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Poster (France) ~ 14 août 1991

Disney MovieToons
La bande à Picsou, le film

Le trésor de la lampe perdue

La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue sort en salle le 14 août 1991 en France, puis le 18 octobre 1991 au Québec. Le long métrage ne dispose que d'un unique doublage français, dont les comédiens sont les mêmes que pour la série télévisée.

Depuis le milieu des années 2000, une rumeur, que j'ai moi-même relayée fut un temps, circule autour d'un redoublage partiel du film où le rôle de Picsou est confié à Pierre Bâton. Bien que très tenace sur Internet, l'existence de cette version redoublée se révèle totalement infondée.

L'intrigue

Le calme désert égyptien se transforme en terrain d'aventures quand la bande à Picsou part à la recherche du légendaire trésor de Cali Baba, que Picsou recherche depuis 40 ans. Lorsque nos intrépides héros filent avec le trésor, ils sont loin de se douter que le sinistre Merlock, un mauvais sorcier, souhaite s'emparer d'une pièce très spéciale de ce fabuleux butin : une lampe magique. Une lutte sans merci va alors s'engager à Canardville.

Analyse de l'oeuvre

Il y a quelquefois des longs métrages animés que l'on regrette n'avoir jamais eu la chance de découvrir en salle. La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue est résolument un de ceux là dans mon cas, découvert très tardivement en VHS. Rien ne laissait supposer que le plus célèbre riche canard acariâtre aurait pu être propulsé dans un film à sa gloire. Balthazar Picsou avait pourtant toutes les prédispositions pour porter une grande intrigue sur ses épaules. Né en 1947 sous la plume du mondialement connu scénariste-dessinateur Carl Barks, le plus improbable des oncles milliardaires de Donald a très vite éclipsé son neveu et s'est rapidement forgé une place de choix dans les comics américains, puis dans la bande dessinée internationale, notamment italienne avec Romano Scarpa qui lui aura par exemple flanqué une amoureuse transie prénommée Brigitte. Contrairement à Mickey, toujours trop parfait et, par rebond, toujours trop lisse, mais également à Donald dont le côté caractériel se retournait toujours contre lui, Picsou a toujours été plus ou moins représenté comme un personnage très futé, qui privilégie le travail acharné à la facilité, et dont la fortune colossale permet de justifier ses innombrables voyages au quatres coins du monde.

D'abord présenté comme un personnage avare et avide dans sa première aventure Noël sur le mont Ours, Carl Barks va peu à peu élargir ses horizons pour en faire avant tout un aventurier, plus avide de sensations et grisé par les découvertes que par le seul appât du gain. Bien des années plus tard, Keno Don Rosa lui apportera une dimension follement humaine, faisant dès lors de Picsou le personnage le plus mature, le plus consistant et le plus fascinant de tout l'univers des comics Disney. Impulsé dès l'origine par le prolifique Carl Barks, la plupart des aventures de Picsou ont toujours revêtues un caractère mythologique. Le personnage se lancera ainsi sur les traces de la toison d'or, remontera la piste du Hollandais Volant et, ère de conquête spatiale oblige, ira même livrer du courrier dans l'espace. Ses nombreux récits d'aventures vont marquer toute une génération d'américains, notamment un certain Steven Spielberg qui n'hésitera pas à rendre hommage à Picsou dans la mémorable scène d'ouverture de Les aventuriers de l'arche perdue et son rocher sphérique plus ou moins emprunté à l'intrigue des sept cités de Cibola de Carl Barks.

Ironiquement, alors que Picsou a toujours été extrêmement populaire, les apparitions de celui-ci dans la fiction cinématographique se comptent sur les doigts d'une seule main. Une version que l'on jugera surtout être un prototype de Picsou fait ainsi une brève apparition dans le court métrage de 1943 The Spirit of '43 mettant en scène Donald. Il faut ensuite attendre jusqu'à 1967, vingt ans après sa création pour que Picsou fasse sa première apparition "officielle" dans un nouveau court métrage Picsou banquier. Picsou attend encore seize années supplémentaires pour apparaître sous les traits de Ebenezer Scrooge (qui avait inspiré Carl Barks pour créer son canard, la boucle est bouclée) dans Le Noël de Mickey en 1983. Enfin, quelques années après, en 1987, il rejoint les rangs de Footmania pour Dingo où il soutient l'équipe de football de Riri, Fifi et Loulou dans le seul et unique but d'en récupérer le trophée. C'est là que tout le destin du personnage va se jouer.

C'est finalement à Michael Eisner que revient le mérite d'avoir remis en lumière le personnage. Sous son impulsion durant les années 1980, l'empire Disney, alors un peu moribon, cherche à conquérir de nouveaux territoires afin de mieux rebondir. C'est vers l'univers de la petite lucarne que l'attention du studio va se tourner, Michael Eisner poussant à la création de nouvelles fictions spécialement dédiées à la télévision. A la suite du test jugé satisfaisant auprès du public et des décisionnaires de Footmania pour Dingo, il est rapidement décidé de proposer une série basée sur les personnages historiques de Disney. Le choix se porte alors sur Picsou. Lancé en grande pompe lors d'une grande soirée spéciale le 18 septembre 1987, La bande à Picsou - Le trésor des soleils d'or lance alors la carrière du personnage sur le petit écran. Le succès va être aussi fulgurant qu'immédiat, il va s'étaler sur deux années et proposer pas moins de 100 épisodes au public. Disney décide alors de transposer l'aventurier sur grand écran, La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue.

Et il s'agit alors d'une véritable première pour le groupe, puisque ce long métrage d'animation ne va pas être produit par le studio d'animation historique, mais par une filiale née quelques années auparavant, et qui va porter le nom de Disney MovieToons. L'équipe créative se scinde également entre plusieurs pays. Alors que le scénario est contrôlé par les américains, le plus gros de l'animation va être réalisé par le studio Disney parisien, sous la supervision de Gaëtan et Paul Brizzi qui contribueront, durant plusieurs années, à de nombreux longs métrages du studio historique par la suite dont la séquence finale de Fantasia 2000. Pour les besoins du scénario, le long métrage va, comme son titre le suggère, piocher son thème principal dans le conte des mille et une nuits Aladin et la lampe merveilleuse, quelques années seulement avant que Disney ne lui consacre un film entier. Pour les besoins de l'histoire, le long métrage va cependant un peu renverser la vapeur habituelle du personnage. Picsou qui, d'ordinaire, préfère éviter la facilité cède malheureusement un peu vite à l'attrait fabuleux de la lampe magique. Avec autant de rapidité qu'il récupère un fabuleux trésor légendaire, Picsou perd absolument toute sa fortune colossale. Avec l'aide de ses fidèles neveux, il va alors retrousser ses manches et reconquérir son patrimoine, quitte à affronter un sorcier immortel.

D'un point de vue technique, il ne faut pas avoir peur de le dire, même en étant un de ses fidèles admirateurs, La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue reste très nettement en dessous des attentes d'un film animé Disney porté sur grand écran. Même si Disney a connu de gros passages à vide, chaque long métrage d'animation porté sur grand écran par le groupe a toujours été synonyme de qualité visuelle. L'empire Disney ayant toujours très largement été dans le haut du panier du secteur. En tant que premier film d'animation "infidèle", le film est bien évidemment arrivé trop tardivement, tout comme il a surtout eu le malheureux déshonneur d'être projeté après La petite sirène. Dès lors, les critiques américains n'ont pas du tout été tendres avec lui, tout comme le public qui n'a pas vraiment attiré les foules à l'époque, faisant d'ailleurs disparaître immédiatement le tout nouveau label Disney MovieToons qui n'aura donc servi que pour cet unique film. Pourtant, avec désormais plus de trente ans de recul, La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue ne démérite vraiment pas. Certes, la qualité visuelle est très nettement en dessous d'une production classique du studio d'animation historique. Mais en partant du principe qu'il s'agit d'une production télévisuelle portée sur grand écran, on se rend quand même compte que le gain qualitatif est effectivement là. Le long métrage est véritablement un cran au dessus de La bande à Picsou.

L'un des points forts de La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue est qu'il épouse entièrement tous les codes du récit d'aventure des années 1940/1950. D'une certain façon, comme c'était déjà le cas pour la série télévisée, le long métrage s'entiche de reproduire les bases mythologiques élaborées dès l'origine par Carl Barks. Il en résulte un long métrage d'animation très léger dans son approche, qui ne cherche pas à justifier des facilités narratives limites fantaisistes (dégager entièrement une pyramide avec simplement des pelles par exemple) comme c'était le cas dans les comics, mais qui offre tout de même de belles scènes. A commencer bien évidemment par sa superbe séquence d'introduction avec son avion qui virevolte comme un fou dans un canyon, avant de s'achever par une scène d'atterrissage très cocasse dont seul Flagada Jones a le secret. Même si le long métrage peut facilement être découpé en plusieurs actes facilement repérables, La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue ne souffre pas du tout du même syndrôme que La bande à Picsou - Le trésor des soleils d'or. On ne ressent ici pas du tout l'assemblage hasardeux de différents épisodes, le long métrage est une grande aventure unique où plusieurs scènes de fin font écho à celles du début. Le résultat est donc bien plus convainquant.

Avec les années, inévitablement, La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue a évidemment pris un coup de vieux. Encore plus si on a l'idée de le comparer à ce qui se fait désormais autour du remake qui a adopté une narration plus contemporaine qui semble conçue dans le but de ringardiser son aîné. Pourtant, il faut au contraire se dire qu'en ne s'inscrivant justement pas dans son époque de conception, La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue s'en sort au contraire justement encore très bien parce que le long métrage s'inscrit dans une forme d'hommage aux origines de Picsou, de Carls Barks et du cinéma d'aventure du début du siècle dernier. En voulant moderniser le genre, le remake, sans qu'il soit mauvais, constitue au contraire une trahison nécessaire pour réinventer le mythe mais qui aura probablement bien plus de mal à survivre aux affres du temps dans les décennies à venir tant ce remake s'inscrit totalement dans les années 2010. Au contraire, avec sa dérision naturelle et sa bonne humeur toujours sans faille, La bande à Picsou, le film - Le trésor de la lampe perdue constitue une véritable madeleine de Proust que l'on prend plaisir à voir et revoir avec toujours autant de plaisir. A tel point d'ailleurs que le long métrage est devenu aussi récurrent que n'importe quel Astérix constamment rediffusé à la télévision, avec toujours le même succès. Picsou méritait bien ça !

Olivier J.H. Kosinski - 23 octobre 2020

Bande annonce

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 1991)

Picsou : Philippe Dumat

Flagada Jones : Jean-Claude Donda

Riri, Fifi et Loulou : Martine Reigner

Zaza : Séverine Morisot

Dijon : Jacques Ferrière

Arsène : Jacques Ferrière

Merlock : Jean Topart

Mamie Baba : Claude Chantal

Miss Frappe : Claude Chantal

Génie : William Coryn

Président du club des milliardaires : Raoul Delfosse

Chanteur Génerique : Michel Costa

Sources :
Forum Doublage France

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