas parvenu à le faire, j’ai donc – à mon grand regret – du abandonner cette idée (Je tire mon chapeau à tous ses fabuleux auteurs de bandes annonces de films, je n’imaginais pas à quel point c’était difficile jusqu’à présent !). Je me concentre alors exclusivement sur la partie visuelle et sonore déjà existante.

A nouveau, de nombreuses variantes vont voir le jour (plus d’une dizaine !). Je retravaille intégralement la synchronisation des séquences, ce qui n’est pas une mince affaire. A force de persévérance et de visionnages en boucle jusqu’à l’écœurement, je réorganise plusieurs extraits. Du coup, quelques microsecondes se libèrent. La première vidéo comptait 63 films ? On est plus à un chiffre près, j’en ajoute donc deux de plus ! Quelques petits réajustements plus tard, et en trichant un peu sur un extrait, la version quasiment finalisée voit le jour le 18 avril. Elle dure désormais 2’13 (bien malin celui qui saura découvrir où sont les 2s supplémentaires !) J’y aurai donc à nouveau consacré trois nouvelles semaines à travailler dessus !

Le délai est extrêmement serré, il faut encore améliorer le texte. Je change tout d’abord la police d’écriture, celle de Walt Disney avait en effet beaucoup déplue. Ensuite, je remanie un peu le texte. Car si la première version annonçait un événement à venir, la nouvelle ne serait dévoilée que le jour J. Le texte au futur passe donc au présent, et la vidéo se conclut désormais par un joyeux anniversaire. Enfin, je décide d’harmoniser une fois pour toutes les divers cadrages. Les 65 films étant en effet proposé aussi bien en 1.37:1, 1.78:1 ou 2.35:1, l’enchainement était assez désagréable. Je trichais donc en resserrant l’objectif de plusieurs films pour rentrer le tout dans un simili 1.66:1. Les séquences s’enchainant à une vitesse folle, il est en effet assez difficile de s’en rendre vraiment compte.

La vidéo est alors prête à faire le grand saut. Sauf qu’au tout dernier moment, Titash et Zuzu dévoilent le logo final du 10e Anniversaire. Un élément dont personne ne disposait jusqu’à présent. En catimini, je passe donc deux heures sur une séquence qui ne dure même pas 2s pour intégrer le nouveau logo. Il ne reste dès lors plus beaucoup de temps pour revoir quoi que ce soit. Je la visionne une dernière fois pour contrôler la parfaite synchro, et la vidéo est envoyée à Timon-Timauvais et Zuzu.

A partir de là, plus aucune nouvelle ! Je stresse à mort (zut, il y a un défaut à un endroit, ils vont le remarquer !) et les questions se bousculent (elle a plu, elle a pas plu ?) jusqu’à la soirée mémorable du 24 avril dernier. Mais ceci est une autre histoire !

A partir d’une idée folle, il m’aura donc fallu un peu plus de 6 semaines en tout pour arriver à réaliser cette vidéo d’à peine 2’13. Trois musiques, du texte, un scénario et le folie furieuse de 65 films s’enchainant une seule et unique fois de façon fluide, je n’aurais jamais cru pouvoir y arriver. En tout cas, je retiens une chose : on ne m’y reprendra plus… Jusqu’à la prochaine fois !

Olivier J.H. Kosinski - 6 mai 2010 à 16 h 39
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