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A Don Bluth Film
Bartok le magnifique

Bartok le magnifique est paru directement en vidéo le 23 juillet 2003 en France. Sauf erreur, il a d'abord été proposé exclusivement en anglais au Québec en 1999 où il ne fut donc jamais doublé, avant de se voir offrir la version française lors de la réédition DVD de 2002.

L'intrigue

Fanfaron mais pas courageux pour deux sous, Bartok le magnifique aime jouer au héros devant les foules de Moscou, car pour lui, c'est vraiment cela, un jeu ! Mais lorsque le jeune prince Ivan est enlevé, un véritable héros doit le sauver de l'horrible sorcière Baba Yaga. Bartok et son ami Zozi trouveront-ils le courage nécessaire pour délivrer le Prince avant que Ludmila, la Régente Royale, ne s'approprie le trône des Romanoff ?

Analyse de l'oeuvre

Alors que les studios de Don Bluth enchaînent déconvenues sur déconvenues durant les années 1990, alors qu'ils sont désavoués par les investisseurs, méprisés des critiques, raillés par les fans de Disney, et même oubliés du grand public jusqu'à atteindre le fond du gouffre dans ce qui sera l'un des pires flops pour un film d'animation avec Le lutin magique en 1995 (même pas sorti en salle en France), sans compter le dépouillement total de leur dernière oeuvre mettant en scène un petit pingouin nommé Youbi, Don Bluth et Gary Goldman sont finalement repêchés par la 20th Century Fox qui leur accorde une seconde chance. Ils rejoignent alors le tout nouveau label Fox Animation Studios, créés en 1994, destiné à concurrencer l'insolente réussite des studios Disney. Contre toute attente, leur premier long métrage, Anastasia, défie les prévisions les plus alarmistes pour offrir le plus grand triomphe cinématographique au duo de réalisateurs. En combinant astucieusement la touche Bluth et la touche Disney, Anastasia se hisse au panthéon des grands classiques du cinéma d'animation. Il n'en faut guère plus pour inciter la 20th Century Fox à prolonger cette incroyable opportunité. Il est donc imaginé une séquelle, qui surfera sur le succès d'Anastasia.

Finalement, à défaut de suite, c'est une préquelle qui est imaginée, Bartok le Magnifique, centrée sur le personnage de la petite chauve-souris albinos rigolote complice un temps de Raspoutine dans Anastasia. Le long métrage est même conçu de manière à former le pilote promotionnel - conçu spécialement pour la vidéo - d'une future série télévisée, qui ne verra finalement jamais le jour. Quelques long métrages produits par Don Bluth n'ont pas échappé à ce phénomène : de la série autour de Fievel, en passant par celle de Charlie sans oublier l'affolante descendance du Petit Dinosaure qui compte pas moins de douze suites ainsi qu'une série animée. Avec le souvenir inoubliable qu'a laissé Anastasia dans le coeur du public, on s'imagine donc naturellement qu'un tapis rouge est déployé devant Bartok pour ses propres aventures. Contre toute attente, il n'en sera pas le cas. Bartok le Magnifique rencontrera un succès bien moindre qu'espéré, ne donnant pas lieu à une série télévisée. Aujourd'hui, le long métrage est même un temps devenu de plus en plus oublié du public, obligeant la 20th Century Fox a l'insérer directement en tant que bonus des récentes éditions vidéos d'Anastasia pour lui offrir une plus grande visibilité. En soit, c'est un peu dommage, car Bartok le Magnifique n'est pas un si mauvais film.

En mettant de côté l'incohérence scénaristique provoquée par Bartok le Magnifique (Bartok serait-il immortel ? Pourquoi est-il finalement devenu l'acolyte d'un méchant ?), l'action de le long métrage se déroule plusieurs siècles avant les évènements racontés dans Anastasia. A priori, quelque part au milieu du 18e siècle pour être plus précis. Pourquoi ai-je choisi cette période ? A cause d'un minuscule détail : le personnage d'Ivan Romanov, présenté comme le futur Tsar de Russie. Cela reste cependant une simple hypothèse de ma part, car il est tout à fait possible que Don Bluth est choisi le prénom Ivan pour ce personnage car c'est un nom relativement courant dans la lignée des Tsar de Russie. Toutefois, l'allusion à la famille Romanov n'est clairement pas une seule volonté de rapprochement avec le long métrage Anastasia. Ont réellement vécus deux Ivan dans la lignée Romanov  : Ivan V qui partagea le pouvoir avec son frère Pierre Ier, et Ivan VI qui eu moins de chance puisqu'il mourut assassiné dans une prison où il fut enfermé pratiquement toute sa vie. Il me paraît évident que le scénario de Bartok le Magnifique repose, en partie tout du moins, sur la combinaison de ces deux personnages historiques. Ivan V, parce que durant sept ans, c'est sa soeur Sophia Alexeievna qui fut régente de la Russie à sa place, et Ivan VI pour le coup d'état qui l'écarta dès l'enfance de la souveraineté. Évidemment, Bartok le Magnifique ne va pas si loin dans le détail, je voulais juste remettre un peu le film dans son contexte, dans la mesure où beaucoup de personnes pensent encore à tort que ce film se déroule après Anastasia.

Bartok le Magnifique est très loin de la reconstitution romanesque de son aîné. Ici, nous assistons surtout à un film d'animation festif et comique clairement à destination du jeune public, dont la vedette principale devrait même être renommé Bartok le Baratineur. Saltimbanque à ses heures perdues, qui n'hésite pas non plus à enjoliver ses prétendus succès face à un ours complice de ses magouilles, Bartok tombe dans son propre piège en acceptant d'aller sauver le jeune Prince Ivan des griffes de la sorcière Baba Yaga. Baba Yaga est une figure mythologique et surnaturelle spécifiquement russe, tantôt dépeinte comme une vielle sorcière, tantôt comme une guerrière, tantôt comme une très belle jeune femme. Dans tous les cas de figure, elle est rarement une personne avenante. L'une de ses principales caractéristiques fait d'elle une femme aux puissants pouvoirs surnaturels qui vit reculée dans une étrange maison équipée d'immenses pattes et gardée par des squelettes. Quelque chose que l'on retrouve fidèlement retranscrit à l'écran. Baba Yaga va donc jouer avec Bartok en l'envoyant effectuer des tâches incohérentes mais qui, finalement, lui révéleront toute la vérité sur l'affaire.

Le long métrage est dans l'ensemble globalement soigné pour un produit réservé au seul marché de la vidéo. Certes, en dehors des arrières plans très fouillés typique des films de Don Bluth, on sent à plusieurs reprises des effets de vides, notamment dans les scènes de foules où seuls « trois pelés et un tondu » jouent les tristes figurants. Malgré tout, la bonne humeur générale de Bartok le Magnifique est communicative, d'autant que l'animation des divers personnages n'abusent pas trop de la rotoscopie. Leurs mouvements sont moins caricaturaux, donc plus fluides et agréables à l'oeil. Bartok le Magnifique offre une panoplie de personnages bizarres, mais finalement tous très attachants. Que ce soit du côté des personnages fantaisistes à l'image de l'animal de compagnie de Baba Yaga (Piloff) à l'ogre infernal tous deux vaguement inspirés de mythes russes, en passant par l'ours Zozi, et surtout, l'excellente Ludmilla ! Ancêtre d'Yzma ou encore de Marina Del Rey chez Disney, Ludmilla (dont le nom évoque fortement l'ancienne épouse de Valdimir Poutine soit dit en passant) est formidable dans le rôle du « Tsar à la place du Tsar ». Sa consécration à l'écran est à la hauteur de son égo, on ne peut donc que rire à ses dépends !

En fin de compte, Bartok le Magnifique ne joue pas du tout dans la même cour que son prédécesseur Anastasia. Pour autant, le film se laisse suivre sans déplaisir, grâce à son héros irrésistible, quelques bons gags et surtout un antagoniste excentrique à souhait. Ajoutons à cela une bande originale gaie dont certaines chansons sont même très entraînantes. Certes, aucune d'entre elles n'aura la même portée émotionnelle qu'un inoubliable « Loin du froid de décembre », mais elles sont judicieusement intégrées à l'ensemble pour rester en mémoire. Un quasi-sans faute donc faisant de Bartok le Magnifique un très agréable divertissement.

Olivier J.H. Kosinski - 06 février 2015

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2002)

Bartok : Patrick Guillemin

Baba Yaga : Elisabeth Wiener (Dialogues)

Baba Yaga : Johanna Michel (Chant)

Le crâne : Emmanuel Jacomy

Ludmilla : Brigitte Virtudes

Piloff : Dorothée Pousseo

Prince Ivan : Donald Reignoux

Sources :
Planète Jeunesse

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