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Studio Ghibli
Arrietty

Le petit monde des chapardeurs

Arrietty - Le petit monde des chapardeurs est sorti en salle le 12 janvier 2011 en France. Le studio Ghibli n'ayant jamais réussi à percer en Amérique du nord, le public québécois a attendu plus d'un an et n'a pu découvrir ce film en salles que le 12 février 2012.

La bande originale française du film a été réalisée par Cécile Corbel. Il s'agit d'une double première, parce qu'il s'agit de la toute première contribution extérieure au sein du studio Ghibli, mais également de la première réalisation franco-japonaise de ce type. De fait, Cécile Corbel a l'honneur d'interpréter la chanson d'Arrietty en version française pour le générique de fin.

L'intrigue

Dans la banlieue de Tokyo, sous le plancher d'une vieille maison perdue au coeur d'un immense jardin, la minuscule Arrietty vit en secret avec sa famille. Ce sont des Chapardeurs. Arrietty connaît les règles : on n'emprunte que ce dont on a besoin, en tellement petite quantité que les habitants de la maison ne s'en aperçoivent pas. Plus important encore, on se méfie du chat, des rats, et interdiction absolue d'être vus par les humains sous peine d'être obligés de déménager et de perdre cet univers miniature fascinant fait d'objets détournés. Arrietty sait tout cela. Pourtant, lorsqu'un jeune garçon, Sho, arrive à la maison pour se reposer avant une grave opération, elle sent que tout sera différent. Entre la jeune fille et celui qu'elle voit comme un géant, commence une aventure et une amitié que personne ne pourra oublier...

Analyse de l'oeuvre

Depuis des années, le studio Ghibli a reposé sur les épaules d'un seul duo : Isao Takahata et Hayao Miyazaki, qui se partageaient la réalisation des films. Très vite, la question du passage de relais se pose comme une évidence, les deux hommes prennent naturellement de l'âge. En 1995, la relève semble toute trouvée avec Yoshifumi Kondo qui réalise le long métrage Si tu tends l'oreille. Malheureusement la tragédie emporte l'homme et laisse un vide au sein du studio Ghibli. En 2002, le studio Ghibli cherche à nouveau à insuffler du sang neuf dans la jeune génération d'animateur. C'est donc Hiroyuki Morita qui assure la réalisation de Le royaume des chats, sorte de suite spirituelle à Si tu tends l'oreille. Le seul défaut de cet artiste ? Avoir réalisé le premier film à sortir après le triomphe planétaire de Le voyage de Chihiro réalisé par Miyazaki. Même si le long métrage est relativement exempt de reproche, il ne peut résister au raz-de-marée provoqué par Chihiro. Retour à la case départ une fois encore. En 2006, on retrouve Gorô Miyazaki pour la réalisation de Les contes de Terremer. Tollé général au Japon où les critiques sont assassines et où lui est reproché de n'être que le « fils de Hayao ». La relation conflictuelle entre les deux hommes n'arrange d'ailleurs pas vraiment la situation.

De fait quand on apprend que la réalisation de Arrietty - Le petit monde des chapardeurs est confié à Hiromasa Yonebayashi, on est en droit de se poser des questions. Propulsé à ce poste par simple hasard sur un simple coup de tête (de génie ?) du producteur Toshio Suzuki, Hiromasa Yonebayashi livre, contre toute attente, une étonnante synthèse des meilleurs côtés du studio Ghibli. Arrietty - Le petit monde des chapardeurs s'harmonise parfaitement avec les autres longs métrages du studio, tout en étant suffisamment innovant pour savoir également se détacher. Le long métrage est donc unique en son genre, et c'est tant mieux pour lui comme pour nous. L'un des deux aspects qui marque d'ailleurs le plus le spectateur, c'est inévitablement le soin apporté aux décors. Hormis quelques scènes animées en 3D, discrètes mais clairement visibles pour un oeil avisé, l'animation chatouille avec bonheur la rétine. Le soucis du détail est réellement impressionnant. Plusieurs décors sont si richement ornés que seul un arrêt sur image permet d'en capter toutes les nuances. A quelques rares occasions, les décors sont même si travaillés que les personnages semblent soudain flotter au dessus d'un tableau à tendance hyper-réaliste.

Le second aspect qui va également marquer le spectateur, c'est sa bande originale. Là encore, c'est un simple concours de circonstance qui va tout décider. Alors que l'équipe du studio Ghibli est en quête pour trouver un compositeur pour Arrietty - Le petit monde des chapardeurs, Toshio Suzuki s'intéresse à un album, reçu parmi tant d'autres, accompagné d'un petit mot. Dans celui-ci, l'artiste française Cécile Corbel remercie le studio d'avoir tant influencé la création de cet album. La suite ? Le studio prend contact avec elle pour écrire une chanson, puis deux, puis finalement l'intégralité de la bande originale du film. J'avoue ne pas connaître l'oeuvre de Cécile Corbel, mais son travail pour ce film force l'admiration. D'origine bretonne, elle insuffle au long métrage une sonorité celtique qui semble dans un premier temps détonner dans un film qui met en scène le Japon, mais se révèle formidable à aborder. On s'imprègne inévitablement de la remarquable écriture de cette musique. Si je vous dis que je place la bande originale de Cécile Corbel au même niveau que celle de James Newton Howard pour Atlantide, l'empire perdu, je pense que vous comprendrez aisément à quel point c'est une réussite à mes yeux !

Au niveau de l'histoire, pour les plus âgés des lecteurs de cette analyse, Arrietty - Le petit monde des chapardeurs nous évoque la série d'animation imaginée par Jean Chalopin en 1983 intitulée Les Minipouss et inspirée des contes pour enfants écrits par John Peterson. Pour autant, la confusion se doit de s'arrêter là, puisque le film du studio Ghibli est inspiré du conte Les chapardeurs, oeuvre antérieure de plus de dix ans et publiée en 1952 par Mary Norton, même si dans les faits, les deux auteurs racontent la vie de petits êtres vivant cachés dans les recoins d'une maison. Arrietty - Le petit monde des chapardeurs met simplement en scène une thématique récurrente dans le catalogue Ghibli : la rencontre de deux êtres que tout semble opposer. Une simple erreur de jugement d'Arrietty, puis un trop grande bonne volonté de Shô va provoquer des évènements en cascade incontrôlables. Ils doivent donc se lier pour tenter de résorber la crise. Mais est-ce que cela sera suffisant ?

Les personnages sont assez peu nombreux dans le récit. En mettant de côté les personnes juste cités (c'est à dire non directement visibles à l'écran), il n'y en a que sept en tout et pour tout. C'est finalement très peu, et pourtant c'est suffisant puisque chacun d'entre eux est exploité parfaitement dans le récit. On regrettera simplement le manque de profondeur des chapardeurs, dont on ne comprend pas très bien le pourquoi du comment de leur extinction. Même chose en ce qui concerne Shô, dont le mal-être n'est qu'à peine esquissé conduisant à son envolée lyrique qui semble totalement surréaliste. Sur le moment, on ne le comprend pas, ce n'est qu'avec un bon exercice mental, pour recoller les brides d'informations glissées dans le récit, que l'on finit pas comprendre de quoi il retourne. Arrietty - Le petit monde des chapardeurs propose également un antagoniste peu courant pour le studio Ghibli : le méchant rigolo. Haru n'a pas vraiment mauvais fond, mais son personnage fait très disneyen dans son approche et ses grands gestes théâtraux. Accentué par la voix française de Michèle Bardollet qui en fait des tonnes, Haru devient inévitablement un personnage caricatural qu'on adore détester !

Arrietty - Le petit monde des chapardeurs n'est peut-être pas l'oeuvre du renouveau du studio Ghibli. Apparemment fortement bridé dans son élan par Hayao Miyazaki et par un léger manque d'expérience dans la réalisation, Hiromasa Yonebayashi offre un film agréable à suivre qui n'est ni trop ésotérique à la Takahata, ni trop fantasmagorique à la Miyazaki. En quelque sorte, une troisième voie longtemps attendue au sein du studio Ghibli qui marque de son empreinte chacun d'entre nous.

Olivier J.H. Kosinski - 24 octobre 2014

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2011)

Arrietty : Adeline Chetail

Shô : Thomas Sagols

Haru : Michèle Bardollet

Poddo : Pierre-François Pistorio

Sadako : Hélène Otternaud

Homily : Brigitte Virtudes

Spiller : Damien Ferrette

Sources :
Forum Doublage France

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